Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

dire avoir été un des plus excellens Poétes que nous ayons. Et le Public perd beaucoup de ce que quantité de fes Ouvrages n'ont point été imprimez. Je ne dis pas que ces Vers fe puiffent commodément chanter fur l'air de l'Hymne pour les Confeffeurs, parcequ'alors la fillabe feminine traîne un peu trop, & il faudroit refaire le chant Mais foûtiens que ces Vers, quoiqu'ils paroiffent bizares dans leur compofition & dans l'arrangement des paroles ne laiffent pas d'être trèsharmonieux, quand on les lit fans les chanter. En voici une ftrophe de fon Ode Saphique que j'ai trouvée par hazard dans un Recueil. Elle éft adreffée à M. Blondel qui avoit été fon Gouverneur, & qui l'acdompagna dans fon Voyage de la Laponie, elle me paroît bonne à toute épreuve

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Jade 200 so 19 Just Parmi les Lapons & leurs deferts fauvages

Ma Muse avec toi poliffoit fes Ouvrages,

,

Sans

que les Ours blancs qu'endormoient mes Chanfons,

Troublaffent mes fons, &c.

Que peuvent avoir de rude ces Vers à l'oreille même la plus délicate? ils ne peuvent fe chanter. Ola belle raifon qu'on les faffe tous masculins, comme ils le doivent être, on les pourra chanter en François, de la même façon qu'en Latin, car il n'est pas de l'effence des Vers, généralement parlant, que les féminins foient mêlez avec les mafculins, comme je l'ai fait voir, excepté en certains Ouvrages où ils le doivent être abfolument, & où ce mêlange en fait même la plus grande beauté.

M. de Lomenie qui connoiffoit parfaitement la grace de ces fortes de Vers en François, que D. Lancelot n'a jamais été capable de fentir, refit par cette raison l'Ode dont je viens de parler, toute de Vers mafculins. La voici.

[ocr errors]

dire avoir été un des plus excellens Poétes que nous ayons. Et le Public perd beaucoup de ce que quantité de fes Ouvrages n'ont point été imprimez. Je ne dis pas que ces Vers fe puiffent commodément chanter fur l'air de l'Hymne pour les Confeffeurs, parcequ'alors la fillabe feminine traîne un peu trop, & il faudroit refaire le chant Mais je foûtiens que c'es Vers, quoiqu'ils paroiffent bizares dans leur compofition, & dans l'arrangement des paroles ne laiffent pas d'être trèsharmonieux, quand on les lit fans les chanter. En voici une ftrophe de fon Ode Saphique que j'ai trouvée par hazard dans un Recueil. Elle est adreffée à M. Blondel qui avoit été fon Gouverneur, & qui l'accompagna dans fon Voyage de la La ponie, elle me paroît bonne à toute épreuve!!!

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Parmi les Lapon's & leurs deferts fauvages

Ma Mule avec toi poliffoir fes Ouvrages,""

Sans que les Ours blancs qu'endormoient mes

Chanfons,

Troublaffent mes fons, &c.

Que peuvent avoir de rude ces Vers à l'oreille même la plus délicate? ils ne peuvent fe chanter. Ola belle raifon qu'on les faffe tous mafculins, comme ils le doivent être, on les pourra chanter en François, de la même façon qu'en Latin ; car il n'est pas de l'effence des Vers, généralement parlant, que les féminins foient mêlez avec les mafculins, comme je l'ai fait voir, excepté en certains Ouvrages où ils le doivent être abfolument', & où ce mêlange en fait même la plus grande beauté.

M. de Lomenie qui connoiffoit parfaitement la grace de ces fortes de Vers en François, que D. Lancelot n'a jamais été capable de fentir, refit par cette raifon l'Ode dont je viens de parler, toute de Vers mafculins. La voici,

O DE.

Parmi les Lapons & leurs triftes déferts,
Ma Mule apprenoit à composer des Vers,
Sans que les Ours blancs qu'endormoient mes
Chanfons,

Troublaffent mes fons.

Mais belas! ici dès que je prends món Luth,
On veut que je fois avec ma Muse en ruth,
Et mon frere alors plus cruel que les Ours,
Me tient ce difcours.

Croi-tu faire honneur par tes Vers à Paris,
Quand ton Roi puissant se rit de tes Ecrits,
Et que ta famille avec tant de raison,
Te tient en prison, ·

Jamais fans tes Vers, on n'auroit enfermé
Ta Lyre & ta voix dont ton cœur eft charmé.
Four Poéte eft fou: mais parmi ces grands foux'
Tu l'es plus que tous.

Cela fe peut bien, lui dis-je, & toutefois, Puifque tu n'a pas mon efprit & ma voix, Certes tous les foux, mon frere, ne font pas Poétes, Hélas!

« AnteriorContinuar »