ARLEQUIN. Tes façons Me caufent... tout-à-coup... une douleur fi forte, Que... l'on ne traite point un amant de la forte.. De quoi s'avife-t'il de pleurer? Le coquin! Me voilà prise encore. Ah! ARLEQUIˇN. Lifette? LISETTE. Arlequin ARLEQUIN. Que dis-tu ? LISETTE. Le grand mal qu'une fille polic Salue un Cavalier qui, la trouvant jolie, ARLEQUIN. Je l'ai dit comme un fait, auffi très-innocent: Hé, ne connois-tu pas la haine extravagante Et cherche les plaisirs de l'aimable Jeunesse ARLEQUIN. Mais fon dernier époux étoit jeune. LISETTE. Et voilà D'où vient le mal. Le coup part de cet époux-là. Tel fut fon fort; tel est d'ordinaire le nôtre: Et mais, elle devoit (& c'eût été bien mieux) LISETTE. Tai-toi. J'entens du bruit. ARLEQUIN. Malepefte! C'eft elle. SCENE I I. Madame ARGANTE, ARLEQUIN, LISETTE. M Madame ARGANTE. Es enfans, dans la Ville une affaire m'appelle; Gardez bien la maison, & mes filles furtout, Ayez foin d'avoir l'œil & l'oreille par tout. C'est principalement à toi que je m'adresse, LISETTE. Vous favez mon zele & mon adreffe: Je vous les garantis, Madame, entre des mains A merveille. Il viendra, pour cette même affaire, Et qui, fuivant l'avis que j'ai reçû de lui, LISETTE. Un homme âgé, fans doute Madame ARGANTE. Agé comme LISETTE. Hé bien, comme ? .. Madame ARGANTE. Comme moi tout au plus. ARLEQUIN. Oh! C'est donc un jeune homme. LISETTE. Si vos filles, pourtant, veulent le recevoir, Non; & je leur ai dit d'honorer fa vifite De l'accueil gracieux que je fai qu'il mérite: Vous avez fort bien fait, Madame. Ses pareils Si je tarde, qu'il ait la bonté de m'attendre. J SCENE III. ARLEQUIN, LISETTE. LISETTE. E vois bien que, malgré mes résolutions, Il faudra qu'à la fin nous nous raccommodions. Mais puis-je me fier à toi ? ARLEQUIN. Comme à toi-même. LISETTE. Il s'agit d'un fecret d'une importance extrême; Et, fi tu me trahis, je jure & te promets Qu'avec toi fur le champ je romprai pour jamais. ARLEQUIN. Soit. LISETTE. Léonor t'en veut ; & je vais à ton zèle |