mitien I. 4.5. fonnes leurs calomnies, il ne manquoit guere de les perdre par auffi, pour faire rejetter fur eux les crimes qu'il leur avoit fait commettre. Ainfi aprés avoir receu de luy des richeffes, des honneurs, des dignitez, ils fe trouvoient enfin envelopez dans les mefmes malheurs où ils avoient fait tomber les innocens. C'estoient surtout les ferviteurs qui avoient denoncé leurs maiftres, 'car il ne manquoit pas de foulever les efclaves contre Plin. pane.p. ceux à qui ils devoient une obeïffance & une fidelité entiere,& 75. d'exciter partout une guerre domeftique. 760.a. 'Dion femble dire que des devant fon voyage d'Allemagne, Dio,l.67.p. il avoit déja exilé & fait mourir fous divers pretextes plufieurs des premiers de Rome: [& Eufebe marque fur l'an 84, qu'il bannit beaucoup de Senateurs. ] 'il avoit fait mourir diverses P.763.e. perfonnes avant la fin de la guerre des Daces, & il y en ajouta alors plufieurs. 'La revolte d'Antoine [ dont nous parlerons fur p.764.clSuet. l'an 92,] luy donna fujet de faire de nouvelles cruautez. a Mais c.10. p.800. a Tac.v. Agr.c. tout ce qu'il avoit fait jufqu'en l'an 93,ne fut rien au prix de ce 44.p.152. qu'on vit dans les dernieres années de fon regne, [comme nous le dirons alors. ] 'N'aimer pas quelqu'un de fes gladiateurs, Plin.pane.p.59. eftoit pour luy un crime de leze majefté digne du feu. Suet. c.10 p. 798] Juv.fat.4. v. 154. V. Entre les perfonnes illuftres qu'il fit mourir, on marque une grace. 'Salvius Cocceianus fut puni de mort pour avoir Suet. c.10.p. V. S. Jude. verra auffi'en un autre endroit la perfecution què fa timidité de Domi tien. 1. Les fophiftes eftoient ceux qui faifoient profeffion de favoir & d'enfeigner un peu de philofophie & beaucoup d'eloquence. Dio, 1.67.p. 760.4. a Suet. c. 10. p. 796. C.9.p.795. c. 12. p. 801. 802. Avarice de Domitien, qui fait revolter les Nafamons: Les troupes UN NE des caufes qui portoit Domitien à commettre tant de cruautez, eftoit le defir d'avoir de l'argent, a qui ne parut neanmoins en luy que quelque temps aprés qu'il eut donné des preuves de fon naturel fanguinaire. 'Nous avons déja dit que de luy mefme il eftoit liberal: 'mais fes grandes depen. fes le rendirent avare, jufqu'à trouver tout legitime pourvu qu'il en tirast de l'argent. Il s'emparoit des biens des morts & des vivans des qu'on eftoit accufé d'avoir parlé contre la majefté du Prince, ('& c'eftoit affez pour cela d'avoir un mot contre un gladiateur,)b ou des qu'un feul homme venoit dire qu'un tel avoit dit avant que de mourir que Cefar eftoit fon heritier. Plin.1.1.ep.12. [Ainfi c'eft avec fujet ] 'qu'on le traitoit de voleur. Plin. pane.p. 59.60. P.33. c Zon.p.197.a. Suct. c.12.P. 802 Bar.94. § 2-6. 8), de Domitien 4,5 [Comme il eftoit fi avide d'argent,] les officiers des provin.. cès eftoient obligez d'exiger les impofts avec beaucoup de rigueur.'Ils le faifoient furtout à l'égard des Juifs, [fans en excepter ceux qui avoient abandonné leur religion, ] & on leur faifoit. publiquement des affronts pour prouver qu'ils eftoient Juifs, quand ils ne le vouloient pas avouer. On y comprenoit mesme, dit Suetone, ceux qui vivoient dans Rome à la maniere des Juifs, & fembloient faire profeffion [ de l'eftre : ce qui felon toutes les apparences, marque les Chrétiens. ] Nerva restitua depuis ce qui pouvoit refter dans l'Epargne de ces voleries de Suet.p.802. Domitien, '& fit ceffer les rigueurs dont on ufoit à l'égard des Juifs. Dio, 1.68.p. 769.C. 2. Zon.p.197.a.bl 203. 1. 'La violence avec laquelle on exigeoit de l'argent dans les Euf. chr.n.p. provinces, y caufa beaucoup de revoltes, & entre autres [en Afrique celle des Nafamons, qu'Eufebe met fur l'an 86. Ils tuerent ceux qui faifoient ces levées, defirent Flaccus gouverneur de Numidie, & demeurerent maiftres de fon camp. Mais yayant trouvé beaucoup de vin,ils en burent jufqu'à s'enivrer: & Flaccus qui le fceut, les vint charger en cet état, & les tua tous, fans excepter ceux qui n'eftoient pas en état de porter les armes. Il faut apparemment raporter à cette guerre, ce qu'Ariftide dit à M. Aurele, 'Qu'un Empereur en jouant aux dez, avoit dit prefque fans y fonger, qu'il ne vouloit plus qu'il Arift. t. 2.p.. 194. 85, de Do mitien 4,5. ATDAY TO. Σκώλυσα y eut de Nafamons;& que fur cela les Nafamons * furent tout à 'Domitien enflé d'orgueil par cette victoire, ofa dire dans le Zon.p.197.a.b. 35. 804. Domitien qui par tant de crimes s'eftoit rendu indigne de la qualité d'homme, ]'pouffant enfin fon orgueil [ jufqu'à fon pane. p.601 comble,]voulut s'egaler à Dieu mefme. Quoiqu'on euft trouvé Suet.c.13.p.83. fort étrange, qu'il euft fouffert fans peine que le peuple le traiformalem taft de Seigneur, il n'eut pas honte de dicter un jour"un formuepiftolam. laire de lettre en ces termes : Noftre feigneur & noftre dieu ordon : Orof.l.7.c.19. p.212.1.b. Eufchr.n.P. p. ne.Et ce fut une loy qui contraignit tout le monde de le traiter pane.p. Apol.Ty.v.l.7. c.12.p.350.d. p.786.807 Dio, a Suet.c.4.15. 1.67. P.759.a. Aur. Vict. v. de Do85, 'Ses fucceffeurs eurent auffitoft honte de ce fafte impie, [qui mitien 4, 5. irritoit l'unique Dieu du ciel & de la terre. ] Cependant Diocletien ne laiffa pas de tomber encore dans la mefme folie. Ath.de fyn.p. & S. Athanafe en parlant de Constance qui s'attribuoit l'eternité, gemit de ce que la veritable religion ne l'avoit pu encore entierement abolir dans les Empereurs Chrétiens. [ On n'en que trop de marques par les termes faftueux, pour ne dire rien de plus, dont ils fe fervent dans leurs loix. ] 871.a.b. Aur.Vict.v. Dom, & Dioc. 588. Aur.Vict. v. Stat. fil. 1.v. voit 'Les payens parlent du titre de"Seigneur comme s'il n'eust Dominus. guere efte moins infolent & moins odieux que celui de dieu, Euf.chr. n.P.p. parcequ'il marquoit proprement l'empire des maistres fur leurs efclaves. C'est pourquoi Augufte & Tibere n'avoient point voulu fouffrir qu'on le leur donnast. 'Cajus l'avoit pris le premier; & il femble que fes fuccefleurs l'aient tous refufé jufques à Domitien, 'qui mefme en avoit [ d'abord ] fait quelque défense. Neanmoins parcequ'on s'en fervoit deflors à P.589.Marti. l'égard de tout le monde' comme d'un fimple titre d'honneur, & que les maistres mesmes en ufoient affez fouvent à l'égard de leurs efclaves, [ les bons Princes fouffroient quelquefois qu'on le leur donnast, comme on le voit par les lettres de Pline à Trajan.] Alexandre Severe ne laiffa pas de le rejetter. 'Les Chrétiens ne refufoient point de le leur donner, à moins qu'il ne paruft qu'on le leur vouloit attribuer comme à des divinitez. 'On remarque que ce titre ne fe trouve dans aucunes medailles des Empereurs jufqu'à celles d'Aurelien, où mefme il est rare; qu'il eft plus commun dans celles de Carus, mais qu'il eft partout dans celles de Diocletien & de fes fucceffeurs, hormis dans quelques unes de Julien, qui eust voulu Tert.apol. c. 34. P.31.c. Spanh. 1.8.p. 729-731. l'abolir. [Il faut maintenant reprendre la fuite de l'hiftoire de fon regne, fuivant le peu de lumiere que nous en trouvons dans les auteurs.] de mitien 5,6. ©*} {*} {*} {*} «««« «b«n«p«b«««« Agon. wirners. Dialis. ARTICLE XI. Jeux Capitolins: Des guerres contre les Daces: Duras en cede la Cenf. c.18. p. bT. Ant. v. p. 132/Culp.p.335. v. p. 17.b. a Cenf. p.131. 132. 140 Onu. in faft.p.211.d. Calvifus. Pagi.an. 86. § 56. Suet. c.4.p.. 785.786. L'AN DE JESUS CHRIST 86, DE DOMITIEN 5, 6. 'Domitianus Auguftus XII,& Serv. Cornelius Dolabella, Confuls. E fut en cette année que commencerent"les jeux Capitolins inftituez par Domitien, pour eftre celebrez "tous les cinq ans, comme parlent les auteurs, [ou tous les quatre felon noftre maniere de conter. ] Car on les faifoit comme les Olympiades au bout de quatre ans complets, & au commencement du se.On les faifoit vers le 12 de janvier felon quelques uns; 'dautres difent vers le 15 d'octobre: le Pere Petau foutient que c'eftoit vers le folftice d'été, comme les Olympiades. b Suetone décrit quelques particularitez de ces jeux, & nous apprend que c'eftoit comme tous les autres jeux des payens, des combats de diverses fortes d'exercices de corps & d'efprit, où celui qui avoit le mieux fait en chaque exercice, eftoit recompenfé d'une couronne. On y voyoit mefme paroistre des filles. Ils eftoient en l'honneur de Jupiter, dont le pontife,'& p.786 | Her. quelques autres preftres y prefidoient avec l'Empereur.[ Ainfi 1.2.p.474.a. ils eftoient visiblement contraires à la vraie religion: ]'& ils Plin. l.4.cp.22. l'eftoient encore à la pureté des mœurs: de forte que ceux qui P.253.26c. avoient le plus d'honneur parmi les payens, fouhaitoient de les voir abolis, comme on en abolit de femblables à Vienne, qu'un particulier avoit établis. [Ils fubfifterent neanmoins tant que le paganifme regna.]'Car on les celebra encore pour la 39°, fois en 238:& on croit qu'ils ne furent abolis que par Constantin. d Une ville de Syrie dont on ignore l'ancien nom, prit vers ce temps-cicelui deCapitoliade,peuteftre pour flater la paffion qu'avoit Domitien pour les jeux Capitolins. [Nous ne remarquons ceci, que parceque ] 'cette ville a quelquefois efté confondue par des perfonnes habiles avec celle de Jerufalem, qui depuis Adrien portoit parmi les Romains le nom de Capitoline. Mais celle-ci eftoit une colonie qui fe gouvernoit par les loix Romaines au lieu que Capitoliade eftoit une ville libre & . municipale,"qui fe conduifoit par fes propres loix. Cenf. c.18.p. 132. c Suet, n.4. P. 785 Onu. in faft. p.211. c. 280. d Noris,epo.p. p.277-279 'Domitien ne prit cette année le titre d'Imperator qu'une Goltz.p.69. a, fois, qui fut la quatorzieme,aprés le 13 de septembre. [On peut Tom. II. M |