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An 803. Leon envoïa le pallium avec une lettre dattée du vingt-uniéme de Mars indiction onzióme, qui eft l'an So3. la troisième année de l'empereur Charles. Ainfi l'on voit que depuis lon couronnement le pape datto it des années de fon regne, comme auparavant du regne des empereurs de C. P.

XXV. Suppref

choreve

ques.

On croit que cette même année Paulin com me legat du Pape Leon prefida à un grand confion des cile, que l'empereur Charles fit tenir à Aix-laChapelle, & qui commença dès la fin de l'anBaluznot. née precedente 802. De ce concile il nous refte in capit. p. un capitulaire de fept articles: dont les plus 1058. to. 1. importans font ceux qui regardent les chorévêques. L'empereur y parle ainfi : Nous avons VII. Cap. éte louvent fatigués des plaintes qui nous ont 200.al. 187 été faites des chorévêques: non une, deux ou

7. 172

C. 4

trois fois, mais très-fouvent, & non feulement par le clergé, mais par les laiques. Les prêtres, les diacres & les fousdiacres ordonnés par les éyêques ne vouloient point reconnoître ceux que les chorévêques prétendoient avoir ordon. nés: les laïques ne vouloient point entendre les offices de ces prêtres ni que leurs enfans fuffent confirmés par les chorévêques.

Pour terminer cette dispute, nous avons refolu de confulter le faint fiege fuivant les canons, qui ordonnent d'y porter les caufes majeures; & nous avons envoïé l'archevêque Arnon au pape Leon, pour lui propofer entr'autres cette queftion: afin que nos évêques puffent la decider fuivant fon autorité. Il nous a rapporté de la part du pape, que cette question avoit déja eté jugée plufieurs fois, par les predecefleurs & par des conciles; & que les chorévêques n'ont le pouvoir, ni d'ordonner des prétres, des diacres & des foudiacres, ni de dédier des églifes, confacrer des vierges, donner

la

la confirmation, ou faire aucune fonction épi- An. Tags
fcopale; & que tout ce qu'ils ont prétendu fai-
re par attentat, doit être fait de nouveau par
des évêques legitimes, fans craindre de réiterer
ce qui eft nul. Enfin que le pape ordonnoit de
condamner tous les chorévêques, & les envoïer
en exil. Mais il a trouvé bon que nos évêques
les traitaffent plus doucement, & ils les ont
mis au rang des prêtres, à la charge de n'en-
treprendre à l'avenir aucune fonction épifcopa-
le, fous peine de dépofition. C'est ce qui a été
ordonné au concile tenu à Ratisbonne par l'au-
torité du Pape, & on y a declaré que les choré-
vêques n'étoient point évêques, parce qu'il n'
avoient été ordonnés ni pour un fiege épifco
pal, ni pas trois évêques.

c. 5

L'empereur continue: Nous avons ordonné de l'avis du pape Leon, de tous nos évêques & vii. caps nos autres fujets, qu'aucun chorévêque ne pour- 424. ra donner la confirmation, ordonner des prêtres, des diacres ou des fousdiacres, donner le voide à des vierges, faire le faint chrême, confacrer des églifes, ou des autels, ou donner la benediction au peuple à la mefle publique : le tout fous peine de nullité, & de depofition de tour rang ecclefiaftique pour le chorévéque : parce que toutes ces fonctions font épifcopales,& c. 6. VII. que les chor évêques ne font que prêtres. C'eft 424 pourquoi les évêques confirmeront ou ordonneront de nouveau ceux à qui ils avoient impofé Sup. liv. r. les mains, & ainfi du refte, fans crainte de réïterer les facremens. Cette difcipline eft confor- Ancyr.c.16 me à celle des anciens conciles d'Ancyre & de Neoc.c.14. Neocefarée, où les chorévêques ne font mis qu' fup.x11.n. au rang des prêtres, & le canon d'Antioche bien I} entendu ne leur donne pas davantage. Mais V. Morin l'ordonnance du concile d'Aix-la-Chapelle n' ordin.Exors. eut pas fi-tôt fon effet;& l'ulage des chorévêques

du

n.16.17

Ant.c. 10.

IV.C.2.6..

"

H

An. 203. dura encore plus d'un fiecle: ce ne fut que vers le milieu du dixième qu'ils cefferent en Orient & en Occident. Il étoit difficile de les contenir dans leurs bornes, & les évêques igno rans ou negligens fe déchargeoient volontiers

Roll.tom.I P.713

P. 1822

fur eux.

Le patriarche Paulin mourut peu de tems après, c'est-à-dire l'an 804. l'onzième de Janvier, jour auquel il eft honoré comme faint. Il refte de lui plufieurs écrits, dont les principaux tom.7.conc. font le traité de la Trinité contre Felix & Elip. Alcuin, pand nommé Sacrofyllabus. Les trois livres contre Felix. Le livre des inftructions falutaires adreffé à un comte qui a paflé long-tems fous le nom de faint Auguftin. On dit que Paulin difoit fouvent des hymnes, principalement aux Valafr. de meftes baffes & vers la confecration. reb. eccl.c.

7.1873 De falul,

doc.to.6 Aug. ap. P. 193

25

re.

Lib. VI. c.

370

Sur la fin de l'an 803.l'empereur Charles tint XXVI. un parlement à VVormes, où l'on rapporte une Eveques requête qui lui fut prefentée par tout le peuple difpenfes de fes états, contenant en substance: Nous de la guerprions tous à genoux vôtre majefté, que deforAnn, Met, mais les évêques ne foient point contraints d'al83. Capt. ter à l'armée, comme ils l'ont été jusques à 1. p. 405 prefent. Mais quand nous marcherons avec vous contre l'ennemi, ils demeureront dans leurs diocefes, occupés de leur facré miniftere; & prieront pour vous & pour vôtre armée, chantant des meffes & faifant des proceffions & des aumônes. Car nous en avons vû de bleffés & de tués dans les combats. Dieu fçait avec quelle fraïeur; & ces accidens font caule que plufieurs furent devant l'ennemi. Ainfi vous aurez plus de combattans, s'ils demeurent dans leurs diocefes; car plufieurs perfonnes font occupées à les garder: ils nous aideront plus par leurs prieres, levant les mains au ciel comme Moïfe. Nous ne voulons donc point permet

tre,

tre, qu'il en vienne avec nous, finon deux ou An. 803. trois bien inftruits & choifis par les autres: pour donner la benediction, & reconcilier ceux qui fe trouvent en peril. Nous demandons la nieme chofe à l'égard des prêtres; qu'ils ne viennent à l'armée, que par le choix de leurs évêques; & qu'ils foient tels pour la fcience & pour les mœurs, que nous en puiffions tous être allurés. Nous déclarons toutefois, que nous ne le demandons pas pour prétendre profiter des biens ecclefiaftiques: nous fçavons que c'eft un facrilege, & nous proteftons, tenant des pailles à la main & les jettant devant Dieu, fes anges, vous & tous les affiftans, que nous ne voulons ni ufurper les biens d'églife, ni confentir à ceux qui les prennent: mais au contraire leur refifter. Nous n'irons avec eux, ni à l'armée, ni au combat, ni à l'église, ni au palais; nous ne mangerons point avec eux, nous ne fouffrirons point que nos gens menent paître nos chevaux ou nos beftiaux avec les leurs. Nous vous prions même de les mettre en prifon pour faire penitence publique, & de faire inferer cette declaration dans les archives des églifes & dans vos capitulaires.

L'empereur enterina cette requête,renvoyant 111. Cap toutefois à une plus grande affemblée la confir- 141 mation, qui fuivit bien-tôt après. Là il parle ainfi Voulant nous corriger nous-mêmes & donner l'exemple à nos fuccefieurs: nous ordonnons qu'aucun prêtre n'aille à l'armée,finon deux ou trois évêques choifis par les autres, pour donner la benediction, prêcher & reconcilier, & avec eux de prêtres choifis pour impofer des penitences, celebrer la mefle, prendre soin de malades, donner l'onction de l'huile fainte & le viatique: mais ils ne porteront point d'armes 'iront point au combat, & ne répandront

An. 803. point de fang; ils fe contenteront de porter les reliques & les vales facrés, & de prier pour les combettans. Les autres évêques, qui demeurent dans leurs églifes, envoïeront leurs vaf. faux, bien armés avec nous ou à nos ordres ; & prieront pour nous & pour nôtre armee. Car les peuples & les rois qui ont permis aux prêtres de combattre avec eux, n'ont pas eu l'avanta. ge dans leurs guerres,comme nous fçavons qu'il eft arrivé en Gaule, en Espagne & chez les Lombards. En faifant le contraire nous efperons obtenir la victoire contre les païens, & enfuite la vie éternelle.

142

L'empereur declare encore que par cette de vir. cap. fenfe il ne pretend diminuer, ni la dignité des évêques, ni les biens des églifes; qu'il les honorera d'autant plus, qu'ils obferveront plus fidélement les regles de leur profeffion, & qu'il défend aux laïques de poffeder aucun bien d'égli fe qu'à droit de precaire.Il s'étend fortement fur cette défenfe. On voit par là & par la protefta tion contenue dans la requête, ce qui engageoit les évêques à porter les armes: ils craignoient que pofledant de grandes terres ils ne fuffent regardés comme inutiles à l'état, s'ils ne fourniffoient des troupes pour les armées, comme les autres feigneurs ; & que des laïques ne s'emparaffent de leurs biens, fous prétexte de faire Te fervice: & s'ils ne conduifoient leurs troupes en perfonne, ils le voïoient méprilés par les Francs, nation toute guerriere, chez qui il n'y avoit que les ferfs & les perfonnes viles, qui ne portoient point les armes.

XXVII.

Voiage du

Le patriarche Fortunat, craignant la violenSecond ce de Jean duc de Venife, & de fon fils Maurice, prit le parti de venir en France, imploCharles. rer le fecours de l'empereur Charles, l'an 803. Sigon. An. & l'aïant trouvé à Salts, près de Maïence, it

pape vers

Met.

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