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11. CLASSE.

AN 408.

Abregé de la Morale

Chrétienne.

Mortifica

tion des

ens.

Patience Chrêtienne.

maux qui nous affligent icy bas. 6. Ce que je fçay de la maniere dont il faut vivre dans cet exil pour arriver à la vie éternelle, c'est qu'IL FAUT reprimer les defirs de la chair, & ne nous accorder de tout ce qui peut plaire à nos fens que ce qui eft neceffaire pour foûtenir & conferver la vie, & qu'IL FAUT fupporter patiemment & courageufement pour la verité de Dieu, & pour le falut de nôtre prochain, auffi bien que pour le nôtre, toutes les peines & toutes les afflictions temporelles qui nous peuvent arriver. Je fçay encore que LA CHARIT E' que nous devons nôtre prochain veut que nous contribuions de tout nôtre pouvoir à faire but de la qu'il vive icy bas de la maniere qui fait que l'on arrive à la vie éternelle ; qu'il quon doit FAUT toûjours preferer ce qui regarde l'efprit, à ce qui ne regarde que le corps, & ce qui ne paffe point à ce qui paffe; chofes. que TOUT ce que je viens de dire est plus ou moins poffible à l'homme, selon qu'il eft plus ou moins affifté de la grace de Dieu par Jefus - Chrift nôtre Seigneur. Mais pourquoy celuy-là eft-il affifté de cette forte, & celuy-cy d'une autre ou pourquoy celuy-cy l'eft-il, & non pas celuy-là? c'eft ce que je ne fçay

&

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Quel eft le

charité

an pro

chain.

Ordre des

1.Cor. 7.7.

Iugemens

de Dieu.

II.

CLASSE.

A N. 408.

dans la dif

penfation de Sagrace, im penetrables, mais justes.

point. Ce que je fçay, c'est que Dieu ne fait rien en cela, que par une tresgrande justice, qui luy eft auffi connue qu'elle nous eft cachée.

Quant à la maniere dont il faut fe conduire avec les hommes dans toutes les difficultez que j'ay marquées, fi vous avez trouvé fur cela quelque chofe de bien feur, je vous prie de m'en faire part; ou fi vous étes fur ce point-là dans la même peine où je fuis, conferez-en avec quelqu'un de ceux que Dieu a remplis de cette douceur d'efprit qui rend capable d'exercer fur les ames la medecine celefte, foit qu'il y en ait quelqu'un ou vous étes, ou que vous en trouviez à Rome, dans ce voyage que vous y faites tous les ans ; & mandez-moy ce qu'il aura plû au Seigneur de vous apprendre par celuy que vous aurez confulté, ou de vous faire trouver dans l'entretien que vous aurez eû enfemble.

7. Comme vous m'avez demandé à vôtre tour quel fera l'état où la refurrection nous mettra, & quelles feront les fonctions de nos membres dans cet état d'immortalité & d'incorruptibilité, voicy en peu de mots ce que j'en penfe, & furquoy je pourray avec la grace du Seigneur, m'étendre davanta

2

I I. CLASSE.

truit le plus aisement du monde, & par faint Auguftin même. Car il fait la même chofe en d'autres endroits, où pour prouver ce qu'il dit icy que les fignes AN. 408. prennent le nom des chofes dont ils font fignes, il apporte indifferemment des exemples de fignes joints aux chofes dont ils font fignes, & de fignes à quoy les chofes mêmes ne font pas jointes. Le Sang dit-il eft l'ame (Livre contre Adimante chap. 12. ) comme la Pierre eft le Chrift. Or le Sang eft figne de l'ame prefente; & la Pierre étoit figne de Jelus-Chrift abfent. Voilà donc deux fignes de differente efpece comparez par faint Auguftin même, & apportez indifferemment, comme les deux dont il parle icy, en preuve de cette propofition, que les fignes prennent le nom des chofes dont-ils font fignes. Comme donc il a bien pû comparer le Sang figne de l'ame avec la Pierre figne de Jefus-Chrift fans qu'on puiffe prefumer qu'il ait crû que l'ame fût abfente du fang, comme Jefus-Christ étoit absent de la Pierre qui en étoit le figne, on ne peut pas presumer non plus, que pour avoir comparé le Sacrement ou figne vifible du corps de Jefus-Chrift, avec le Sacrement ou figne vifible de la foy dans les enfans, il ait crû que comme ce que nous appellons la Foy ne fe trouve pas joint à l'un, corps de Jefus-Chrift ne fe trouve pas joint à l'autre. On parleroit peut-être fur cela prefentement avec plus de precaution, parce qu'on fçait qu'il y a des gens qui pourroient abufer de ce qu'on diroit: mais faint Auguftin n'étoit pas obligé de prevoir que dans le 16. fiecle il viendroit de pretendus reformateurs qui abuferoient de ce qu'il dit icy, & qui en prendroient avantage contre la prefence reelle. D'ailleurs la fuite de toute la lettre fait voir qu'elle n'a pas été faite avec autant de loifir & d'exactitude que la chofe en demanderoit; & la difficulté propofée par Boniface eft fi grande que c'eft beaucoup que faint Auguftin ait pu s'en tirer comme il a fait. Voilà de quoy contenter tout efprit raifonnable fur ce paffage : ceux qui en voudront d'avange peuvent voir ce qu'en ont dit nos plus celebres Controverfiftes, & fur tout l'Auteur de la perpetuité de la Foy, troifiéme partie, livre 2. chapitre 6.

ment de fon fang est fon fang,de même le

11. CLASSE.

A N. 408. Iean. 20.

20. 27.

tel qu'il étoit auparavant, c'est à dire, confervant l'integrité auffi bien que l'ufage de fes membres, jufques-là qu'il fit voir les endroits de fes playes, ce que j'ay toûjours entendu des cicatrices, & non pas des playes telles qu'il les avoit fur la croix. Si ces cicatrices mêmes luy font restées, ce n'eft pas qu'il y ait été neceffité par la force de quelque cause infurmontable, mais il les a confervées par un effet de fa puiffance, qu'il a affez fait voir, & lorfqu'il s'eft montré à Luc. 24.15. fes Difciples fous une autre forme, & lorfqu'il s'eft trouvé avec fon vray corps au milieu d'eux dans le Cenacle, quoique les portes en fuffent fermées.

Iean. 20.

19.

8. De cette question on tombe naturellement dans cette autre, fçavoir, fi les Anges font de purs efprits, ou s'ils ont des corps a propres aux fonctions de leur miniftere, & à la rapidité de leurs courses. Si nous difons qu'ils ont des

a. Un Evêque de Theffalonique opinant dans le 7. Concile general ne fait pas de difficulté de donner des corps aux Anges, & même de parler de ce fentiment comme de celuy de l'Eglife Catholique, fans que perfonne le releve & l'accufe d'erreur. Prefentement le fentiment contraire a prevalu parmy les Theologiens, & il paroît celuy de l'Eglife, quoiqu'elle n'en ait jamais rien determiné, & qu'elle fe foit contentée de dire dans le Concile de Latran fous Innocent III.que Dien a également tiré du neant l'une & l'autre Creature, fpirituelle auffi bien que la corporelle.

la

II.

CLASSE.

ne recevra pas ce Sacrement de nouveau, mais il comprendra ce qu'il enferme, AN. 408.

& fa volonté en embraffera la verité, Jufqu'à ce que l'âge l'ait mis en cet état, le Sacrement luy eft un fceau qui le défend contre les Puiffances ennemies; & la vertu en eft fi grande, que fi l'enfant vient à mourir avant l'âge de raifon, le Sacrement, & le fecours de la charité de l'Eglife de Jefus-Christ, le délivrent de la condamnation attirée fur le genre hupar le peché d'Adam.

main

Quiconque ne le croit pas, ou qui doute que cela fe puiffe faire, eft infidelle, quoiqu'il ait reçû le Sacrement de la foy; & il vaut beaucoup moins que cet enfant, qui n'ayant pas encore la foy dans la volonté, n'y a du moins rien qui s'y oppofe, ce qui fuffit, à l'égard des enfans, pour en recevoir utilement le Sacrement. Je croy avoir répondu à vos questions, & fi je n'en ay pas affez dit pour les efprits contentieux & qui manquent d'intelligence, j'en ay peut-être dit plus qu'il ne faut pour ceux qui ont de la lumiere & de la docilité. Pour vous, vous devez être content; puifque je n'ay point cherché à me difpenfer de répondre à vos questions, en leur oppofant la pratique conftante de l'Eglife; & Gg iiij

Effet du baptême dans les enfans.

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