mon Diocese, menant une vie qui n'é- chofes qu'il n'a pu cacher; & j'ay laissé au neanmoins aucune fonction de fes or- 2. Du jour que je l'ay jugé jufques à Pâques, qui doit être cette année le huitième des Ides d'Avril, il y a cent jours; & je le dis à vôtre fainteté à caufe de l'ordonnance du Concile dont je l'ay averty luy-même de bonne foy, & felon laquelle s'il ne fe pourvoir dans l'année, en cas qu'il croye avoir lieu de II. CLASSE. AN. 402. que fe pourvoir, il n'y fera plus receu en Pour moy j'ay crû devoir interdire un Prêtre convaincu d'avoir dîné & foupé un jour de jeûne obfervé dans le lieu-même où il étoit, & de l'avoir fait chez une femme diffamée, aprés s'étre défait de fon Collegue Prêtre dans le même lieu, & d'avoir couché dans la maison de cette femme fans qu'il y eût aucun Clerc qui l'accompagnât; & je n'oferois pas aprés cela luy confier le foin d'une Eglife. Peut-étre que s'il demandoit d'étre jugé par fix Evêques feC'eft un lon le Concile * qui veut qu'il y en ait ce Carthage te- nombre là pour juger un Prêtre diffinitivement, leur jugement fe trouveroit Concile de nu fous un nommé Gra contraire au mien; mais enfin confie qui LETTRE LXVI. * 11. CLASSE., AN. 401. tus l'an 348. * Ecrite l'an 402. C'étoit au Saint Augustin fait des reproches à Crifpin paravant la Evêque Donatifte à Calame de ce qu'il 173. & celle rebaptifoit ceux de Mapale aprés les avoir 66. eft preforcez par menaces à embrasfer fa com 1. munion. S. AUGUSTIN à CRISPIN. V Ous deviez craindre Dieu au lieu de vous faire craindre vousmême, & d'employer la force pour parvenir à rebaptifer ceux de Mapale. Mais puifque l'autorité d'un particulier eft redoutée jufqu'à ce point dans fon village, pourquoy celle de l'Empereur ne le ferat'elle pas dans une Province de fon Empire? Si c'eft par la qualité des perfonnes que cela fe doit regler, vous n'étes fentement la 170, II. CLASSE. A N. 402. celle du que le proprietaire de ce fonds-là, & il en eft le fouverain : fi c'eft par fonds, c'eft vôtre heritage à la verité, a mais c'est fon Royaume. Si c'est par ce qui fait agir l'un & l'autre vous ne cherchez qu'à entretenir la division, & luy la veut faire ceffer. Mais ce n'eft pas la crainte des puiffances feculieres que je voudrois vous infpirer, quoique je peuffe vous pourfuivre pour vous faire payer la peine de dix livres d'or portée par l'Edit de l'Empereur. Et ce feroit une mauvaise raison pour vous exempter de payer cette amande ordonnée contre ceux qui rebaptifent, que d'alleguer que c'eft à prix d'argent que vous acheptez ceux que vous rebaptifez, & que vous y avez confumé tout vôtre bien. Mais encore une fois ce n'est pas la crainte des puiffances feculieres que je voudrois vous infpirer, c'eft celle de Jefus Chrift. Car je voudrois fçavoir ce que vous luy repondriez s'il vous difoit.Quoy, Crispin, vous comptez pour beaucoup ce qu'il a. CRISPIN ayant acheté une terre à bail emphiteotique, dans un fonds qui appartenoit à l'Empereur, eut l'infolence d'y rebaptifer tout d'un coup 80. perfonnes qui gemiffoient de cette violence, mais qui ne pouvoient refifter à celuy qui la leur faifoit. On peut voir cela plus au long au 2. Livre contre les lettres de Petilen chapitre 83. |