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II.

CLASSE.

AN 402.

* Ecrite l'an

402. fort peu

LETTRE LXVIII. *

apres la pre- C'est la réponse de faint Ierôme à la lettre

cedente.

C'étoit au

paravant la

13. & celle qui étoit la 68.eft prefen

tement la 88.

precedente. Il avoit außi reçû celle où S. Auguftin traite la matiere du menfonge officieux, mais il douttoit qu'elle fût de Saint Augustin, & attendoit d'en étre elclaircy avant que d'y faire réponse. Sur la fin il parle de Ruffin fous un autre

nom.

JEROME faluë en JESUS-CHRIST le tres faint Pape & Seigneur AUGUSTIN.

I.

N

OSTRE faint fils le Soudiacre

Afterius mon bon amy étoit fur le point de fon depart, lorfque j'ay reçû la lettre par laquelle vôtre fainteté m'affeure qu'elle n'a envoyé à Rome aucun ouvrage contre moy. Auffi n'avois-je point ouy dire qu'elle l'eût fait : j'avois feulement vû une copie apportée en ce païs icy par nôtre frere le Diacre SifinC'eft la nius d'une lettre qui m'étoit addreffée *

lettre 40.

& dans laquelle vous m'exhortez à chanter la Palinodie fur l'explication d'un paffage de l'Apôtre, & à faire comme Steficore,qui difoit tantôt du bien,& tantôt du mal d'Helene, & qui ayant perdu la veuë pour en avoir dit du mal,la recouvra

II. CLASSE.

lors qu'il revint à en dire du bien. J'avouë franchement à vôtre fainteté que cette AN. 402. lettre me paroît étre de vous,& au ftile, & à la fufcription: je crus neanmoins qu'il y auroit de la temerité à conclure fur cela feul qu'elle en étoit ; & je craignis que s'il arrivoit qu'il y eut quelque chofe dans ma réponse qui vous fâchât, vous n'euffiez fujet de vous plaindre, & de dire que je devois m'affeurer que la lettre fût de vous avant que de m'embarquer à y répondre.

D'ailleurs la longue maladie de la fainte & venerable veuve Paule ne me l'auroit pas permis; & la grande affiduité que j'ay été obligé de luy rendre m'a prefque fait oublier vôtre lettre, fi toutefois elle eft de vous, & non pas de quelque autre qui fe cache sous vôtre nom. Car comme vous fçavez,la mufique est peu écou- Eccl. 22. 6. tée quand on eft affligé. Si cette lettre eft donc de vous, dites le moy, ou m'en envoyez une copie non fufpecte, afin que nous entrions en lice fans aigreur & sans alteration fur l'explication de l'Ecriture, & que je puiffe ou me corriger fi j'ay manqué, ou vous faire voir qu'il n'y avoit pas lieu de me reprendre.

2. Mais Dieu me garde de rien ofer cenfurer dans les Livres de vôtre fain-

II.

CLASSE.

AN. 402.

* Perfe.

teté je me contente de critiquer les
miens, fans toucher à ceux d'autruy. Du
refte vous fçavez que chacun abonde en
fon fens; & que c'eft le propre d'une
vanité puerile que de chercher à fe figna-
ler en attaquant ceux qui fe font distin-
guez par leur erudition. Je ne fuis
pas
de fi mauvais fens que de me croire bleffe
de ce qu'il peut y avoir dans vos explica-
tions de l'Ecriture de contraire aux mien-
nes: auffi ne vous croirez vous pas bleffé
quand j'auray fur cela des penfées con-
traires aux vôtres. Mais enfin la vraye
regle qu'on doit fuivre entre amis, en
reprenant les fautes les uns des autres,
c'eft de ne
ne pas
tenir les yeux fi attachez
fur le côté de cette beface du fatirique *
où nous mettons les défauts d'autruy,
que nous ne regardions auffi celuy. où
font les nôtres.

Aimez-moy donc comme je vous ajme: fouvenez vous que vous etes jeune & que je fuis vieux; & ne m'appellez point au combat dans le champ des Ecritures. J'ay fait mon temps, & j'ay payé de ma perfonne : C'est à vous prefentement à venir fur les rangs, & à moy à me repofer. Mais pour vous dire auffi de mon côté quelque chofe de nos Poëtes, j'ofe vous faire fouvenir de l'a

vanture de Darez & d'Entellus, & de ce commun Proverbe,

Le bœuf pour étre las n'en marche que plus ferme.

Je vous écris cecy dans une profonde tristesse; ne me verray-je jamais en état de vous embraffer & de conferer avec vous pour apprendre quelque chofe l'un de l'autre ?

effet

3. Calphunrius Lanarius, *par un de fon audace ordinaire, m'a envoyé un nouveau libelle qu'il a fait contre moy, & que j'ay fçû qu'il avoit eu foin de faire paffer en Affrique. J'en ay refuté une partie en peu de mots, & je vous envoye cette réponse, me refervant de vous en envoyer une plus ample à la premiere occafion. Mais en luy repondant j'ay eu foin de ne point blesser fa reputation du côté des mœurs; & je me fuis renfermé dans ce qui étoit neceffaire pour detruire les fauffetez & les impertinences que fon ignorance & fon extravagance luy ont fait avancer. Souvenez vous toujours de moy, mon tres faint & tres-venerable Pape; & voyez combien il faut que je vous aime pour ne vouloir pas vous répondre lors même que vous m'attaquez de gayeté de cœur, ny vous imputer ce que je n'aurois peut-être pas

II. CLASSE

A N. 402.

* C'est de Ruffin que

faint Jerome

parle fous ce

nom-là,

I I. CLASSE.

manqué de relever dans un autre. Nôtre frere commun * vous faluë avec beaucoup de foumiffion

A N. 402.
* Paulinien. Coup

* Ecrite fur la fin de l'an

née 402.

C'étoit auparavant la 238. & cella

qui étoit la
69. eft pre-
fentement
la 249

a

LETTRE LXIX. *

Maximien eleu Evêque de Vages a s'étant
trouvé obligé pour le bien de la paix de
fe demettre, & l'ayant fait tres noble-
ment; Alipe & faint Auguftin exhortent
fon frere Caftor à remplir fa place.

A LIPE & AUGUSTIN faluënt en JEsus-
CHRIST leur tres-cher & tres digne
Fils le très-honoré Seigneur CASTOR.

I.

"La

ENNEMY des Chrêtiens a tâché d'exciter un grand scandale à l'occafion de nôtre cher Fils, vôtre tres-aimable frere, & de faire outrage en fa perfonne à l'Eglife Catholique, nôtre commune mere, qui vous a recueillis dans

fon fein charitable, lors que de la por

tion retranchée & desheritée, vous avez paffé dans l'heritage de Jefus-Chrift. Ce

a. Quoique quelques-uns pretendent qu'il faut lire icy Bagaye au lieu de Vages, il eft hors de doute que ce Maximien élû Evêque de Vages eft tout autre que ce Maximien de Bagaye qui fut precipité du haut d'une tour par la fureur des Donatiftes, comme on voit par la lettre 185. nombre 27. & cette difference eft aisée à remarquer par divers endroits de ces lettres, & par le 3. Livre contre Crefconius chapitre 43.

cruel

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