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Manteaux de cheminées font autant en détail que l'échelle l'a pû permettre. L'étage au rez-de-chauffée n'a que des plafonds retenus par des corniches, & les deux étages au deffus font cintrez avec des courbes portez fur les corniches, & ces plafonds peuvent eftre peints de compartimens & d'ornemens rehauffez d'or; Il ne faut pas que dans les quatre coins de la partie cintrée de la piece, l'angle paroiffe fenfible, mais au contraire il doit eftre adouci. Dans les Salons, Galleries & pieces élevées on peut fort à propos faire des Compartimens d'Architecture, avec des ornemens de Stuc & même des figures. Mais il eft d'une grande confequence de traiter avec jugement le relief de ces ornemens, qui doit eftre plus ou moins fort felon la grandeur du lieu qu'ils décorent. Les planchers qui paroiffent à ce profil ont peu d'épaiffeur eftant fans poutres, mais feulement avec des folives de brin d'un pied de gros. Entre les plus grandes pieces, le Vestibule, les Paliers des efcaliers & les Salles, doivent eftre pavez de marbre ou de pierre de liais avec de la pierre de Caën. Les autres pieces principales doivent être parquetées. Au fujer de quoy il eft à propos de faire obferver que l'ufage de la Menuiferie eft plus fréquent à préfent qu'il n'a jamais efté, tant pour la fanté, que parce que les Compartimens en peuvent eftre ornez de Peintures & de Sculptures au lieu de Tapifferies. Dans la plus belle Menuiferie les paneaux doivent eftre grands, d'une bonne épaiffeur, & affemblez avec des clefs. Les Lambris font ou feulement à hauteur d'appui, où ils montent jufqu'à la Corniche de la Gorge de la Cheminée, ou enfin jufques fous le Plafond il eft alors plus à propos d'en faire les Corniches de bois de plâtre dans les lieux mediocres. Le Parquet fe fait ou en Echiquier ou en Lozange, & fouvent on les mêle enfemble; il doit avoir un pouce & demi d'épaiffeur fur trois pieds en tout sens, pofé fur des Lambourdes de 3. à 4. pouces, scellées diagonalement. Quand même la Chambre ne feroit d'équerre, le Parquet doit eftre quarré, parce que les Frifes & les Plattebandes qui l'enferment rachetent le biais.

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pas

DE LA

L

NOUVELLE MANIERE de diftribuer les Plans.

Es Bâtimens font fi différens les uns des autres, foit

par

leur étendue, par les fujettions de leur emplacement regulier, ou irregulier, & par rapport tant aux ufages de ceux qui les font conftruire, qu'à la dépenfe qu'on y peut faire; qu'on ne peut donner de regles pofitives pour la maniere dont on en doit diftribuer les plans. On fe bornera donc à quelques obfervations generales fur l'arrangement des pieces d'un Apartement, leurs dégagemens & commoditez, & fur les défauts où l'on tombe lorfqu'on s'éloigne de ces regles.

Pour donner une plus parfaite idée de la maniere dont on les peut mettre en pratique, l'on a jugé à propos de rapporter icy divers exemples de Bâtimens, depuis huit à neuf toises de face jufqu'à quarante, dont quelques-uns ont déja été executez avec fuccès, & d'autre feulement projettez.

Celuy qui fait bâtir forme ordinairement la premiere idée de fon Plan eu égard à fes ufages & commoditez particulieres; & aprés avoir fixé fa dépenfe, il eft de l'habileté & de l'expérience de l'Architecte d'arranger ces idées de telle forte que l'irregularité de la place, ni les différentes fujettions qui s'y rencontrent,ne l'empêchent pas d'en compofer un tout enfemble commode & agréable.

La difpofition generale du Plan eft la premiere chofe à laquelle il faut faire le plus d'attention. Un Bâtiment pour eftre bien placé doit avoir une entrée avantageufe, fe préfenter bien, & eftre éloigné de tout ce qui pourroit y apporter de l'incommodité.

Le principal Corps de logis n'est jamais mieux placé qu'entre la cour & le jardin, quand l'emplacement permet qu'il y en ait un ; non feulement parce que les vûës en font plus agréables, & qu'on y eft moins expofé au bruit de la ruë, & à la vue des Domeftiques & des étrangers, que parce qu'on

n'eft pas obligé de traverser une Cour pour aller au Jardin. La methode qu'on avoit cy-devant de placer fur la ruë le Corps de logis, dont les Cours & Jardins n'étoient féparez que par des grilles de fer, n'ayant pas tous ces avantages; c'eft avec beaucoup de raifon qu'on en a changé la difpofition. Neanmoins comme il n'y a pas de regles fans exception, il faut demeurer d'accord qu'il eft quelquefois plus à propos de faire le Corps de logis fur la rue, comme par exemple, lorfque la place à bâtir eft firée proche d'une Place publique, ou qu'elle eft en face de l'enfilade d'une grande rue, ou pour quelque autre confideration ; & alors l'on doit placer les Apartemens de parade fur le devant, & ceux de commodité en aîle, dans le double, ou fur le derriere.

La feconde obfervation generale qu'on peut faire, c'eft de placer les Offices & Ecuries de telle forte, que les Apartemens n'en foient point incommodez. Ce qui fe peut faire de trois manieres différentes, felon que l'emplacement le permet. La premiere, c'eft de les placer en aîle lorsque le terrein est ferré, ainfi qu'on le peut voir dans le plan A de la planche 63. C. où les Remifes & Ecuries occupent l'aile gauche, & les Cuifines & Offices l'aîle droite. On expofe, autant qu'on le peut, les Cuifines au Nord, pour empêcher que la chaleur ne corrompe les viandes ; au contraire, pour empêcher l'humidité, les Ecuries doivent eftre expofées au Midy, & les Remises au Couchant, afin que le Soleil ne nuife point aux Caroffes. La meilleure fituation des Ecuries & des Cuifines eft à l'extrémité des aîles, & fur la ruë, afin de faire fortir de celles-cy les fumiers fans paffer par la Cour principale, & d'en faire écouler les urines des chevaux ; comme on fait écouler par des Eviers les eaux & les immondices de celleslà, ainfi qu'on l'a obfervé à ce Plan.

La feconde maniere, c'eft d'y pratiquer, quand le terrein at affez d'étenduë, une Baffe cour, comme il y en a une au Plan B Planche 63. D. On y a placé les Cuifines, Offices, Ecuries, Remifes, Caves, Puits, Auges, &c. C'est dans ces Baffes

cours qu'on lave les Caroffes, qu'on étrille les Chevaux,qu'on décharge les Charettes, & que fe fait tout le fervice de la Maifon; en forte que la Cour principale n'eft jamais falie ou embarraffée, & que le Corps de logis n'eft nullement incommodé du bruit qui s'y fait à caufe de l'éloignement.

Enfin quand on a fuffifamment de place pour deux Baffescours; alors on diftribue dans l'une les Salles du Commun, les Cuifines, les Offices, & Chambres d'Officiers; & dans l'autre, les Ecuries, les Remises, les Lieux communs, les Greniers, & les logemens des Domestiques; ainsi qu'on le peut auffi remarquer fur les Plans C planche 63. H, & celuy D planche 63. L, où toutes ces différentes pieces font arrangées d'une maniere fort commode.

C'est ainsi qu'on a coûtume préfentement de difpofer ces pieces; aimant mieux que les Domeftiques viennent fervir de plus loin & à plats couverts, que d'eftre encore expofez aux incommoditez inféparables des foûterains. On les voû toit cy-devant avec beaucoup de dépenfe pour y loger les Cuifines & Offices; mais comme elles n'étoient éclairées que par des Abajours, & qu'elles manquoient d'air, l'humidité corrompoit les viandes. Les eaux n'ayant d'écoulement que les Cuifines, d'où cette mauvaise odeur, jointe à celle du par des Cloaques & Puifards, fe corrompoient & infectoient charbon & des viandes, s'exhaloit enfuite jufques dans les Apartemens, dont elle gâtoit & noirciffoit les meubles ; outre que l'on y étoit fort incommodé du bruit que faifoient les Domestiques en montant & defcendant.

par

Aprés avoir déterminé la fituation & difpofition generale d'un Bâtiment, il faut examiner fi l'on a affez de terrein pour `y trouver dans un feul plain-pied toutes les pieces & commoditez neceffaires, ce qui eft fans doute plus beau & plus commode; ou pour les diftribuer, s'il n'y en a pas affez, dans des étages différens les uns au-deffus des autres.

Ön nomme cette premiere efpece de Bâtimens à un étage, Bâtimens à l'Italienne, parce qu'à l'imitation des Italiens,

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