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II.

CLASSE.

A N. 404.

font quittes: perfonne ne les y force ; qu'ils fe contentent de boire delicieufement le vin vieux, & qu'ils méprifent mon vin nouveau; c'est à dire, ce que j'ay fait pour donner du jour aux verfions precedentes, afin que ce qu'il y auroit d'obfcur s'éclaircît à la faveur de ce que j'ay fourni du mien.

,

Du refte le livre où j'ay traité de la meilleure maniere de traduire, & toutes les prefaces qui fe trouvent dans mon édition de l'Ecriture fainte, à la tête de chaque livre font voir de quelle forte il faut traduire l'Ecriture, & je croy que fans rien dire icy fur ce fujet je puis renvoyer le fage Lecteur à ces ouvrages.

Que fi vous recevez, comme vous dites, ma correction du nouveau Teftament, parce qu'il se trouve, dites-vous, bien des gens qui entendent le Grec,& qui peuvent par confequent juger de la fidelité de mon travail ; vous devez croire que je n'en ay pas eu moins dans la verfion du vieux Teftament, où j'ay été tres-exact à ne rien mettre de moy, & à ne faire que rendre tres-fidellement ce qui fe trouve dans ces divins Livres; & fi vous étiez en peine fur quelque endroit, vous pourriez confulter ceux qui entendent l'hebreu.

I t.

CLASSE. A N. 404.

21. Mais, direz-vous, peut-étre que ceux qui fçavent cette langue ne voudront pas vous répondre, ou qu'ils ne nous répondront que pour nous tromper ? Quoy de tout ce qu'il y a de Juifs au monde pas un ne voudra rien dire fur ma verfion, & il ne fe trouvera perfonne parmy les Chrêtiens qui fçache l'hebreu; ou s'il s'en trouve quelques-uns ils feront tous de concert pour m'impofer, & me rendre fufpect de fauffeté, comme ces Juifs dont vous me parlez d'une certaine ville d'Affrique? Car voicy le conte que vous me faites dans une de vos lettres. * Un de nos Colle- « gues, dites-vous, ayant étably qu'on liroit vôtre verfion dans fon Eglife, il fe trouva un endroit du Prophete Jonas « où vous avez traduit differemment de « ce qu'on fe fouvenoit d'avoir vû & d'a- « voir ouy lire de tout temps dans l'Eglife; ce & comme d'ailleurs le texte grec, qui fe « trouva contraire à vôtre verfion, aug- « mentoit encore la prefomption de fal- «< fification, cela fit un fi grand bruit par- « my le peuple,que l'Evêque fut contraint « de confulter les Juifs, car il Y en avoit c dans cette ville-là; & eux, foit par ma- << lice, ou par ignorance dirent que le c texte hebreu étoit conforme en cet «<

cc * C'est dans la C6 lettre 71.

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chap. 3. num. f.

II.

CLASSE

AN.404

دو

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» endroit au grec & au latin, en forte qu'il fallut que l'Evêque rayât ce mot→ là dans vôtre verfion, & le corrigeât comme une faute de copiste, ne voulant pas demeurer plus long-temps dans le danger où il s'étoit vû d'étre abandonné de tout fon peuple. Cela don» ne donc à penser que vous auriez pû » vous méprendre vous-même en quel"ques endroits.

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دو

CHAP.

22. C'EST une chofe bien étrange VII. qu'un mot que vous dites que j'ay mal traduit dans le Prophete Jonas, ait foulevé tout un peuple,jufqu'au point que l'Evêque fe foit vû en danger de se trouver Evêque fans peuple. Mais vous ne dites point ce que j'ay mal traduit, & par là vous m'ôtez tout moyen de me défendre; car peut-être que quoy que ce foit que vous euffiez pû marquer je vous aurois payé de raifon. Ne feroit-ce point le procez de la citrouille que vous voudriez renouveller, aprés le grand Canthelius,qui fe vante d'étre de la maifon des Corneilles, mais qui feroit plûtôt de celle d'Afinius Pollio, & qui me reprocha il y a déja plufieurs années, comme une infigne falfification d'avoir traduit par le mot de lierre, le mot hebreu qui fignifie citrouille? J'ay répondu

11. CLASSE.

amplement à cette objection dans mon Commentaire fur le Prophete Jonas, AN. 404. & je me contenteray de dire icy, que dans l'endroit que les Septante ont rendu par le mot de citrouille, & Aquila, par celuy de lierre, qui répond au mot grec morov, il y a dans l'hebreu ciceion, qui fignifie une plante que les Siriens appellent communement ciceia. C'est une espece d'arbriffeau qui a les feüil • les larges à peu prés comme des feuilles de vigne,qui vient fort vifte, & qui fe foûtient de luy-même, & par la force de fon propre tronc fans avoir befoin d'apuy ny d'échallas, comme le lierre & la citrouille. Si je m'étois donc attaché à rendre le mot hebreu ciceion par celuy de ciceia perfonne n'y auroit rien compris ; & fi je l'avois rendu par le mot de citrouille; j'aurois mis ce qui n'eft pas dans l'hebreu. J'ay donc pris le party de mettre celuy de lierre pour me conformer aux autres Interpretes. Que fi les Juifs de vos quartiers par malice ou par ignorance affeurent, comme vous dites, que le texte hebreu porte la même chofe que le grec & le latin, il eft clair ou qu'ils n'entendent pas l'hebreu, ou qu'ils ont voulu fe jouer des partifans de la citroüille.

11.

CLASSE.

AN. 404.

* Ecrite fur la fin de l'an

troubler le

repos

Je finis en vous priant de ne point d'un vieillard, & de ne point forcer un veteran à reprendre les armes, & à s'expofer de nouveau. Vous qui étes jeune & placé fur la chaire Pontificale, inftruifez les peuples & enrichiffez les magafins de Rome des nouvelles productions de l'Affrique. Pour moy je me contente de parler tout bas dans un coin de Monaftere, & d'étre lû ou écouté de quelque pauvre pecheur comme moy.

Saint Auguftin répond à cette Lettre par la

Lettre 82.

LETTRE LXXV I. *

née 404. ou Dans cette Lettre S. Auguftin fait parler

peu aprés.

C'étoit au

paravant la 171. & celle qui étoit la

76. eft prefentement la 60.

l'Eglife Catholique aux Donatiftes,les exbortant à revenir à eux, & à rentrer dans la communion Catholique.

S. AUGUSTIN

a

I.

E&

aux DONATISTES.

COUTEZ, Ô Donatiftes a, la voix de l'Eglife Catholique qui vous Pfal. 4.3. dit, Enfans des hommes jufques à quand

a. Cette lettre s'addreffe aux Donatiftes Laïques, fur ce que leurs Prelats refufoient opiniâtrément d'entrer en conference avec les Evêques Catholiques; ce qui marquoit la defiance qu'ils avoient de leur propre caufe. On peut voir des particularitez de ce fait dans le troifiéme Livre contre Crefconius ch. 45.

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