1 texte court dans un canon du Concile. C'est la même autorité qui juge, c'est la même matiere de textes également dogmatiques, foit qu'ils foient longs, ou qu'ils foient courts, fur lefquels le jugement eft prononcé. C'est la même forme de jugement & de qualification. C'eft la même fin, puifqu'il s'agit également dans les deux cas de fauver le dépôt de la foi ; contre laquelle le difcours ou texte héretique gagne comme la gangrene. Voyer de12. Nos Adverfaires vont puis la par encore plus loin. Ils avouent jufqu'à la que l'Eglife eft encore infaillible p. 227pour juger des textes qu'elle n'a pas faits, mais qui compofent le corps de la tradition en chaque fiecle. Voilà des textes innombrables de 17. ficcles, que l'Eglife par un difcernement infaillible fépare de ceux de la fauffe tradition. J'ai démontré que iss B ge 151. Ibidem page 170. Juftif. du filence. P. le texte de Janfenius déclaré hé retique par cinq Constitutions, n'entre pas moins dans la tradition du XVIIe fiecle › que les textes de faint Athanafe, de faint Auguftin, & de faint Cyrille approuvez en leur tems, entrent dans la tradition des deux fiecles où ils ont écrit. 13. Enfin nos Adversaires avouënt que l'Eglife en vertu 1107. 109. des promeffes a une vraye infaillibilité fur les points de difcipline, de police, & de bon orInftruct. dre pour les mœurs. J'ai démonPaftor. de tré c'eft l'Eglife elle-même 3708.p.86. que qui exige le ferment du Formulaire. Si l'héreticité du texte de Janfenius n'est qu'un fait de nulle importance fur une queftion de pure critique, l'Eglife fait jurer en vain. De plus elle fait jurer témerairement & au hazard de jurer en faveur d'une fauffe opinion, supposé que ce lui qui jure n'ait par lui-même aucune certitude, & qu'il ne fonde fon jugement que fur l'autorité faillible, c'eft-à-dire, incertaine de l'Eglife. Voilà ce que faint Thomas appelle un déreglement ou defordre dans un jugement fondé fur un figne faillible. Si l'Eglife eft infaillible dans les points de difcipline, elle doit fans doute l'être fur les fermens, Donc elle ne peut jamais exiger un ferment qui feroit vifiblement vain & témeraire. Ainfi dès que le parti avoue que l'Eglife eft infaillible fur les points de difcipline, il ne peut plus croire, fan's fe contredire, que l'Eglife éxige en vertu de fa feule autorite faillible, un ferment fur un fait de nulle importance. > Voilà donc les anciens Conciles, le Siege Apoftolique tous les Evêques de France depuis 60. ans, & tous les Catholi ques du monde connu, qui ont dit que la caufe eft finie, & par conféquent, de l'aveu des Chefs mêmes du parti, qui ont dit que la caufe eft jugée pas une autorité infaillible & irrévocable. D'un autre côté voilà les Ecrivains de ce parti, qui pour éviter l'horreur de tous les Catholiques, ne peuvent s'empêcher d'avoüer que l'Eglife eft infaillible felon les promeffes fur les textes de fes fymboles, de fes canons de fes autres décrets géneraux, qu'elle l'eft même fur les textes des Auteurs qui compofent le corps de la tradition de chaque fiecle, qu'enfin elle l'eft fur les points de discipline, & par conféquent qu'elle ne peut éxiger un ferment que fur des faits, d'importance où elle ne fçauroit ni fe tromper, ni tromperceux qu'elle fait jurer. , & Ai-je tort de dire dans des le IV.le V.le VI. & le VII.Concile, avec celui de Martin I. & ceux de Constance & de Trente ont enfeigné fi clairement? Ai-je tort de mettre dans mes Ordonnances, ce que le Vicaire de JESUS-CHRIST a mis dans fa Conftitution & dans fon Bref de l'aveu même du parti › Ai-je tort de répeter mot pour mot, ce que le Clergé de France n'a ceffé de déclarer dans des actes. folemnels de fes Affemblées depuis la Lettre de 85. Evêques, écrite l'an 1650. jufqu'à l'Affemblée de 1705 Ai-je tort de m'attacher à la promeffe de JESUS-CHRIST en la prenant religieufement à la lettre, comme nous venons de voir que les anciens Conciles, le Siege Apoftolique, & le Clergé de France l'ont prife? JESUS-CHRIST a dit: Allez, enfeignez toutes les nations, |