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repos

du Vers: obfervation que D. Lancelot n'a point fait encore non plus que la fuivante,

EXEMPLE.

T

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Moliére On fait que la chair eft fragile quelquefois,

Tartufe.

Avant que, Devant que, & autres femblables qui font deux mots, & qui fe prononcent comme s'ils n'en faifoient qu'un, ne doivent pas dans fes Vers étre difpofez de façon, que le premier mot finiffe le premier hémistiche, & l'autre commence le fecond.

:3

EXEMPLE.

Mon- Elle viendra devant- que la semaine passe.

treuil,

Poélies.

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L'e muet ou féminin, dit D. » Lancelot, ne faifant qu'un fon imparfait, ne peut point étre la fil» labe du repos, qui est la fixième, ou la quatrieme, foit qu'il foit » feul, cómme Prince ; ou avec une », comme Princes; ou enfin avec »nt, comme aiment.

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OBSERVATIONS.

Il devoit prémiérement, pour rendre la chose plus fenfible, rapporter des exemples où l'e muet fût, mais contre les regles, la fillabe du repos, tel que feroit l'e fimple de

ceux ci.

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Pour l'e fuivi d'une s, où nt.

Croyant dans les Princes-rencontrer fon bon

heur ;

Et leurs moindres graces-diminuoient fa pei

ne.

Aux coeurs qui nous aiment-nous devons no

tre amour.

Tous ces Vers ne valent rien parceque l'e muet fans étre mangé, y fait la fillabe du repos. Il devoir

ajoûter de plus que l'e muet dans les mots où il est précédé d'une voyelle, comme vie, pensée, vûe, &c. peut encore moins étre la fillabe du repos; car cet e muet dans ces fortes de mots qui ne doivent être mis qu'à la fin des Vers, à moins qu'ils ne foient mangez, ne pouvant autrement faire même partie d'un pié en quelqu'autre endroit qu'on le place, ainsi qu'on le dira en fon lieu, auroit encore plus mauvaise grace s'il étoit la fillabe du repos : comme on le peut voir dans les Vers fuivans.

EXEMPLES.

C'est bien ma pensée-de vous aimer toujours. Je crains pour ma vie-quand il eft en colere. Et je perds la vûe-par ce terrible afpect. Enfin il m'oublie-quand je l'aime ardem

ment.

Tous ces Vers ne font point fupportables, parceque l'e muet n'y eft point mangé, & y fait la fillabe du repos, ce qui les rend tout. à-fait durs à l'oreille.

Mais ces mêmes Vers ne feroient plus défectueux, fi cet e furabondant, avant que d'étre mangé dans la fin du prémier hémiftiche, y étoit enfuite mangé par une voyelle fuivante, comme en ces Vers.

EXEMPLES.

Mon unique penféeeft de l'aimer toujours. Que je crains pour ma vie en voyant la co

lére.

Hélas! je perds la vûe-à ce terrible aspect, Qui, l'ingrat! il m'oublie demment,

& je l'aime ar

Il n'y a point de faute dans tous ces Vers, parceque cet e muet qui eft à la fin du prémier hémistiche de chacun d'eux, le trouve mangé par la voyelle du mot qui commence le fecond. Cette regle de l'e muet doit donc s'entendre de tous les Vers qui ont céfure; fçavoir les Vers de douze fillabes, tels que font ceux que je viens de rapporter, de dix & de onze, comme je le montrerai toute à l'heure.

12. fillab.

10.fillab.

Mais, dit notre Auteur, quand " cet e eft feul, non autrement, il » peut étre mis après la fixiéme ou quatrieme fillabe, pourvû que

le

» demi Vers fuivant commence par » une voyelle, parceque pour lors » cet e féminin est mangé.

EXEMPLES.

Ce Dieu dont la colére-est un trait de ton

nerre.

Prête l'oreille à mes gémiffemens.

-

OBSERVATION S.

Quand, dit-il, cet e eft feul, non autrement ; c'est-à-dire, (car cela a befoin d'éclairciffement) que quand après cet e il n'y a point d's, comme dans le pluriel des noms, ni de nt, comme dans le pluriel des verbes, il peut étre mis après la fixième ou quatriéme fillabe, pourvû que le mot du demi Vers fuivant, commence par une voyelle; parcequ'alors, comme il ajoûte parfaitement bien, cet e féminin est mangé. Ainfi

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