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général de Tactique, » à cet homme qui >> doit tout voir de fang froid & fans erreur, » à fe fervir des préjugés des Troupes, de » ceux de l'Artillerie, de fon autorité enfin, » pour, fuivant les circonftances, expofer le » canon, le facrifier ou le conferver. C'est à >> lui de calculer, qu'en telle occafion, il faut >> ramener le canon, foit pour aller prendre » ailleurs une pofition meilleure, foit pour » que le Soldat découragé ne prenne pas la » retraite pour une fuite; qu'en telle occafion, » il faut l'expofer pour qu'il nuife plus long» temps & le plus efficacement à l'Ennemi; » qu'en telle autre enfin, il faut le laiffer prendre; parce qu'il en coûteroit trop de » fang, ou un temps trop précieux pour le » défendre; & parce qu'après tout, à la Guerre, » il n'y a pas de honte à faire ce qu'il eft impoffible d'éviter. «<

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Tels font les principes fuivant lefquels on doit emplacer & difpofer de l'Artillerie. La connoiffance des principales regles de fon exécution, n'est pas moins importante aux Commandans des Troupes qu'à ceux de l'Artillerie. Je me fuis contenté de préfenter des vues générales, en laiffant (& c'eft-là le grand

Art), à la pratique & au génie, d'en faire une application plus particuliere aux terrains & aux circonftances qui influent fans ceffe fur les opérations Militaires.

CHAPITRE V.

CHAPITRE V

Difpofitions de l'Artillerie dans l'Attaque
& la Défenfe des Camps retranchés.

Quiconque entend parfaitement les disposfi

tions & exécutions de l'Artillerie en rase campagne, ne fera point embarrassé, quand il faudra l'employer pour l'attaque, ou la défense des retranchemens. Dans l'un & l'autre cas, les principes ont un rapport fi immédiat, qu'on peut, à des différences très-peu fenfibles, les confidérer comme les mêmes. Dans le premier cas, n'eft-on pas dans la néceffité d'appuyer les flancs d'une difpofition, & de les lier de maniere qu'ils fe protegent mutuellement? Ne s'enfuit-il pas delà, qu'il faut réunir fur les points principaux & fur les parties foibles les plus menacées, la plus grande quantité de feux ? Les batteries ne doivent-elles pas être emplacées relativement à la fituation du terrain, & dans un rapport parfaitement semblable à celui des retranchemens? Un Officier d'Artillerie ne doit-il pas enfin s'occuper

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de l'ensemble général de la difpofition, & de fon objet total? Il eft donc vrai que l'emplácement de l'Artillerie dans des retranchemens, differe très-peu de celui qu'elle occuperoit en rafe campagne.

Je n'examinerai point qu'elle eft la meilleure méthode de retrancher les Armées; on a tant varié, & il exifte tant de fyftêmes fur ce fujet, qu'on peut affurer que perfonne encore n'a fuffisamment répandu de lumiere pour ramener les autres à fon opinion (1). Il est cependant à croire que le fublime de la défenfive, confifte à ne pas fe priver de l'avantage de faire craindre, à fon tour, l'offenfive à l'Ennemi; furtout lorfque, par de fauffes manœuvres, il peut donner prise fur lui. C'est donc relativement à la défenfive active, que je vais développer l'ufage de l'Artillerie & la maniere de l'employer le plus utilement poffible.

Le grand objet des retranchemens & de l'Artillerie, qu'on y emploie comme principal

(1) L'on doit excepter l'Auteur de l'Effai géné ral de Tactique, qui a certainement répandu des lumieres fur l'importance de cet objet. Il paroît jufqu'à préfent que son opinion a la prépondérance.

agent de défense, eft de mettre une Troupe inférieure par le nombre, par le courage, ou par la science des mouvemens, en état de réfifter à une Troupe qui lui feroit fupérieure dans l'un ou l'autre de ces points. Le fuccès de la défense dépend donc de l'habilité du Général, de la bonté des retranchemens, de la bonne difpofition des Troupes, & du bon usage de l'Artillerie.

Les pieces de quatre, attachées à l'Infanterie, feront employées dans la défense des points extérieurs & éloignés, tels que ravins, bois & tout ce qui peut faciliter l'approche des retranchemens, ainsi que dans les mouvemens offenfifs que l'on pourroit entreprendre fur l'Ennemi.

Les pieces de huit & de douze, seront emplacées dans les pofitions voifines des poftes effentiels, & les plus capables de résistance, de maniere qu'elles foumettent le plus grand front poffible à leur tire. L'objet de ces pieces. doit être de tirer non seulement devant elles, mais encore de défendre les gorges des ouvrages avancés, & de croifer leur feu quand l'Ennemi eft à portée des retranchemens. Il ne faut point les embarraffer dans les ouvrages fermés,

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