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An. 626. Heriold ne pouvant encore y être paisible, demeura en Frife, dans la terre que l'empereur jui avoit donnée.

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re Studite.

Anfcaire & Aubert y demeurerent avec lui, tantôt entre les Chrétiens, tantôt entre les païens, prêchant & inftruifant ceux qu'ils pouvoient. Il s'en convertit plufieurs; & le nombre des fidéles croiffoit de jour en jour. Les deux miffionnaires chercherent à acheter des jeunes elclaves, pour les élever dans le fervice de Dieu. Le roi Heriold leur en donna des fiens à inftruire, & leur école fut bien-tôt de plus de douze enfans. Ils attirerent d'autres perfonnes de côté & d'autre, pour les fervir & les aider: la religion croiffoit avec leur reputation. Ils travaillerent ainfi plus de deux ans, après lefquels Aubert tomba malade, & aïant été conduit en Saxe à la nouvelle Corbie, il y mou rut faintement.

En Orient faint Theodore Studite tomba

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Mort de griévement malade au commencement du S.Theodo- mois de Novembre 826. Sur cette nouvelle un Vita n. 123 grand nombre d'évêques, d'abbés, de moines & d'autres perfonnes pieufes accoururent pour le voir. Ne pouvant plus parler haut, il dicta à un fecretaire ce qu'il leur vouloit dire: puis il fe trouva beaucoup mieux, alla de fon pied à l'églife, & y celebra le faint facrifice, car c'étoit le dimanche quatrième jour du mois. Il parla encore aux affiftans & après leur avoir donné la communion, & avoir mangé avec eux, il fe remit au lit, fit appeller l'aco nome, & lui donna les inftructions qu'il crut neceflaires. C'étoit Naucrace fon fidéle difciple Sup. liv. & fon fucceffeur. Le fixiéme du mois, guz.m.8 étoit la fête de faint Paul évêque de C. P.& confeffeur fous Conftantius, Theodore alla encore à l'église, celebra la meffe, & parla aur

qui

fre

freres. Mais la nuit fuivante fon mal augmen- An, 826. ta notablement; & aïant beaucoup fouffert pendant deux jours, il connut que fa fin approchoit, parla pour la derniere fois à fes moines, & demeura ainfi encore deux jours, beniffant ceux qui l'approchoient, & faifant fur eux le figne de la croix.

Euchol.

109

Le dimanche onzième de Novembre, fête du martyr faint Menas, fentant qu'il n'iroir pas loin, il fit faire les prieres ordinaires, reçut P'extrême onction, puis communia en viatique, & fit allumer des cierges, & commencer les prieres des funerailles. Les freres fe mirent en rond autour de lui, & il rendit l'efprit comme ils chantoient le grand pfeaume cent dixhuitième, que les Grecs chantent encore aux enterremens. Il vêcut foixante-fept ans, & mourut hors de C. P. dans la peninfule de faint Tryphon: d'où il fut premierement transferé à l'isle du prince, & dix-huit ans après dans fon monaftere de Stude. Naucrace fon fuccefleur écrivit une lettre circulaire à tous ceux que Vita n, 137 la Combef. 1.2 perfecution avoit difperfés, où il raconte les aud. Bibl circonftances de fa mort, & fa vie fut écrite p. 855 quelque tems après par Michel Studite fon difci- Martyr. R, ple. L'églife Grecque honore fa memoire le Menol. I. même jour onzième de Novembre, & l'égli- Nov. fe Latine le lendemain.

11. Nov.

Outre le testament dont j'ai parlé, il en laiffa IX. un plus ample, qu'il avoit écrit du vivant de Teftafaint Platon. Il contient fa confeffion de foi, ment de & plufieurs avis pour l'abbé fon fucceffeur, & S. Theopour les moines, qui font d'excellentes regles de dore. l'obfervance monaftique. Il dit à l'abbé: Vous Sup. liv. n'aurez rien en propre, pas même une feule Oper. init. piece d'argent. Vous ne partagerez point vô- p.8.c.7 tre efprit en plufieurs foins, tout fera pour vos freres & vos enfans fpirituels; non pour vos

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xlvi.n.1?

&

An. 826 parens, ou vos amis de dehors, & vous ne feur donnerez rien des biens du monaftere. Vous n'aurez point d'esclave, ni pour votre usage particulier, ni pour le monaftere, même à la campagne: c'est un homme fait à l'image de Dieu. Vous marcherez à pied à l'exemple de JESUS CHRIST, ou monterez fur un âne. Vous ne fouffrirez aucune proprieté dans la communauté, pas même d'une aiguille. Vous ne ferez point de frequentes forties, & ne quitterez point vôtre troupeau, fans neceffité. Vous ferez la catechefe ou conference trois fois la femaine, foit par vous, foit par un autre. Vous ne ferez amitié avec aucune religieufe, & n'entrerez point dans leurs monafteres. Vous n'ouvrirez la porte du vôtre à aucune femme, fans grande neceffité, & ne lui parlerez qu'en prefence de deux témoins de part & d'autre, fans la voir, s'il fe peut. Vous ne logerez point dans une mailon feculiere, où il y ait des femmes. Vous n'affecterez point d'avoir auprès de vous pour fyncelle quelque jeune homme: mais divers freres vous ferviront. Vous n'aurez d'ha◄ bits precieux que les ornemens facerdotaux. Il n'y aura aucune delicateffe dans votre vie, ni dans la reception des hôtes. On ne gardera point d'argent dans le monaftere: mais vous donnerez aux pauvres tout le fuperflu, de quel que efpece qu'il foit. Vous laifferez aux ceconomes & aux celleriers le foin particulier des chofes temporelles, fans vous referver que celui des ames, à la charge toutefois de vous faire rendre compte de tout. Vous ne ferez rien par vôtre jugement particulier, pour le fpirituel ou le temporel: Vous prendrez l'avis de deux ou trois des plus capables, fuivant les matieres. Ces confeils font voir quelle étoit alors en Orient l'idée de la vie monaftique.

On

On le voit encore dans une lettre de Theo. dore à des religieufes, qui lui avoient demandé quelque inftruction. Je vous exhorte, ditil, à ne point regarder les exemples qui vous environnent: principalement la vie tiede & relâchée de la plupart des religieufes, qui ne le font qu'en apparence. Regardez les anciens originaux des laints, dont vous avez les vies entre les mains. Un peintre ne travaille pas fur de mauvais modéles, mais fur l'antique le plus beau.

Its ep. 19

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PP. Paric.

Les autres ouvrages de faint Theodore, fui- X. vant le dénombrement de Michel Studite, é- Ses autres toient la petite & la grande catechefe: un volu- ecrits. me de panegyriques fur les principales fêtes de Nôtre-Seigneur, fur la Vierge & faint JeanBaptifte, l'hiftoire des premiers hommes jufques à Noé & fes enfans, en vers ïambiques : cinq livres de lettres, un traité dogmatique contre les Iconoclastes: & des inftructions à fes moines, en vers ïambiques. Nous avons la petite catechefe, qui eft un recueil de cent trentequatre conferences faites à fes moines, fur les Auct. Bibl. fêtes de toute l'année, & fur divers autres fujets de pieté. La grande catechefe eft une inftruction plus ample fur les devoirs de la vie monaftique, qui n'eft encore ni traduite, ni imprimée. Mais on a donné au public jufques à deux cens foixante & quinze de fes lettres, diauffi plufieurs ouvrages contre les Iconoclastes,s & 124. épigrammes en vers ïambiques. Les Grecs lui attribuent plufieurs de leurs chant vifées en deux livres, & il paroît que le recueil entier étoit de mille ou environ. Nous avons ecclefiaftiques.

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oper.

Elench.

Il parle toûjours avec grand refpect du con- Antir. 11 sile de Trulle, le comptant pour partie du fixié- 7. 38 me concile general: ce qui lui eft commun

Tome X.

L

avec

1. ep. 27

avec tous les Grecs. Mais à l'égard du fecond concile de Nicée, il dit dans la lettre à Arfene: 1. ep. 38 Rome ne l'a pas reçû comme cecumenique, mais comme local, & fervant de remede au mal particulier qui regnoit ici. Car il n'y avoit point de legats des autres patriarches: ceux de Rome étoient venus pour un autre fujet, que pour le concile: c'est pourquoi l'on dit, qu'ils furent depofés à leur retour, quoi qu'ils alleguaffent qu'on leur avoit fait violence. Les autres étoient bien venus d'Orient, mais attirés par les nôtres, non pas envoïés par les patriarches, qui n'en ont rien fçû, ou ne l'ont (çû qu'après: & n'euffent ofé les envoïer de peur des Arabes. Les nôtres en ufoient ainsi, pour ramener plus facilement le peuple heretique, en lui perfuadant que c'étoit un concile œcume nique. Si Theodore parloit ainfi à C. P. on ne doit pas s'étonner que l'on eût peine en France à reconnoître l'autorité du fecond concile de Nicée Toutefois Theodore lui même le reconnut depuis pour œcumenique; il lui en donne le titre en plufieurs de fes lettres, & dit, 11. ep. 162 qu'il a été reçu par les cinq patriarches. Enfin racontant à Pierre évêque de Nicée fa reconciliation avec le patriarche Nicephore, il dit: On avoit dit que je ne recevois pas Taraife, & que je nommois local le faint concile second de Nicée: mais j'ai prouvé que je comptois Taraife entre les faints peres, & que je reconnoiflois le concile pour œcumenique, par écrit & de vive voix : quoique je puiffe en avoir autrefois parlé autrement en quelque réponse: ce qu'il ne faut plus maintenant rechercher ni rappeller, non plus que ce qui s'eft alors paffé, qui ne peut caufer que du trouble, fans aucune utilité.

166, 72

11. ep. 127

Vita n. 120

A Rome le pape Eugene tint un concile,dont

le

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