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II. GLAS SE.

AN. 404.

* Ecrite l'an

* C'étoit au

paravant la

14. & celle

qui étoi la

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LETTRE LXXII. *

403. ou 404. Saint Ierôme répond à la lettre precedente, & fe plaint à faint Augustin de ce que la lettre par laquelle il refute l'explication de S. Ierôme fur l'endroit de l'Epitre aux Galates, où il eft dit, que faint Paul reprit faint Pierre, étoit répandue par toute l'Italie.

72. cft prefentement la

7.

* C'eft la lettre 28.

JEROME falue en JESUS-CHRIST le tres-faint Pape & tres-honoré Seigneur AUGUSTIN.

CHAP. I.

I.

V

Ous m'écrivez fort prés à prés; & vous me follicitez fans ceffe de faire réponse à une certaine lettre de vous, dont je n'ay vû qu'une copie fans fignature, qui me fut apportée, comme je vous ay déja mandé, par mon frere le Diacre Sifinnius, & dont vous dites que vous aviez chargé dabord nôtre frere Profuturus, qui fut fait Evêque comme il penfoit partir, & mourut bientôt aprés. Vous dites auffi qu'un autre de nos freres que vous ne nommez point .s'en étoit chargé, mais que craignant les perils de la mer, il avoit changé de deffein fur fon voyage. Mais fi cela eft ainsi, je ne puis affez m'étonner que cette

lettre

11. CLASSE.

lettre étant auffi commune que l'on dit qu'elle l'est à Rome & dans toute l'Italie, AN. 404. elle n'ait pû arriver jufqu'à moy, à qui elle eft adreffée. J'en fuis d'autant plus furpris, que le même Sifinnius m'a affeuré qu'il l'avoit trouvée il y a plus de cinq ans parmy d'autres ouvrages

de vous

non chez vous, ny en Affrique, ce qui ne feroit pas bien extraordinaire, mais dans une Ville de la mer Adriatique.

2. Il faut tout éclaircir entre amis & parler à fon amy comme à un autre foy-même; ainfi je ne vous cacheray pas qu'il y a de mes amis, & qui font de grands ferviteurs de Jefus - Chrift; comme il y en a beaucoup à Jerufalem, & dans tous les faints lieux, qui m'ont voulu perfuader que ce n'eft pas fans deffein que vous avez laiffe courir cette lettre; que vous cherchez à vous faire valoir par-là, & à vous élever en m'abaissant, & en faifant voir à tout le monde que vous me faites le défy, & que je n'ofe entrer en lice; que vôtre fçavoir vous met la plume à la main, & que mon infuffifance me fait prendre le party de me taire; & qu'enfin j'ay trouvé un homme qui a fceu me fermer la bouche. Pour moy je vous diray ingenuëment que ce qui m'a empêché de vous C

Tome II.

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répondre,c'eft que je n'ay pas crû étre af

CLASSE. fez affeuré que cette lettre fût de vous,ny

AN. 404.

CHAP. II.

que vous fuffiez capable de m'attaquer, comme on dit, avec une épée couverte de velours. D'ailleurs j'ay eu peur qu'en refutant quelques endroits de cette lettre, commé je n'aurois pû m'en difpenfer, parce que j'y voy des chofes que je croy heretiques,on tie crût que c'étoit traiter trop durement un Evêque de ma communion. Enfin j'ay apprehendé de vous donner à vous-même fujet de vous plaindre, & de me reprocher que la inalice d'autruy ne me devoit étré un fujet de vous outrager: que c'étoit attaquer fon amy bien legerement; & qu'il falloit auparavant m'affeurer qué la lettre qui m'étoit tombée entre les mains fût de vous, & verifier fi la fignature étoit veritablement la vôtre.

pas

3. ENVOYEZ-MOY done, la même lettre fignée de votre main, comme je vous en ay déja prié, ou ceffez d'attaquer un vieillard qui ne demande qu'à demeurer caché dans le fonds de fa cellule. Que fi vous voulez vous exercer, & faire éclater vôtre fçavoir; adreffez-vous à des gens, comme on dit qu'il y en a plufieurs à Rome, à qui rien ne manque du côté de l'âge, ny de la réputation, ny de

11. CLASSE.

l'éloquence, & qui font en état d'entrer en lice avec vous, & de prêter le collet à AN. 404. un Evêque fur l'explication de l'Ecriture. Pour moy j'ay blanchy fous le har nois, & je ne fuis plus qu'un veteran, trop caffé pour paroiftre deformais fur les tangs je ne fuis plus propre qu'à chanter vos victoires, & celles des autres, & quelques inftances que vous me faffiez de vous répondre, je n'ay qu'à me fouvenir de Fabius Maximus qui par fa patience vint à bout de toutes les Livre 2. de fougues du jeune Annibal,

Le temps nous ôté tout, & fa rigueur éxtrémé;
Confume l'efprit méme.

Du matin jusqu'au foir dans la fleur de mès ans,

Tout retentisfoit de més chants;

Bois, rochers, montagnes & plainės,
Mais mon fang glacé dans mes veines,
M'a fait oublier mes chansons;
Et plus muet que les poiffons,
Ié n'áy plus ny voix ny parole.

Tit. Liv.

La 3.Decade

Virg. Ecl.9

Et pour révenir des prophanes à l'E criture fainte, cë Berzelai de Galaad qui refufa toutes les graces de David, & qui ceda à fon fils tout ce que ce Prince luy offroit d'agreable & de doux, m'ap- 2.Reg.19. prend que ce n'eft pas aux vieillards à 34rechercher ces choses-là, & qu'ils ne

II.

CLASSE.

A N. 4C4.

Let.67.

nomb. 2.

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doivent pas même les accepter quand on les leur offre.

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4. Quant au ferment que vous me faites que vous n'avez ny fait, ny par " confequent envoyé à Rome, aucun livre contre moy, & que s'il fe trouve » dans vos ouvrages quelque chofe de contraire à mes fentimens, vous n'avez pas eu pour cela deffein de m'attaquer, » mais feulement de dire ce qui vous pa" roiffoit vray; trouvez bon que je vous demande, comment il eft poffible que fans que vous ayez écrit contre moy il fe foit répandu par tout des écrits où vous relevez mes fautes ? Comment eft-ce que ce que vous n'avez point écrit fe voit par toute l'Italie ? Je ne fuis pas fi de travers que de me tenir offenfé que vous ayez eu des sentimens contraires aux miens mais ce qui donne atteinte à l'amitié, & qui en bleffe les loix; c'eft de prendre à tâche ce que j'ay écrit, de m'en demander raifon publiquement, de vouloir m'en faire dédire, & me faire chanter la palinodie; & enfin de pretendre me faire tomber les écailles de deffus les yeux.

Mais afin qu'on ne nous traite pas d'enfans qui s'acharnent l'un contre l'autre,& pour ôter tout fujet à ce que nous

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