C'eft à faire jetter l'Amant par les fenêtres. LÉ ANDRE, baifant Cloé. Puis, faififfant la main, on prend d'un air courbé Un baifer.... Celui-là, je le tiens d'un Abbé. CLO É, d'un air févère. Mais, Monfieur.... LEANDRE. Excufez, c'eft à la militaire Madame, & feulement pour inftruire mon frere. VALER E. Cela ne vous va point, vous avez l'air gêné; CLO É. Prenez garde à la fin, la chose est sérieuse. LÉAND R E. Si vous donnez ce nom, Madame, àl'enjoûment, VALER E. Oui ; mais vous vous trompez au choix; Car il en eft plus d'une, & j'en citerai trois. Celle des gens d'épée, & c'est la féduifante: Mais je crois que fur moi tu veux tirer, mon frere? SCENE III. LÉ ANDRE, feul. Dans fa plaifanterie, il est outré pourtant ; SCENE IV. LÉANDRE, DAMO N. DAMON. Monfieur, je fuis charmé, mais plus qu'on ne peut dire; Tout va le mieux du monde, & pour vous en inftruire, J'arrive exprès. LEANDRE. C'est toi, cher Damon de mon cœur; Comment te portes-tu? Je fuis ton ferviteur. DAMON, à part. Comment te portes-tu? La frase est admirable! Ce qu'on m'a dit de lui, me paroît véritable. (à Léandre.) Alcandre enfin.... LÉAND R E. Dis-moi, fi l'amour, par hafard, A ton voyage auffi n'a pas un peu de part? Viens-tu voir la Marquise? Elle est notre voisine, Ou plutôt, entre nous, n'est-ce pas fa cousine? DAMON. Il est bien question de cela? LÉ ANDRE. Cependant, Chez elle on vous a vu vous rendre affidument ? Et l'on fçait.... DAMON. Oui; l'on fçait que l'eftime & le zèle. . . LÉ AND R E. De ce zèle vraiment tu donnois à la belle Une preuve.... ce foir.... là.... que je vous furpris, Sous un berceau de fleurs nonchalamment affis ; Dans ces heureux momens, l'un & l'autre interdits; Exprimant tout l'amour. . . . Ah! Fripon, tu rou gis? DAMON. Je rougis, il eft vrai, s'il faut que je m'explique; Mais c'eft le tems mal pris, non le trait qui me pique; J'en rirois le premier dans une autre saison ; |