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fillab.

9 fillab.

Qu'à punir qui vous outrage.

Quel Demon de rage,

Dans des flots de fang vous fait plonger?

M. Scaron a fait néanmoins une piéce entiére en Vers, fuivis de trois fillabes, qui commence ainsi :

Sarazin

Mon voifin, &c.

Voici des Vers de quatre fillabes, à la fin defquels eft un Vers de cinq; je les ai trouvez dans le Manufcrit que j'ai déja cité, de feu M. de Lo. menie.

Tel que je fuis
Dois-je me plaindre
Dans mes ennuis,

Des longues nuits

Où vont s'éteindre

Mes plus beaux jours;
Mais qu'ai-je à craindre,
Si mes Amours

Me font fidelles

Jufqu'à la mort :

Peines cruelles.

Je n'ai pas tort,
Sans me contraindre

Si près du port

De ne plus craindre

Ni vous ni le fort.

Il est aisé de juger par tous ces Exemples, que ces fortes de Vers, pris chacun féparément, ne font Vers que par la rime; qu'ils n'ont point cette cadence agréable dont l'oreille doit s'apperçevoir; que les plus beaux d'entre eux n'ayant trèspeu, ou point du tout d'harmonie, ne font nullement propres pour compofer même les moindres Ouvrages de Poéfie, fans être mêlez avec d'autres; auffi ne les mets-je pas au nom. bre des véritables Vers. Voilà ce que j'avois à dire fur ce fujet: reve, nons à notre Auteur.

Il ne veut donc que cinq fortes de Vers; & il dit que toute la vraie cadence des Vers François eft comprise en ces cinq fortes.

OBSERVATION.

C'eft de quoi je ne conviens pas

Vers de einq.

avec lui, puifque les Vers de onze fillabes que nous appellons Vers Saphiques, doivent être compris dans le nombre des Vers réguliers. Et fi ils font rares, c'eft párceque très-peu de nos Poétes ont fait attention à la grace qu'ils pouvoient avoir quand ils étoient bons, & qu'ils ne s'y font point appliquez. Mais leur rareté, & le peu d'ufage qu'on en a fait jufqu'ici dans notre Poéfie, n'empêchent pas pourtant qu'ils ne foient très-beaux, & trèsharmonieux, comme je l'ai fait voir. au commencement de cet Ouvrage. Ainfi nous admettons fix fortes de Vers, & je conviens avec D. Lan. celot, que tout autre nombre de filJabes, ou moindre que fix, ou plus grand que douze, ne peut avoir de Vers que la rime.

Mais, ajoute-t-il, on peut par» tager ces cinq fortes de Vers en » deux bandes, fçavoir, en ceux qui » ont céfure, qui font ceux de dou» ze & de dix fillabes (j'ajoûte ceux

de onze) & en ceux qui n'en ont «< point, qui font tous les autres.

cc

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La céfure, dit-il enfuite, eft un « repos qui coupe le Vers en deux « parties, dont chacune s'appelle Hémiftique (qu'il écrit toujours « au lieu d'Hémiftiche, c'est-à-dire, « demi Vers.

PREMIERE OBSERVATION.

Cela eft vrai, demi Vers dans ceux de douze fillabes.

I

Ta'te

EXEMPLE.

2

3

Ta te trompes, Defchamps,-fi tu crois au

6

jourd'hui,

Que ton frere eft contraint-d'implorer ten appui.

Il y a dans ces deux Vers pareil nombre de fillabes devant & après la céfure.

Mais cela n'eft pas vrai dans les Vers de dix, la céfure étant à la quatrième fillabe, le premier hẻmistiche est plus court que le dernier.

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Il n'y a que quatre fillabes avant la céfure, & fix après; car nous ne contons point la derniere fillabe dans les Vers féminins, parcequ'elle eft furnumeraire.

SECONDE OBSERVATION. La céfure eft appellée repos, parceque l'oreille & la prononciation s'y repofent en quelque maniére.

EXEMPLE.

Apprenez, 6 Mortels à révérer les Dieur.. Notre Auteur remarque fort-bien, que dans les Vers de douze fillabes, ce repos fe fait après les fix prémiéres. Et voici les Exemples qu'il en ap

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