Imágenes de páginas
PDF
EPUB

bc.

[ocr errors]

Ce n'eft pas que quelquefois on » ne faffe des Stances de quatre » Vers, dont les rimes font fuivies.

EXEMPLE.

Malher. Un courage élevé, toute peine furmonte,
Les timides confeils n'ont rien que de la honte,
Et le front d'un guerrier au combat étonné,
N'eft jamais couronné.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Quant aux Vers dont les Stances font compofées, ils peuvent étre » ou tout d'une forte, comme de grands Vers de douze fillabes, ou » de Vers de fix fillabes, ou de huit fillabes, ou bien l'on y mêle di» vers fortes de Vers, comme font » celles que nous avons rapportées, » ce qui fait qu'on les peut varier » en une infinité de fortes, étant » aifé de voir qu'il fe peut faire plus » de quatre mille quatrains diffé>> rents fur quelque chofe que ce foit. L'une des plus belles fortes, mais qui eft difficile à foutenir, eft de

دو

وو

[ocr errors]

mettre un grand Vers pour le prémier & pour le troifiéme, & un « de fix pour le fecond & pour le « quatrième.

EXEMPLES.

La mort a des rigueurs à nuile autres pareilles,
On a beau la prier,

La cruelle qu'elle eft, fe bouche les oreilles,
Et nous laiffe crier.

Malher

be.

Le pauvre en fa cabanne où le chaume le couvre,
Eft fujet à fes loix :

Et la garde qui veille aux barrieres du Louvre,
N'en défend point nos Rois.

De murmurer contre elle, & perdre patience,

Il eft mal à

Vouloir ce que

propos.

Dieu veut, eft la feule science,

Qui nous met en repos.

1

OBSERVATIONS.

L'Auteur confond la Strophe avec la Stance, & forme là l'Ode affez mal

à propos, lorsqu'il dit au commencement de cet Article, que quand il y a quelque nombre confidérable de Stances, on donne fouvent à l'Ouvrage le nom d'Ode. C'est mal parlé. Il falloit dire les Stances font de quatre Vers, de fix, de huit, de dix, de douze même si l'on veut : quelquefois de cinq, de fept, de neuf, &c. & reftent Stances. Au lieu que l'Ode eft un nombre de Strophes réglées de cinq, de fix, de fept, de huit, de neuf, plus fouvent de dix Vers, & même quelquefois de onze & douze Vers. Il y en a des exemples parmi les Odes de feu M. Chapelain de l'Académie Françoise. Mais l'Ode & les Stances font d'un caractere tout dif férent.

quatre,

de

L'Ode ne peut étre Stances, ni les

Stances devenir Ode. Il falloit donc mieux s'expliquer, & nous donner une jufte idée de l'Ode & des Stances. C'est ce que je vais tâcher de faire, après que j'aurai expliqué ce que c'eft que Strophe.

De la Strophe.

Strophe eft un mot grec qui fignifie Couplet, ou certain nombre de Vers, au bout duquel on finit un fens; on en recommence enfuite un autre qui a même nombre & même méfure de Vers, avec une même difpofition de rime. Il n'eft point néceffaire qu'il y ait absolument de repos, qu'à la fin de la Strophe. C'est ce qui fait fa différence d'avec les Stances, qui eft auffi grande que celle des Stances de quatre Vers, & des Quatrains, comme je le ferai voir dans la fuite. Le mot de Couplet se dit des fimples Chanfons, ou Airs; & Strophe fe dit des Chants, des Odes, & des Poémes.

De l'Ode.

L'Ode eft un Poéme Lirique tout de grands ou de petits Vers, ou un Poéme mêlé le plus fouvent de grands & de petits Vers composez d'un nombre egal de rimes plates,

ou croifées, & qui fe diftingue par Strophes, dans lefquelles la même méfure eft gardée. L'Ode demande beaucoup de nobleffe & de grandeur; ainsi que le fait voir M. Boileau par ces Vers :

Art Poét. L'Ode avec plus d'éclat, & non moins d'énergie,

Chant 2.

pag.267. Elevant jufqu'au Ciel fon vol ambitieux,

Entretient dans fes Vers, commerce avec les
Dieux.

Chante un Vainqueur poudreux au bout de la carriere,

[ocr errors]

Tantôt, comme une abeille ardente en fon ou-
vrage,

Elle s'en va des fleurs dépoüiller le rivage:
Elle peint les feftins, les danses & les ris,
Vante un baifer cueilli fur les lévres d'Iris.

Son ftile impétuenx fouvent marche au hazard.
Chez elle un beau défordre est un effet de l'art.

1

L'Ode chez les Anciens ne fini

fioit autre chofe que Chant. Ils fai

« AnteriorContinuar »