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le fentiment d'Origene, & de ceux AN. 404. qui font venus aprés luy. Si je fuis donc dans l'erreur, j'y fuis avec de tres-grands hommes, & je vous prie de trouver bon que je les fuive. Mais comme je vous produis un grand nombre de compagnons de mon erreur, produifez tout au moins un feul Autheur qui fuive cette verité dont vous prenez le party. Voilà ce que j'avois à vous dire fur mon explication de ce paffage de l'Epître aux Galates.

7. Mais afin que vous ne vous imaginiez pas que je ne me deffens contre vos raifons que par le nombre de ceux qui font de mon avis, & que je ne me fais du nom de ces grands hommes un bouclier contre la verité, que parce que je n'ofe entrer en lice avec vous fur le fonds; je toucheray en peu de mots des authoritez de l'Ecriture qui font contre vous. Nous voyons dans les Actes des Apôtres que dans cette vifion de faint Pierre, où il vit defcendre du Ciel comA. 10. 11. me un grand linge, qui contenoit toutes fortes d'animaux, bêtes à quatre pieds, oifeaux & reptiles, il entendit une voix qui luy dit, Levez-vous, Pierre, Act. 10. 13. tuez de ces animaux, & en mangez, par où l'Ecriture nous donne à entendre

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qu'il n'y a point d'homme qui foit impur, en tant qu'homme ; & que tous font également invitez à embraffer l'Evangile de Jefus-Chrift. Nous voyons enfuite que faint Pierre fe deffendant de manger de ces animaux, fur ce qu'il n'avoit jamais rien mangé d'impur, ny de capable de le foüiller, il entendit la même voix qui luy dit du haut du Ciel n'appellez point impur ce que Dieu a puri- Ibid. v. 15. fié: que fur cela il s'en alla à Cefarée; & qu'étant entré dans la maison de Cor- Ibid. v.24. neille, il luy dit, & à ceux qui s'y étoient affemblez avec luy: En verité je 1bid. v. 34. voy bien que Dieu n'a point d'égard à la 635. qualité des perfonnes, & qu'en toute nation celuy qui le craint, & dont les œuvres font des œuvres de justice, luy est agreable. Qu'enfin le Saint Efprit defcendit fur ceux qui étoient là affemblez; & que fidelles circoncis qui étoient venus avec faint Pierre furent étonnez de voir que la grace du Saint Efprit fe repandoit juf ques fur les Gentils : que faint Pierre aprés avoir dit, Peut-on refufer le baptême Ibid. v.47. à ceux qui ont reçû le Saint Efprit, außi & 48. bien que nous ? commanda qu'on les baptifât au nom de Jefus-Chrift: qu'enfuite Actor. 11.1. les Apôtres & les freres qui étoient en Judée, ayant fçû que les Gentils mê

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les

Ibid. v. 45.

2. &c.

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mes avoient reçû la parole de Dieu, firent des reproches à faint Pierre, d'étre entré chez des incirconcis, & d'avoir mangé avec eux; furquoy faint Pierre leur expofa tout ce qui s'étoit paffé, & Ibid. v. 17. finit son difcours par ces paroles Puis donc que Dieu leur avoit donné la même grace qu'à nous, qui avons crû au Seigneur Iefus-Chrift, qui fuis-je moy, pour m'opposer à la volonté de Dien? que ce difcours appaifa ceux qui murmuroient, & qu'ils rendirent gloire à Dieu, difant, Dieu a donc fait part aux Gentils, außi bien qu'à nous, de la grace de penitence qui méne à la

2. 18.

vie.

Nous voyons encore dans le même Livre que faint Paul & faint Barnabé étant de retour à Antioche après avoir A.14.25. prêché aux Gentils, firent affembler l'Eglife, & rapporterent tout ce que Dieu avoit fait par eux, & comment il

26.

A. 10. 1. avoit ouvert aux Gentils la 2:&c.

porte

de la

Foy qu'enfuite quelques-uns venus de Judée s'efforçoient de perfuader aux freres, comme une doctrine certaine, qu'ils ne pouvoient étre fauvez à moins d'étre circoncis, felon l'ufage de la Loy de Moïfe; ce qui excita un grand bruit contre Paul & contre Barnabé. Que fur cela il fut réfolu que les accufateurs &

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les accufez iroient à Jerufalem, pour CLASSE. confulter les Apôtres, & les Prêtres fur cette difficulté, que là quelques Pharifiens, qui avoient crû en Jefus-Christ, s'éleverent foûtenant qu'il falloit circoncire les Gentils qui avoient crû, & 1bid. 15. 5. leur ordonner de garder la Loy de Moï- &c. fe: ce qui ayant formé une grande difpute, Pierre dit à toute l'affemblée,avec fa liberté ordinaire: Mes freres, vous fçavez qu'il y a long-temps que Dieu m'a choifi, Ibid. v. 7. pour faire entendre aux Gentils par ma bou- 8.9.10. &c. che la parole de l'Evangile, & pour les faire croire par ce moyen, que Dieu qui connoît les cœurs leur a rendu témoignage, en leur donnantle faint Efprit außi bien qu'à nous ; & que fans faire aucune difference entre eux & nous, il a purifié leurs cœurs par la foy. Pourquoy donc tentez-vous Dieu aujourd'huy, en impofant aux Difciples un joug que ny nos peres ny nous n'avons jamais pu porter? Car nous n'efperons non plus qu'eux, d'étre fauvez que par la grace de lefus-Chrift Nôtre Seigneur : alors Ibid. v. 12. toute l'affemblée fe teut, & tous les Prêtres avec l'Apôtre faint Jacques furent du même avis que faint Pierre.

8. Il ne faut pas que ceux qui liront cette lettre se trouvent ennuyez de la longueur de ce que je viens de rapporter ;

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Act. 15.7.

Gal. 2.1.2. &c.

puifque cela fervira à leur faire voir, auffi bien qu'à moy, que faint Pierre n'avoit pas befoin de l'avertiffement de faint Paul, pour fçavoir que depuis qu'on avoit embraffé l'Evangile, il ne falloit plus obferver la Loy car non feulement ce decret ne luy étoit pas inconnu; mais il en avoit ouvert l'avis.

:

Auffi voyons-nous que l'autorité de S. Pierre étoit fi grande, que S. Paul dit luy-même dans cette Epître aux Galates, que trois ans aprés fa converfion il Gal. 1. 18. vint à Jerufalem pour voir Pierre, & qu'il demeura quinze jours avec luy; & plus bas encore que quatorze ans aprés il retourna encore à Jerufalem avec Barnabé, ayant aussi pris Tite avec luy, & qu'il y alla par le mouvement d'une revelation qu'il avoit euë: qu'il expofa aux fidelles l'Evangile qu'il prêchoit aux Gentils; par où il fait voir qu'il ne fe feroit pas trouvé affez affeuré dans la predication de l'Evangile, fi ce qu'il prêchoit n'avoit été appuyé de l'approbation de Pierre, & de ceux qui étoient avec luy. Or non feulement il l'expofa aux fidelles affemblez, mais en particulier, comme il dit luy-même, à ceux qui paroiffoient les plus confiderables, de peur de courir, ou d'avoir même déja

Ibid. v. 2.

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