Olympiade, ou l'an du Monde 3688. Les Rois, qui régnoient alors en Perfe, font Artaxerxe Ochus, Arfe, & Darius Codoman. L'empire des Perfes périt avec ce dernier. Nous ne favons de tout ce qui s'eft paffé pendant ces trente-fix ans chez les Juifs, que ce qu'on en lit dans l'historien Josephe, Livre X I. chap. 7 & 8 des Antiquités Judaïques, fous les Grands-Prêtres Jean ou Johanan, & Jaddus, Il en fera parlé dans le cours de cette histoire, avec laquelle celle des Juifs fe trouve liée. Ce même efpace de trente-fix ans par raport à l'hiftoire Romaine, s'étend depuis la 393e année de la fondation de Rome jufqu'à la 42 9o année. Les grands hommes qui ont paru le plus à Rome pendant cet efpace de tems, font Appius Claudius Dictateur, T. Quinctius Capitolinus, Tit. Manlius Torquatus, L. Papirius Curfor, M. Valerius Corvinus, Q. Fabius Maximus, les deux Décius qui fe dévouérent pour leur patrie. Les noms de Philippe & d'Alexandre, dont nous avons à parler, font trop connus, pour qu'il foit befoin d'avertir combien leur hiftoire doit être intéreffante. Il feroit à souhaiter que nous euffions la vie de Philippe écrite entiére & de fuite par quelque Auteur ancien; ou que du moins quelque moderne en eût ramaffé avec foin toutes les circonstances répandues de côté & d'autre. Au défaut de ce fecours, je me fuis aidé principalement de * Démosthéne, & des Interprétes qui ont travaillé fur cet Orateur; & en particulier des Notes de M. de Tourreil & de celles de ** Lucchesini noble *Je cite fouvent quelques Auteurs grecs, dont j'ai oublié de marquer l'édition. DEMOSTHENE, imprimé à Francfort en 1604. ISOCRATE, in-8°. de Paul-Eftienne en 1604. ARRIEN, de Jacq. Gronove, imprimé en Hollande à Leyde l'an 1704. ** &es Notes font imprimées à Rome en 1732. Patricien de Lucques, qui font fort favantes. , Pour ce qui regarde Alexandre, fans parler de Diodore de Sicile & de Juftin; Quinte - Curce, Plutarque & Arrien, le font fuffifamment connoitre. Ce dernier, difciple d'Epictéte, étoit de Nicomédie en Bithynie. Il vivoit fous l'Empereur Adrien, & fous les deux Antonins. Il étoit homme de guerre, auffi bien que philofophe & hiftorien; & l'on s'en aperçoit bien dans les defcriptions de combats, qui font beaucoup plus exactes que celles de Quinte-Curce. Son stile eft fimple, fans ornemens, & prefque fans réflexions: mais cette fimplicité l'emporte infiniment fur la parure de l'Hiftorien latin. Il a écrit les campagnes d'Alexandre en fept livres, à l'imitation de Xénophon, qui à écrit celles du jeune Cyrus en autant de livres : ce qui, joint à quelque reffemblance de ftile, lui a fait quelquefois donner le nom de nouveau Xé, nophon. Son hiftoire des Indes, ren fermée en un feul Livre, paroit être en quelque forte la fuite & la fin de celle d'Alexandre. Quinte-Curce a écrit la même hiftoire en dix livres, dont les deux premiers ne font pas venus jufqu'à nous, mais ont été fuppléés par Freinshémius. On ne fait point précisément dans quel tems cet Historien a vécu ; & c'est le fujet d'une grande difpute parmi les Savans : les uns le plaçant fous Augufte ou Tibére, d'autres fous Vefpafien, quelques-uns fous Trajan. Son ftile eft fleuri, agréable, rempli de réflexions fenfées, & de harangues fort belles, mais, pour l'ordinaire, trop longues, & qui fentent le Déclamateur. Ses pensées ingénieuses, & fouvent très folides, ont néanmoins un éclat & un brillant affecté, qui ne paroit pas marqué au coin du fiécle d'Augufte. Il feroit affez étonnant que Quintilien, dans le dénombrement qu'il fait des Auteurs latins, n'eût fait |