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e pape, qu'ils étoient venus au fecours, pour An. 849. combattre les Sarrafins. Le pape voulant s'en afsurer davantage, les pria d'envoïer à Rome quelques-uns d'entre eux. Leur chef nommé Ĉefaire, fils de Sergius maître de la milice, y vint avec quelques autres, & confirma au pape ce qu'il lui avoit mande. Auffi tôt le pape fe rendit à Oftic avec une grande fuite de gens armés, pour témoigner aux Napolitains l'affe &ion avec laquelle il les recevoit: ils lui 'baiferent les pieds, & le prierent de les communier de fa main, pour les fortifier contre les ennemis. Pour cet effet il les mena en proceffion à l'églife de faint Aure, où s'étant mis à genoux, il prononça fur eux une oraifon accommodée au fujet, puis il celebra la mefle & les communia tous. Le lendemain, le pape étant déja parti, les Sarrafins parurent fur la côte avec beau coup de vaiffeaux; les Napolitains commencerent à les attaquer vigoureufement: mais un grand vent qui furvint les fepara, & fit perir la plupart des Sarrafins.On en tua plufieurs dans les isles, où on les trouva mourans de faim: on en pendit quelques-uns près de Porto, & on en mena grand nombre à Rome, où on les fit travailler à divers ouvrages, particulierement aux murailles que l'on bâtiffoit autour de faint

Pierre.

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Les Chrétiens furent alors perfecutés à Cor- XLVI doue capitale des Mufulmans d'Efpagne: qui Etat de l' étoient encore les maîtres de la meilleure partie Efpagne. du païs. Le refte obéïffoit à trois princes Chré- Sup. liv. tiens. Alfonfe le chafte roi d'Afturie, aïant re- Sebaft.Salgné cinquante ans, étoit mort l'an 842. Ere mant. p.53 880. & Ramir fils de Veremond avoit été élû roi à fa place. Il bâtir une fort belle église en l'honneur de la fainte Vierge, à deux mille pas d'Oviedo: & après avoir regné fept ans S 3

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il

mou

An. 849. mourut en paix. Son fils Ordogno lui fucceda Pan 849. Ere 887.& regna feize ans. Il repeu

Sampir.

pla plufieurs villes, dont Alfonfe avoit chaflé les Mufulmans, entre autres Tuy, Aftorga & Leon. Aftor.ip.57 On dit que le corps de l'apôtre S. Jacques avoir

25. Jul.

Marer.hift.

été trouvé à Compoftelle en Gallice du tems
d'Alfonfe le chafte, & que ce prince y avoit
fait bâtir une petite églife. Il eft certain que
pendant ce neuviéme fiecle on croïoit que les
os de S. Jacques, frere de faint Jean, avoiene
été tranfportés de Jerufalem à l'extremité d'Efi
pagne; & qu'il y étoit en grande veneration.
C'est ainsi qu'Ufuard & Adon en parlent dans
leurs martyrologes.

Cependant il s'étoit élevé un nouveau roïauBearn. liv. me vers les Pyrenées. Eneco ou Ignigo, fur11.c. 1. liv. nommé Arifta, vicomte de Bigorre, fut reconBIL.G.I nu roi par les Chrétiens du païs vers l'an 830

Rodenris.

6025

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pour refifter aux Musulmans, contre lefquels-ils n'étoient protegés ni des Goths fujets d'Alfonfe le chafte, trop éloignés d'eux, ni des François fous le regne foible de Louis le Debonnaire Ignigo mourut en 835.fon fils Chimene lui fucceda: puis Ignigo fils de Chimene, qui prit Pampelune & vivoit en 850. C'eft le commencement du roïaume de Navarre. D'un autre côté la Catalogne & le Rouffillon obéïssoient aux François; & les églifes de Barcelone, Urgel, Girone, & Elne, reconnoifloient Narbonne pour leur metropole.

Le prince des Mufulmans d'Efpagne étoit Ab. hi Arab. derame III. du nom, qui regna trente-un ans, depuis l'an 821. 206. de l'hegire jufquesen 238. ou 852. La vingt-troifiéme année de fon re gne, qui étoit l'an 843: une flotte de plus de cent bâtimens attaqua Lisbonne, & l'année fuivante une plus grande vint affreger Seville & attaqua enfuite Cadis. C'étoit fans doute des

Nor

Normans. Il firent un grand dégât & livrerent Sup. n. 27 plufieurs combats contre les Arabes, qui enfin les repoufferent. L'an 847. Abderame envora An. Bertin, des ambaffadeurs en France, pour demander la 847 paix au roi Charles, qui les reçut à Reims. Em même tems tous les chrétiens fujets d'Abderame envoïerent une requête au même roi, aux évêques & aux chrétiens de fon roraume: contre un nommé Bodon, qui de chrétien s'étoit fait juifquelques années auparavant, & exci toit Abderamé & les Mufulians contre les chrétiens d'Elpagne, pour les obliger fous peine de mort à fe faire juifs ou Mufulmans. Ce qui femble avoir été le prelude de la perfecution. Plufieurs Goths & autres chrétiens d'Efpagne, pour le délivrer du joug des infidéles, avoient paffé en France & obtenu des lettres de prote to.1.Capit &ion de Charlemagne & de Louis le Debonnai. P.499.569 re en 8 16. Le roi Charles le Chauve affiegeant 0.2. Capis. Toulouse en 844. en accorda de femblables à p. 26 ceux qui s'étoient retirés à Barcelone & aux en- 844.7.50 virons, afin qu'ils fuftent traités comme les François

me,

Coint, an

XLVII.

Cordoue

Dès le commencement du règne d'Abdera deux freres Adolfe & Jean fouffrirent le Martirs. à martyre; & leurs actes furent écrits par Spe- S. Parfait. raïndeo abbé de Cuteclar, comme l'on croit. Eulog. lib.11 L'églife honore leur memoire le vingt-feptié- Memor.c.8 me de Septembre.En 840.deux vierges chrétien Martyr. R. nas Nunilo & Alodia fouffrirent le marryre près Moral, ad. 27. Sept. de Najara en Navarre: & deux ans après leurs c.7.lib.11 corps furent transferés au monaftere de faint S. Eulog. Sauveur de Leyre nommé alors Legerenfe. L'é- Martyr, R. glife en fait memoire le vingt-deuxième d'O- Eulog, ibid. dobre. Mais la grande perfecution commença c. x l'an 850. Ere 888. la vingt-neuvième année du Boll.com.10 d'Abderame. Le prêtre Parfait né à Cor- 1.584

regne

douë & élevé dans le monaftere de S. Acifcle

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22. O.

An. 850. où il avoit paffe prefque toute fa jeuneffe: étoie fort bien inftruit de la fcience ecclefiaftique, & connu des Mufulmans, parce qu'il poffedoit parfaitement la langue Arabique: mais il avoit autrefois renié la foi devant le cadi, ou juge des Mufulmans, par la crainte de la mort. Prud. Peri- Saint Acifcle que je viens de nommer eft un Steph.hym.4 martyr fameux qui fouffrit à Cordouë fous Martyr. R. Diocletien avec fa four Victoire; & l'église les 17. Nov. honore le dix-feptiéme de Novembre.

Un jour, comme le prêtre Parfait paffoit par la ville, pour fes affaires particulieres: quelques Mufulmans lui firent des questions fur la Rom.1x. religion, & lui demanderent fon fentiment touchant J. C. & Mahomet. JESUS-CHRIST, dit-il, eft Dieu au-deffus de tout beni dans tous les fiecles: pour vôtre prophete, je`n’ose vous dire ce que les chrétiens en penfent, vous en feriez trop offenfés: mais fi vous me donnez parole de ne vous point fächer, je vour le dirai. Ils lui promirent; & il continua leur par lant Arabe: Nous croïons que c'est un de ces faux prophetes prédits dans l'évangile, qui en a feduit plufieurs & les a entraînés avec lui au feu éternel. Il ajoûta plufieurs chofes, touchant les impuretés que leur religion autorise.

Ils diffimulerent pour lors leur indignation: mais peu de tems après, faint Parfait aïant encore été obligé de fortir pour quelque affai re: les mêmes Mufulmans le virent venir de loin, & dirent aux affiftans: Voiciun homme qui dernierement prononça contre le prophe. te, que Dieu beniffe, des blafphêmes qu'aucun de vous ne pourroit fouffrir. Auffi-tôt ils le prirent, & l'enleverent avec tant de viteffe qu'à peine fes pieds (touchoient à terre, le prefenterent au cadi & dirent: Cet homme a maudit nôtre prophete & fait des reproches à ceux

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Bibl Orient.

p.78.193

qui l'honorent: vous fçavez quelle peine meri- An. 8o. te un tel crime. Le cadi le fit mettre en pri fon, chargé de fers très-pefans: pour le faire mourir à la fête qui leur tient lieu de Pâques. Saint Parfait s'appliqua dans la prifon aux veilles, aux jeûnes & à la priere, pour fe fortifier dans la foi qu'il avoit autrefois niée. Cependant il predit la mort de l'eunuque Nazar hageb ou maître de chambre, qui étoit le Ibid. p.4 a principal officier du fultan & qui gouvernoit toutes les affaires d'Espagne. Saint Parfait die en parlant de lui: Cet homme aujourd'hui fi puiffant ne verra pas la fin de l'année, après qu' il m'aura fait mourir.

Saint Parfait demeura quelques mois en prifon: & enfin le jeûne folemnel du mois Ramadan étant paffé, vint la fête qu'ils celebrent le premier jour du mois Chaoüal & qu'ils accompagnent de grandes rejoüiffances. Le martyr fut tiré de prifon & mené au-delà du fleuve Betis, dans une grande plaine au midi de la.. ville de Cordoue, pour y être execute. Le peuple accourut en foule à ce fpectacle: faint Parfait repeta les maledictions qu'il avoit données. à Mahomet & à fes fectateurs; & eut la tête tranchée le vendredi dix-huitiéme d'Avril 850.. jour auquel l'église honore fa memoire. L'eunuque Nazar mourut dans l'an, comme il avoit Martyr R. 18. Apr. predit..

Eulog. Me

Un marchand nommé Jean fut accufé dans le
même tems d'avoir mal parlé de Mahomet › mor, liv. I
& d'exciter ceux qui venoient acheter à lui, à
quitter fa fecte. Le cadi ne trouvant pas fuffi-
fant le témoignage de ceux qui l'accufoient

pour
lé condamner à mort: le fit foüetter cruel-
lement, pour l'obliger de renoncer à JESUS-
CHRIST. Mais Jean confefla ce qu'on lui re-
prochoit, & protefta qu'il conferveroit jusqu'à

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