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nida.

Fabio Leo Piéces achevées aux yeux de fes Confréres les Humoriftes, & on ne voyoit rien de fon tems qui à leur jugement fût fi près de la perfection de celles d'Horace. On ne parloit pas moins avantageufement de fes Poëfies Italiennes, & on ne lui trouvoit point de fupérieur dans tout le pays pour la beauté & la délicateffe de fes vers. Il travailloit à mettre tous les Pleaumes en vers Latins, lorsqu'il fut furpris de la mort.

Antoine

Bruni,

ANTOINE BRUNI,

Ou LE BRUN de Cafal-nuovo dans la terre d'Otrante, en Latin Mandria, autrefois Rudie, pays d'Ennius, originaire d'Afti en Piémont, mort le 24. de Septembre de l'an 1635. Poëte Italien.

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1425. Ly a peu d'Italiens qui ayent fait plus de Poëfies en Langue vulgaire dans ce fiécle que le Bruni. Nous avons de lui 1. un Recueil d'Epîtres Héroiques en deux livres (1). 2. Un autre de Piéces mêlées, fous le titre de Parnale de Bruni. 3. Un qui a pour titre les trois Gra

1. T. Sur les plaintes que par des Ecrits imprimés le Cavalier Marin avoit faites, qu'on lui avoit dérobé un volume de Pistole Toscane en vers, bien des gens crûrent, lorfque le Recueil des Epitres Héroïques du Bruni parut, que ce pouvoit bien être celles du Marin, & ce qui fondoit ce foupçon, dit le Crescimbeni, c'eft qu'on trouvoit une affés grande différence entre le ftyle de ces Epitres & celui

des

Graces. 4. Un autre intitulé les Amours Antoine ou le Veneri. Bruni,

Il a fait encore des Métamorphofes en Octaves ou Stances de huit vers; le Mosfée (2) ou Cabinet des Mufes, qui eft un Recueil de vers Lyriques; les Faftes auffi en vers Lyriques; trois Tragédies appellées, Radamifte, l'Annibal & le Roi Darius; deux Paftorales fous le titre d'Amour prifonnier, & du Berger malheureux; & diverfes autres Piéces qui n'ont pas encore vû le jour.

Le Vittorio Roffi dit que tous ces Ouvrages font affés connoître quels étoient les talens naturels de Bruni, & qu'il auroit fait des merveilles s'il eût pû modérer l'impétuofité de fon génie & le rendre plus régulier. Il avoit l'humeur fort différente de celle de Leonida, dont nous venons de parler. Il ne pouvoit obtenir de fon efprit la patience de revoir fes Ouvrages, & l'amour de fes plaifirs lui faifoit concevoir cet affujettiffement comme un fupplice, de forte qu'on pourroit mettre au rang de fes débauches cette profufion de vers que le naturel & l'inclination lui faifoient produire fans le gêner (3)..

Cependant Paul Bombino ne laiffe pas
de

des autres Poëfies du Bruni.

2. T. Au lieu de Mufée de l'Italien Mufeo conformément au titre rapporté par le Ghilini & par le Craffo. Erythræus Pinacoth. 1. num. 138. a écrit Mofeus, mais c'eft une faute ou de l'Auteur ou de l'Imprimeur.

3. Jan. Nicius Erythræus Pinacothec. 1. num. 13. Pag. 250. 251.

Antoine Bruni.

de dire (1) qu'il n'y a rien de plus élégant que ces vers, rien de plus fleuri ni rien de plus agréable; ce qui n'eft pas incompatible avec cette facilité merveilleuse & cette beauté de génie que les autres (2) ont remarquée en lui. Mais quand le Bombino ajoute que ce Poëte nous donne dans fes Poëties de beaux éxemples de modération & de frugalité, des préceptes de fageffe, d'excellentes maximes pour régler nos mœurs: il veut fans doute nous jetter dans l'étonnement, & nous perfuader que nous n'avons pas affés d'efprit pour concevoir les vérités des Paradoxes les plus incroyables. Mais ce jugement ne peut féduire que ceux qui ignorent la matiére des vers de Bruni & qui ne connoiffent pas l'intempérance & les autres déréglemens de fa vie auffi-bien que de fa plume.

PIERRE SCHOLIER ou

SCHULLER,

Dit Scbolirius, Confeiller d'Anvers, né l'an 1582. mort d'apopléxie le 16. de Novembre de l'an 1635. Poëte Latin.

1426.

1. Paul. Bombin. Epift. ad Leon. Allat. ubi de Bibl. Ambrof. & Torq. Taff. Opere. Allatius iple in lib. de Apib. Urban. p. 38. & sequentibus.

2. Girolam. Ghilini, nel Teatr. d'Huom. Letterat. part. a carte 16.

Nicolo Toppi nella Bibliotheca Napoletan. a

carte 25.

1426.

Ous avons de cet Auteur trois Pierre

Sermons familiers, qui après quelques éditions d'Anvers, parurent pour la derniére fois l'an 1683. avec les Commentaires du P. le Roy Ermite de St. Augustin.

Meffieurs de Leipfick difent (3) qu'il a tâché d'éviter comme deux extrémités également fâcheufes, le caractére & l'air de Déclamateur qu'a pris Juvenal, & l'obscurité dans laquelle Perfe s'eft envelop pé; & qu'il a pris le chemin du milieu, en tâchant de fuivre Horace pas à pas,, même dans fon ftyle agréable & enjoué.. Mais il n'a pas pû parvenir à cette éxactitude du ftyle, à cette pureté de mots, & à cette naïveté des expreffions que nous admirons dans Horace. On peut juger même qu'il y a de l'obfcurité par la peine que le Commentateur a prise de les expliquer. Mais il faut avouer qu'il y du génie, du fel & de l'adreffe dans la maniére dont il reprend les vices qu'il avoit remar qués dans fon fiécle.

ALE

Lorenzo Craffo nell' Elog. d'Huom. Letterat, a carte 274. e fegui,

3. Acta Eruditor. menf. Junii ann. 1684. pag. 262. 263. per Lipfienf. &c.

Valer. Andr. Deffelius in Biblioth, Belgie, pag. 759, 760,

C

ALEXANDRE TASSONI,

De Modene (1), Poëte Italien. Mort l'an 1635.

Alexandre 1427. LE Taffoni paffoit pour un très'bel efprit parmi les Italiens.

Taffoni,

mais l'inclination qu'il avoit pour la Criti que le faifoit confidérer comme un brouillon & un homme inquiet, qui s'étoit fait le Cenfeur des Poëtes de fa propre autorité.

Mais nous ne l'envifageons ici que comme un de ces Poëtes foumis à la cenfure pour fon Poëme Héroï-comique du Sean dérobé (2), qui paroît fous le titre de Secchia rapita.

Il est dans un nouveau genre de compofition dont il se vantoit d'être l'Auteur, comme nous l'apprend le Roffi qui avoit été fon ami particulier, fans vouloir être du nombre de ceux qui approuvoient la démangeaifon qu'il avoit de trouver à redire à tout ce qu'avoient écrit Homere, Petrarque & les plus confidérables d'entre les Poëtes anciens (3).

Ce Poëme du Taffoni eft un Ouvrage

mêlé

1. ¶. Il parut en 1678. à Paris une édition de la Secchia rapita en 2. volumes in-12. avec la traduction en profe Franço fe à côté par Pierre Perrault frére de Claude & de Charles, où le Traducteur, chofe affes finguliére, dit par-tout que le Taffoni étoit de Boulogne.

2. . Il faloit dire enlevé.

3. Janus Nicius Erythr. Pinacoth, part. I, num, 110. pag. 185, 186, &c,

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