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AN. 1551.

XLIII.

Avis donnés

aux théolo

giens. Pallavic.ibid.

n. 18.

Pfalm. in ac

pag. 258.

IV. Que le miniftre de l'extrême - onction n'eft pas le feul prêtre, & que ceux que faint Jacques appelle prêtres de l'églife, & qu'il exhorte de venir pour faire les onctions aux malades, ne font point des prêtres ordonnés par un évêque, mais des anciens & des hommes âgés dans quelque communauté ou focieté que ce foit.

Les fondemens fur lefquels on devoit appuyer les par le legat décifions, étoient les mêmes que ceux qu'on avoit employés dans la feffion précedente, c'est-à-dire l'écriture-fainte, les traditions apoftoliques, les contis conc. Trid. ciles approuvés, les conftitutions & les décrets des papes, les fentimens des faints peres, & le confentement de l'églife. Le légat après avoir donné les avis qu'on a rapportés plus haut, dit aux théologiens qu'il falloit garder quelque ordre en donnant leurs avis; que les théologiens de Louvain envoyés par la reine de Hongrie gouvernante des Pays-bas parleroient immédiatement après ceux de l'empereur, c'étoit Ruardus Tapper chancelier & doyen de Louvain, avec fept autres docteurs. Après eux fuivoient ceux des électeurs, Clempe & Culperus théologiens d'Adolphe de Schawenbourg archevêque de Cologne; Ambroise Pelargue dominicain envoyé au concile par l'archevêque de Tréves; & ce docteur étoit accompagné de Jean d'Ifembourg archi-prêtre de Tréves, Jean Delphicus clerc féculier & fept autres Espagnols. Pallavicin fait ici mention d'un Macaire qu'il qualifie Archevêque de Theffalonique, s'étant trompé au nom du fiége qui étoit plutôt Heraclée, & qui avoit été envoyé par Fabius Columna élu en 1550. Patriarche de Conftantino

Pallavic.ibid.

23.

ple quoique latin. Ce Macaire logea pendant quel- AN. 1551. que-tems avec Pfalme évêque de Verdun, & les. peres exigerent de lui fa profeffion de foi, avant qu'il eût féance parmi les archevêques. Enfin le légat dit encore que les congrégations fe tiendroient deux fois le jour, le matin depuis fix heures jufqu'à onze; & l'après midi depuis deux jusqu'à cinq.

XLIV.

Congrégations chez le examen des allavic hift. 10. n. 24.

légat pour

articles.

conc. lib. 12.

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Pfalm. p.258.

Elles ne commencerent en forme que le vingtiéme d'Octobre dans le palais du légat, & leur objet étoit d'y examiner les articles. Jacques Lainez un des compagnons de faint Ignace, & le premier des théologiens du pape, parla d'abord fur le premier article, dont il condamna la feconde partie, & prétendit que la pénitence, la crainte, l'amour, la contrition & l'abfolution étoient néceffaires au facrement. Jacques Ferrufius Espagnol,théologien de l'évêque de Ségovie, dit auffi que l'amour étoit néceffaire, & condamna l'article, prétendant que l'amour n'étoit pas renfermé dans ces terreurs dont parle Luther; que ce même amour est absolument néceffaire, puifque Jesus-Christ dit à la pécheresse de l'évangile, que plufieurs péchés lui étoient remis, parce qu'elle avoit beaucoup aimé, mettant ce mot d'aimé au paffé, parce que l'amour avoit précedé la rémiffion des péchés. Le même théo- 2. Cor. cap. logien expliquant ce paffage de faint Paul, où l'a- 7.10. pôtre dit que la triftelle qui eft felon Dieu, produit pour le falut une pénitence ftable, dit que cette trifteffe qui eft felon Dieu, eft celle qui fait que nous nous affligeons d'avoir offenfé Dieu, parce que nous l'a imons, & que c'eft cet amour qui

Secundum

Deum dilec

tum.

AN. 1551.

XLV. Sentimens

par

produit cette tristesse, ce qui a fait dire à faint Augustin, ajoûtoit-il, que la grace ne s'accorde point fans amour. Ferrufius difoit encore qu'à ce premier mouvement qui devoit porter le cœur vers Dieu, il falloit joindre un acte de foi, felon ces paroles : Il faut que celui qui approche de Dieu croye; & ces · autres: Sans la foi il eft impoffible de plaire à Dieu: ce qui fait, continuoit-il, que le pénitent commence détefter fes péchés, qu'enfuite de cette déteftation il en efpere le pardon, & tout cela doit être l'ouvrage de l'amour, comme il en eft le fruit. Melchior Avofmedianus théologien de l'évêque des théolo- de Badajox, qui vint fous Pie IV. au concile avec la qualité d'évêque de Guadix, dit avoit de la douleur de fes péchés, à caufe de la peine, enfuite pour Dieu, après quoi l'on confeffoit fes péchés. Bernard Colloredo dominicain,théologien de l'évêque de Forli, mit la crainte, la deteftation de fes péchés & la foi au nombre des chofes nécessaires à la pénitence, d'où s'enfuivoit l'efperance, & de celle-ci naiffoit l'amour. François Contreia religieux de l'ordre des Freres mineurs obfervantins fut du même avis. L'intention des théologiens étoit de condamner feulement l'erreur des hérétiques, qui rejettoient la crainte de la peine.

giens lur la

pénitence.

XLVI.

Sentimens du

contrition

que

d'abord on

Jean Emilien évêque de Tuy en Galice, dit qu'il concile fur la ne paroiffoit pas vrai qu'on ne pût avoir de douleur dans le facre- de fes péchés que par un motif d'amour, & qu'il ment de péni- n'étoit pas certain que l'attrition feule fuffit avec le ibid. lib. 12. facrement, ce qui caufa beaucoup de difputes fur-la cap.ro.n.25. nature de la contrition requife dans le facrement de Voyez le li pénitence. Quelques théologiens,croyoient que c'é

tence.

Fallavic.

& 26.

vre intitulé,

AN. 1551.

ment jur

cette celebre

cile de Trente,

in-8°. en

Queras doc

toit affez d'avoir une fimple attrition conçue par la crainte despeines de l'enfer.D'autres foûtenoient que éclaircifecette crainte devoit nécessairement renfermer un commencement d'amour,& le même évêque de Tuy queft. file coninfifta fur la néceffité de l'amour, encheriffant fur les &c. à Paris autres, parce qu'il vouloit que la contrition fût par- 1683. far M. faite, même dans le facrement; reconnoiffant toute-eur de Sorfois que le péché étoit remis par la vertu du facrement bonne. dont la contrition renfermoit le vou. Cette diverfité d'opinions fit qu'on dreffa d'abord le décret de la maniere fuivante, dans laquelle il paroiffoit que la fimple attrition conçue par la feule crainte des peines étoit fuffifante avec le facrement. Il y étoit donc marqué, » qu'à l'égard de cette contrition que<< les théologiens appellent attrition,de ce qu'elle eft « imparfaite, & conçue feulement ou par la laideur «< du péché ou par la crainte des peines & de la ge- «< henne, qu'on appelle crainte fervile, fi elle exclue << la volonté de pécher, & qu'elle exprime quelque << douleur des péchés qu'on a commis;le faint concile<< statue & déclare non - feulement qu'elle ne rend « point l'homme hypocrite & plus grand pécheur, comme quelques-uns ne craignent pas d'avancer « un tel blasphême; mais même qu'elle fuffit pour « établir ce facrement; qu'elle eft un don de Dieu, « & une impulfion très-véritable du faint-Esprit, non « pas à la vérité habitant en nous, mais excitant & « mouvant, dont le pénitent étant aidé, ce qui ne « peut fe faire fans quelque mouvement d'amour << vers Dieu, se prépare une voye pour arriver à la « justice, & eft difpofé par-là à recevoir & obtenir « plus aifément la grace de Dieu.

Tome XXX.

Dd

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AN. 1551.

XLVII. Difputes fur

facrement de

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Ce décret ayant été ainfi dreffé d'abord avec ces mots: Que cette attrition fuffit pour établir le facrement de pénitence; l'évêque de Tuy remontra affez vivement qu'il étoit faux que cette douleur pût être conçûe jamais fans amour & que quand on dit que cette attrition fuffit pour établir le facrement, enforte que les péchés font effacés dans celui qui a cette attrition, en vertu de l'abfolution qu'il reçoit, c'est un sentiment fur lequel les théologiens font fort partagés. C'eft pourquoi on changea le décret, & l'on en ôta les paroles qui décidoient cette question, en le réformant de la maniere qu'on le lit aujourd'hui,

&
que nous rapporterons dans la fuite; ce font les
propres termes de Pallavicin, de forte qu'on ne peut
douter, que le concile s'appercevant qu'on pourroit
lui attribuer d'avoir fait une décision là-deffus, n'ait
travaillé à en ôter les prétextes, & n'ait laissé une
pleine liberté aux théologiens d'en difputer & de
prendre le parti qu'ils jugeroient à propos, & nefe
foit contenté de régler les conteftations qui étoient
excitées de la part des Lutheriens, fans toucher à
celles des écoles catholiques qui ne blessent point
la foi,

On difputa beaucoup fur, la maniere dont les acla matiere du tes du pénitent doivent être déclarés les parties du pénitence. facrement. Les partifans de Scot ne manquerent pas de remontrer que de définir la contrition, la confeffion & la fatisfaction, comme étant la matiere du facrement de pénitence, ce n'étoit pas parler exactement, parce que la matiere d'un facrement doit être une chose appliquée par le ministre à celui qui le reçoit, & non pas une operation de celui qui reçoit :

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