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nement fauffe. Il est vrai qu'une Ecole peut éxiger de fes Suppôts qu'ils faffent la fonction exterieure d'enfeigner l'opinion qu'elle croit la plus vraifemblable, quoiqu'elle foit peutêtre fauffe. Mais il n'eft pas vrai qu'on puiffe obliger les Suppôts de l'une de ces deux Ecoles à croire une fauffe opinion. Si l'héreticité du texte de Janfenius ne demeure pas plus conftante que la prédetermination phyfique ou la diftinction de Scot, il faut avouër que rien n'eft moins férieux, moins digne de l'Eglife & plus indigne du ferment, que cette queftion quia produit cinq Conftitutions du Siége Apostolique depuis 70. ans. On voit par ces frivoles & indecentes compa raifons, combien on cherche à avilir & à éluder le jugement folemnel de l'Eglife, de peur que le fyftême de la délectation inevi-, table & invincible, qui faute

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aux yeux dans le texte de Janfenius, & qui eft le feul fyftême que l'Eglife ait pû y condamner férieufement, ne foit cenfé avoir été déclaré héretique par un jugement équivalent à un Ca

non.

fe

Il est manifefte à toute perfonne neutre, que le petit nombre de ceux qui s'enfuyent en Hollande, ou qui fe cachent pour ne figner pas, & pour retrancher dans le filence refpectueux, font rebelles à l'Eglife. D'ailleurs ceux qui veulent qu'on figne & qu'on croye certainement fans certitude, fur la feule parole de l'Eglife capable de fe tromper & de tromper fes enfans en ce point, n'entendent pas même ce qu'ils difent, & ne fongent qu'à fe mettre en repos aux dépens de la vérité. Enfin ceux qui bornent cette croyance à une fimple opi

nion très-probable, dégradent les Constitutions, fe joüent du ferment, qu'ils fuppofent vain & témeraire, & doivent néceffairement conclure que la décifion de l'Eglife eft probablement Pélagienne en termes formels. Voilà les trois partis ausquels on est réduit, dès qu'on révoque en doute l'infaillibilité. Quand même cette infaillibilité n'auroit pas toutes les preuves qu'elle a dans la promesse, dans la tradition des anciens Conciles, & dans la conduite que l'Eglife tient fur l'affaire présente, les monftrueuses abfurditez qui réfultent des autres fyftêmes, ne devroient-elles pas ramener tous les efprits raisonnables à celui de cette infaillibilité fi néceffaire pour finir la caufe?

Il importe encore de remar quer, que ceux qui la rejettent fi dédaigneusement, fe conten-.

tent de contefter par de vaines fubtilitez contre nos preuves; mais aucun d'eux n'ofe expliquer nettement en détail` la difference qu'il trouve entre un texte court qui eft condamné par un Canon, & un texte long qui eft condamné par un décret auffi folemnel; aucun d'eux n'entreprend d'expliquer précifément & en détail la maniere dont l'Eglife n'induiroit point fes enfans en erreur, fielle donnoit par erreur de fait fur les termes, une fauffe régle de croyance, enfin aucun d'eux ne fe met en devoir de nous dire, en déclarant fon nom, quel eft le motif de croire, & qu'elle eft la croyance certaine ou incertaine, fur laquelle il veut qu'un Théologien, tel que M. Arnauld ou le Pére Quefnel, croye le prétendu fait en fignant. Voilà les trois points que perfonne n'explique ; & j'ofe

dire qu'aucun homme connu n'ofera jamais les expliquer. Ce profond filence démontre qu'il eft impoffible de pofer le pied ferme hors de l'infaillibilité que nous foutenons. Je fuis, &c. FIN.

APPROBATION.

Je Garde des Sceaux un Imprimé,

Ai lû par ordre de Monfeigneur

le

qui a pour titre: Lettre de Monfeigneur l'Archevêque de Cambray fur l'infaillibilité de l'Eglife touchant les textes dogmatiques, &c. Ce petit Ouvrage eft également folide & defiré. A Paris ce 31. Juillet 1728.

DELALANDE.

PRIVILEGE DU ROT.

LOUIS par la grace de Dieu, Roi

L&

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de France & de Navarre, à nos amez & féaux Confeillers, les Gens tenant nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand Confeil, Prevôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans

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