Imágenes de páginas
PDF
EPUB

fi une partie de l'Eglife pense autrement que tout le refte, & qu'un particulier, ou qu'un petit nombre. d'hommes errans s'oppofe au fentiment de tous, ou du nombre beaucoup plus grand des autres Catholiques, il faut préferer la pureté du corps au membre corrompu. Ilconclut qu'il faut fuivre le fentiment, uniforme du plus grand nombre des célebres Docteurs. C'est ainfi, selon Vincent de Lérins même qu'il faut temperer ce qu'il dit fur l'univerfalité de la tradition. Autrement on ne pourroit jamais regarder aucun dogme comme étant de foi, dès qu'il feroit combattu par un puiffant parti, qui ne feroit point encore excommu- . nié, & que ce dogme, faute de contestation dans les fiécles précedens, n'auroit été décidé par aucun jugement contradictoire. Ceferoit renverfer toute la conduite de l'Eglife fur la doctrine.

3. Il ne me refte qu'à oppofer les Conciles, les Conftitutions du faint Siege, & les fignatures de plus de 400. Evêques de France aux raisonnemens critiques de quelques Théologiens, qui n'oferoient pas même écrire en déclarant leurs noms pour foutenir leur opinion. N'eft-ce pas fuivre le confentement uniforme des plus célebres Docteurs? Pour moi je ne fais que prendre religieusement dans leur fens propre, naturel, & litteral la promeffe de JESUS-CHRIST, les paroles des Conciles, celles des cinq Conftitutions, & celles des actes folemnels de plus de 400. Evêques de France. Cette autorité peut-elle fouffrir aucune comparaison avec les difcours libres d'un certain nombre de Théologiens ac'coutumez à la licence d'une critique fans bornes depuis 60.ans? Quand le faint Siege, quand

fonnes croyent que ce Prélat va trop loin.

Réponse.

1. Toutes les personnes qui parlent contre cette doctrine, le font dans des conversations particulieres & non dans des actes publics. Pour moi je produis les actes folemnels du faint Siege, & de plus de 400. Evêques avec le confentement tacite de tous les autres. Je produis les fignatures de tous les Docteurs & de tous les Théologiens connus, lefquels ont foufcrit au Formulaire conformement aux actes folemnels du faint Siege & du Clergé. Doit-on oppofer à tous ces actes authentiques, des difcours peut-être légers & indifcrets, dont on ne donne aucune preuve ?

2. Faut-il s'étonner de ces difcours? Ne connoît-on pas la li

cence

cence effrenée des efprits: Eft-il queftion de raifonner dans des converfations? Chacun fe donne la liberté de critiquer & de cenfurer tout ce qui eft fait avec l'autorité la plus refpectable. Mais vient-il une décifion? tout le monde y foufcrit. La providence qui foutient l'Eglife en vertu des promeffes,nous répond de la conclufion pour tous les décrets folemnels; mais elle n'arrête pas les conversations, où chaque particulier d'un efprit indocile & indifcret s'échappe. On fçait combien l'efprit problematique, qui eft excité par les difputes,

regne en notre tems dans les études. Dieu veüille qu'une critique hardie & fans. bornes ne nous pouffe jamais trop loin. Il n'y a rien qu'on ne doive crain dre de cette fageffe intemperante & fans fobrieté. Il y a longtems: que les émiffaires du parti fe font

F

prévalus d'une fauffe paix, pour corrompre fecretement les fources de toutes les études. Le goût flateur de la critique & de la nouveauté, le defir de la réputation d'efprit, d'érudition & de politeffe, l'éclat d'une réforme févere des mœurs ont impofé à la multitude. Ce torrent a entraîné une grande partie de la jeunesfe. Ceux qui ne tiennent pas immediatement au parti, tiennent aux émissaires déguisez, par lefquels le parti a l'adreffe de les mener infenfiblement à fes fins. Tel croit être bien déclaré contre le parti, qui en reçoit les plus dangereufes impreffions par des Theologiens politiques aufquels. il fe confie, & qui fignent tout fans rien croire. On voit partout des Précepteurs qui préviennent dans les familles jufqu'aux enfans, des Répetiteurs qui empoifonnent les Licences des

« AnteriorContinuar »