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la part du Prince qui la comman

de.

2. Pour l'hoftie expofée au culte public, on ne hazarde rien en l'adorant. Cette adoration est un culte interieur & conditionnel, qui eft effentiellement relatif à JESUS CHRIST préfent ou absent. Il ne s'arrête qu'à lui feul, en quelque lieu qu'il foit. Ainfi fuppofé que l'hoftie ne foit pas réellement confacrée, & que JESUS-CHRIST n'y foit pas préfent le culte de l'homme qui l'adore ne s'arrête nullement à l'hoftie, Il va tout droit à JESUS-CHRIST feul. Celui qui adore JESUSCHRIST fuppofé présent dans cette hoftie, fe trompe peut-être fur la présence de JESUS-CHRIST; mais il ne fe trompe nullement fur l'objet qu'il a intention d'adorer, & il n'adore en effet que JESUS-CHRIST très-digne de fon adoration. Pour celui qui jure

en fignant le Formulaire, il jure ce qui eft faux, s'il jure que le texte de Janfenius eft héretique, fuppofé que ce texte foit pur; & il jure en vain avec témérité, s'il jure feulement qu'il croit cet te héreticité comme une opinion probable. De plus pour faire la comparaison jufte, il faudroit fuppofer que l'homme, qui voit une hoftie expofée au culte public, croit avoir des raifons certaines pour être pleinement convaincu qu'elle n'eft pas confacrée, de même que les Chefs du parti ont crû avoir des raifons décifives pour être convaincus de la pureté du texte de Janfenius. En faifant ainfi la fuppofition, il faut avouër que le particulier feroit en droit de fe retirer fans fcandale pour n'adorer pas JESUS-CHRIST dans le lieu où il eft convaincu que JESUS-CHRIST n'eft pas. Alors fuivant la comparaison

paraifon, celui qu'on veut faire jurer fur l'héreticité du texte de Janfenius, eft tout de même en droit de fe retirer fans scandale, pour ne jurer pas contre fon actuelle conviction, & de fe retrancher modeftement dans le filence respectueux. Ainfi cette comparaison se tourne avec évidence contre ceux qui la font.

Dix-feptiéme Objection.

La Faculté de Paris, fans prétendre être infaillible, fait promettre avec ferment aux Bacheliers, qu'ils enseigneront l'immaculée Conception de la fainte Vierge, quoique ce ne foit qu'une opinion libre, & non un dogme décidé. Les Dominicains obligent toute leur Ecole à enfeigner la prédeftination phyfique. Les Jefuites font enfeigner chez eux la science L

moyenne. Dans tous ces éxemples il n'y a ni infaillibilité ni tyrannie. Pourquoi l'Eglife ne fera-t'elle pas ce que font la Faculté de Paris, & divers Ordres Religieux ? M. de Cambray veut-il condamner la pratique -conftante de cette célebre Faculté, & de ces Ordres fi vénérables?

Réponse.

1. Loin de vouloir blâmer cette pratique, je la refpecte : mais nonobftant ce respect trèsfincere, je ne confens pas que l'on compare une Faculté & des Ordres faillibles, avec l'Eglife qui de l'aveu du parti même est infaillible jufques dans fes décifions de difcipline, & qui ne peut jamais éxiger un ferment faux, ou tout au moins vain & témeraire, fur un fait incertain & de nulle importance. Quand même

une Faculté de Théologie, ou un Ordre Religieux auroient un zéle exceffif pour leur opinion, il ne s'enfuivroit nullement que l'Eglife pût éxceder de même en faveur d'une opinion, dont elle feroit prévenuë.

2. Une Faculté eft naturellement libre de n'admettre au nombre de fes Bacheliers, de fes Licentiez, & de fes Docteurs que ceux qui opineront comme elle. Il en eft de même d'un Ordre Religieux. Ces Societez particulieres n'ont droit de gêner la croyance de perfonne : mais elle peuvent fans tyrannie n'admettre chez elles que des perfonnes déterminées librement à fuivre leurs opinions. Personne n'a ni befoin ni droit d'entrer dans ces Societez, qu'aux conditions impofées par la Societé même. Une Societé déclare qu'elle ne veut recevoir aucun Théologien qui

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