と dans le calendrier pour la même célébration; une erreur d'un femblable genre a été commife par le peuple. de cette Iflé, ou par ceux qui ont formé la table de cette chronologie facrée. Le jour fanctifié autrefois à Saint-Kilda en mémoire de SaintColumban, tomboit le. 16 Juin, & dans le calendrier cette fête étoit le 9 ; cette contradiction paroîtra, fans doute, à plufieurs perfonnes, un objet. de très-petite importance; mais ceux qui ont lu. l'hiftoire des difputes relatives au temps exact où l'on doit célébrer la fête de Pâques, difputes qui ont produit des animofités trèscontraires au Chriftianifme, & qu'un fchifme de fix cents entiers a fuffi à peine pour terminer doivent concevoir qu'une controverfe de cette efpèce a été regardée dans les temps réculés comme une affaire très-férieufe. CHAPITRE V. CONTINUATION du même fujet LES ES Kildiens font trop fenfés ou trop bons Proteftants pour négliger eurs affaires domeftiques les jours confacrés à célébrer les fêtes de Saint Columban & de Brendan : autrefois ils rendoient des honneurs extraordinaires à ces deux Saints, & s'abstenoient religieufement des travaux les plus pénibles de l'Agriculture, qui n'empêchoit pourtant pas qu'ils ne priffent grand foin en même temps de donner une attention convenable aux autres affaires importantes. ce Dans la partie de ces pays mon→ tagneux où la Religion Romaine prévaut encore, quoiqu'il foit défendu au peuple de cette communion, par les Loix de leur Eglife, de travailler au., (1) Quippe etiam feftis quædam exercere diebus, VIRG. GEORG. I. v. 268 & feq. Les Loix divines & humaines ont permis certains ouvrages, les jours de fêtes, elles n'ont point défendu deftiné à honorer la mémoire de Saint Columban & de Brendan à SaintKilda, tout le lait de la République eft délivré avec l'exactitude la plus fcrupuleuse dans les mains du Gouverneur ou de fon député. Ce dernier diftribue le tout fans aucune partialité à chaque homme, à chaque femme, & à chaque enfant, qui en reçoivent indiftin&tement une égale portion. On ne peut prétendre qu'à une conjecture pour découvrir par qui, & dans quel temps cette coutume annuelle, & qui n'a plus lieu maintenant, a été introduite dans cette Ifle. Bède, à la vérité, rapporte que quelques-uns des Religieux Bretons avoient tout en commun; il eft probable que ceux de Jona ont pu fuivre la même pra de faire des rigoles dans les champs, d'y planter des haies, de tendre des piéges aux oiseaux, de bruler les épines & de laver les moutons dans le couranęd'une onde falutaire. tique, en imitation de leurs voifins, ou peut-être pour se conformer à celle des Saints de Jérufalem du vivant des Apôtres. Il eft au moins vraifemblable que ces hommes vénérables, dans des tems règlés, ou dans quelques occafions extraordinaires, ont fuivi les pratiques anciennes de célébrer les Agapes ou les fêtes de l'amour fraternel, pendant lefquelles toutes les diftinctious de puiffant & d'inférieur, de riche & de pauvre, de vieux & de jeune étoient totalement oubliés. Il eft vrai que ces fêtes, quoiqu'inftituées dans une très-bonne vue, ayant donné lieu à de grands abus ou plutôt à des excès fcandaleux, furent à la fin entièrement abolies par-tout'; mais le peuplé de Saint-Kilda n'étoit pas en grand danger de fe livrer à la débauche. D'ailleurs, ceux qui l'ins- · truifoient, ignoroient peut-être la nouvelle Loi qui abrogeoit l'anciennes , |