Imágenes de páginas
PDF
EPUB

& faine, conformément à la regle donnée par les théologiens de Louvain.

AN. 1550. pure & faine,

IV.

Cet Edit eft mal

cians d'Anvers.

Sleidan. in

comment. lib. 22.

pag. 784.

Cet édit fit beaucoup de plaifir à la cour de Roreçu des Luthe- me, qui ne manqua pas de louer le zéle de l'emriens & des négo- pereur, mais il fut fort mal reçu des Lutheriens qui en firent beaucoup de bruit; mais la révolte fut beaucoup plus grande dans les Pays-Bas, parce que cet édit étoit particulierement pour ces provinces. Il fema dans tout le pays l'épouvante & le défespoir, fur tout parmi les négocians d'Allemagne & les Anglois qui y étoient établis, principa– lement à Anvers. Ils cefferent tous leur commerce ce qui fit un très-grand tort à cette ville. La plânpart fe retirerent avec indignation : ceux qui demeurerent, ou vivoient fans continuer leurs premieres occupations, ou ne confultoient plus que leurs interêts particuliers, fans fe mêler de rendre aucun service au public. Le défordre fut tel que la reine de Hongrie gouvernante des Pays-Bas fut contrainte d'aller trouver l'empereur fon frere, pour le prier d'adoucir la severité de fon édit, & d'en ôter fur tout le terme d'Inquifition qui faifoit foulever tous les peuples.

V.

L'empereur ré

gers feulement.

pra pag. 784. &

Charles V. écouta d'abord avec beaucoup de forme fon édit en peine les propofitions de la princesse, il défendit faveur des étran- enfuite fon propre ouvrage avec chaleur, & déSleidan. ubi fu clara qu'il ne vouloit point y toucher: mais enfin preffé par fes vives follicitations, il confentit à De Thou hift. fupprimer le nom d'inquifition, & à révoquer tout 'ce qui concernoit les étrangers dans cette ordonnance à l'égard des naturels du pays il perfifta toujours dans la refolution de les y foumettre &

785.

lib. 6. n. 8.

de les forcer à y obéïr, en cas de résistance. Cette fermeté de l'empereur caufa de nouveaux troubles. Illyricus fit imprimer cet édit traduit en Allemand, & s'éleva vivement contre Iflebe & les Adiaphoriftes, qui vouloient perfuader au peuple qu'on n'en vouloit point à la religion. Les princes & les états Lutheriens fe trouverent fort offenfez; & comme ils avoient repris courage après que l'empereur eût licentié une partie de fes troupes, ils protefterent hautement contre fon Interim ; ceux même qui l'avoient reçu auparavant. Cependant l'empereur étoit parti de Flandres pour se rendre à Ausbourg où il arriva le vingt-fixiéme de Juillet; il vint avec le Duc de Saxe fon prifonnier qu'il m noit toujours avec lui. Pour le Lantgrave il l'avoit laiffé à Malines fous bonne garde, jufques-là il n'avoit pas encore voulu rendre la liberté à ces deux princes quoiqu'il en fût vivement follicité, & ce refus fut caufe que l'électeur de Brandebourg,beaupere du Lantgrave, & Maurice de Saxe fon gendre ne fe trouverent point à la diéte d'Ausbourg, quoiqu'ils y euffent été fort follicitez par des lettres particulieres de l'empereur; ils fe contenterent feulement d'y envoyer leurs députez.

me

La raifon pour laquelle Charles V. avoit convoqué cette diéte à Ausbourg, étoit pour faire fçavoir aux états les intentions du pape Jules III. pour le bien du Chriftianisme. En conféquence il avoit écrit aux états de l'empire le treiziéme de Mars, & leur avoit mandé que fon deffein avoit été de retourner en Allemagne dès la fin de l'année précedente, mais qu'il en avoit été détourné par les af

AN. 1550.

V I.
Il convoque une

nouvelle diéte à

Ausbourg.

De Thou in hiß.

lib. 6. n. 8.

faires des Pays-Bas, & par les foins qu'il s'étoit AN. 1550. donnés à y faire recevoir fon fils & à le conduire par les villes. Que comme il étoit prêt de partir, il avoit appris la mort de Paul III. ce qui lui avoit fait différer fon voyage jufqu'à ce que le fiége vacant fût rempli. Qu'enfin Jules III. avoit été élû, & que fur les lettres qu'il avoit reçûës de ce nouveau pape, il avoit lieu de beaucoup efperer de fon zèle & de fa piété. Qu'il les prioit donc, & leur ordonnoit même de s'y trouver tous dans le mois de Juillet, fans pouvoir alleguer aucune excufe que celle de la maladie, dont il falloit qu'ils donnaffent des affurances par leur ferment, & que fi une veritable indifpofition ne leur permettoit pas d'y assister en personne, ils y envoyassent leurs députez avec plein-pouvoir de traitter de leur part, afin que les réfolutions qui fe devoient prendre fur les affaires ne fuffent point differées.

[blocks in formation]

En effet, le pape Jules III. auffi-tôt après fon élection avoit affemblé le facré college dans une congrégation de cardinaux & d'évêques, les mêmes qui avoient été choisis par Paul fon prédeceffeur, à l'exception du cardinal Cervin, qui étoit alors dangeureufement malade; dans cette affemblée, il fut réfolu que le pape envoyeroit Pierre de Tolede à l'empereur, & l'abbé Rosette au roi de France, pour le remercier de la part qu'ils avoient prise à fon élection, leur témoigner fa bienveilÎance paternelle & les exhorter à la paix, l'unique remede pour foulager l'église affligée. Celui qui fut envoyé au roi de France fut chargé en particulier de lui parler de Parme. Le pape avoit ren

du

du cette ville à Octave Farnefes felon qu'il l'avoit juré dans le conclave avant fon élection, & lui avoit affigné deux mille écus par mois pour la défendre. Il avoit eu foin auffi de dédommager Camille Urfin des dépenfes qu'il avoit faites en gardant cette ville, & lui avoit fait compter vingt mille écus. Cette conduite, dont le roi de France étoit déja informé, n'avoit pas plû à ce prince. Le pape avoit tout lieu d'en être perfuadé: & c'étoit pour l'appaiser qu'il chargea l'abbé Roffette de témoigner au roi, qu'il n'avoit pû fe dispenser de faire cette reftitution, s'y étant engagé par ferment dans le conclave, & qu'il ne l'avoit faite que pour établir la paix & la concorde entre des freres, ôter tout prétexte de guerre, & empêcher l'empereur de fe rendre maître de cette ville. Les ordres de Tolede pour l'empereur étoient de témoigner à ce prince, que le pape étoit tout-àfait difpofé à assembler le concile pour rétablir la religion & la paix, fi de fon côté il vouloit éloigner tous les obftacles qui pouvoient arrêter une fi fainte œuvre.

Ces députez étant partis, Mendoza ambassadeur de Charles V. à Rome, reçut vers le milieu du mois d'Avril des ordres de fon maître, pour preffer le pape de rétablir le concile dans la ville de Trente, & recevoir de lui une réponse précife, par laquelle il s'expliquât nettement fur les conditions qu'il vouloit exiger, afin de les faire agréer aux Protestans d'Allemagne, & de ne pas demeurer davantage dans l'incertitude & dans le doute. Jules informé des demandes de l'empereur Tome XXX.

B

[blocks in formation]

par Mendoza, affembla tous les cardinaux, & en AN. 1550. attendant qu'on eût pris là-deffus fon parti, il rap-pella d'Allemagne Sebastien Pighin archevêque de Siponte, pour être mieux inftruit de l'état préfent des affaires de l'empire par rapport à la religion, dans l'efperance d'y renvoyer dans peu le même prélat rejoindre Lippoman & Bertanus, qui ref toient auprès de l'empereur. Quoique les fenti-mens fussent assez partagez dans ce confiftoire,on: convint cependant après plufieurs consultations, que la demande de l'empereur étant couverte du fpécieux prétexte de réduire l'Allemagne fous l'obéiffance du S. Siége, & de la ramener à la religion Catholique, ce feroit scandaliser le public que de ne la

IX.

Cette réfolution

fentiment des

cardinaux & évêPallavic. lib. 11.

ques.

pas écouter ; & que de refuser de rétablir le concile à Trente, ce feroit dire tacitement qu'on ne le vouloit pas continuer. On conclut donc qu'il. falloit écouter favorablement les demandes de Charles. Ce parti parut le meilleur au pape pour éviter toutes les mortifications que l'empereur auroit pû lui caufer ; outre que s'il eût voulu assembler le concile à Boulogne, il eût fallu décider · auparavant la cause de la translation que Paul III.. avoit évoquée à fon Tribunal. Et c'est ce qu'on vouloit éviter.

Cependant avant que de publier fa résolution, eft conforme au il affembla les cardinaux avec quelques évêques, la plûpart Imperiaux, & d'autres de fes confidens, pour leur propofer les demandes de l'empereur, leur ordonnant à tous de dire librement tout ce qu'ils croiroient felon leur confcience être du fervice de Dieu, à l'avantage de la religion & du

•. 8. n. 5.& 6.

« AnteriorContinuar »