DE LA MANOEUVRE DES VAISSEAUX, O U LES PRINCIPES ET LES REGLES, Par M. PITOT de l'Academie Royale des Sciences. A PARIS RUE S. JACQUES, M. DCC. XXXI. AVEC APPROBATION ET PRIVILEGE DU ROI, Papilion A MONSEIGNEUR LE COMTE DE MAUREPAS, MINISTRE ET SECRETAIRE D'ETAT, COMMANDEUR DES ORDRES DE SA MAJESTE'. M CONSEIGNEUR, L'importance de la matiere que j'examine, dans l'Ouvrage que j'ai l'honneur d'offrir A VOTRE d'être établie par de longs difcours. On a vû dans tous les Siécles la confideration, & même la richeffe & la puissance réelle des Nations dépendre de leur habileté dans l'Art de Naviguer, & de la grandeur de leurs forces Maritimes. C'est par-là que les Nation's les moins confiderables foit par l'étendue foit par la fertilité du terrain qu'elles occupoient, les Tyriens, les Atheniens, les Carthaginois & les Rhodiens fe font trouvés en état non-feulement de traiter d'égal à égal avec les formidables Monarchies des Affiriens, des Perfes, des Succeffeurs d'Alexandre & des Romains; mais même de leur faire fouvent la loi, & de mettre obftacle à leurs conquêtes. C'est par leur feule habileté dans la Navigation que les Genois & les Venitiens,pour defcendre dans un Siécle plus voifin du nòtre, ont été fi longtems les Maitres de tou |