Verfe des fleuves de vin. VII. Je vois au bout des campagnes Pleins de fillons dorez, S'enfuir vallons & montagnes Dans des lointains azurez Dont la bizarre figure Eft un jeu de la nature. Sur les rives du Canal, Comme en un miroir fidelle, L'horifon fe renouvelle, Et fe peint dans ce cristal. VIII. Avec les fruits de l'Automne Sont les parfums du Printems, Et la vigne fe couronne De mille feftons pendans; Ce fleuve aimant les prairies, Qui dans des Illes fleuries Ornent fes canaux divers, Par des eaux ici dormantes, Là rapides & bruyantes, En baigne les tapis verds. I X. Danfant fur les violettes, Le Berger méle fa voix Avec le fon des mufettes Des flûtes & des hautbois. Oifeaux par votre ramage Tout fouca dans ce bocage De tous coeurs font effacez, Colombes, & tourterelles, Tendres, plaintives, fidelles, Vous feules y gémiffez. Une herbe tendre & fleurie ODE. M'offre des lits de gazon; Tient mes fens & ma raison XI. A l'abri des noirs orages, Puis la Fable avec l'Hiftoire. X I I. Des Grecs je vois le plus fage*, Jouet d'un indigne fort, Tranquile dans fon naufrage Et circonfpect dans le port. Vainqueur des vents en furie Pour la fauvage Patrie, Bravant les flots nuit & jour. O! combien de mon bocage Le calme, le frais, l'ombrage, Meritent mieux mon amour. XIII. Je goûte loin des allarmes, Des Mufes P'heureux loifir: * Ulyffe. Rien n'expofe au bruit des armes En quelque climat que j'erre, * Mr l'Abbé de Langeron. FIN. |