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رو

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» d'une ou de deux fillabes. Mais quoi qu'il en fóit, pour la Gram» maire, les Poétes ont eu raifon » de n'en faire qu'une fillabe, puif» que l'oreille, qui eft le meilleur Juge de ces chofes, n'en eft point choquée, & qu'au contraire, elle » le feroit extrémement, fi on les fai» foit de deux fillabes, & les Vers » en deviendroient fi languiffans, » qu'il feroit impoffible que ce mot » fi néceffaire entrât jamais dans la » Poéfie.

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Pour la diphtongue ie, il eft cer»tain que les deux voyelles dont » elle eft compofée, font fouvent »une diphtongue, principalement

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devant l'n, comme mien, tien, » fien : & devant l'r, comme prémier, altier, lumière, cariére, &c. Quelquefois auffi że fait deux fillabes principalement devant, comme »Grammairien, Hiftorien ; & de»vant r, comme lier, prier, nier, » marier, &c.

כל

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der cette régle, de confulter l'o- « reille plus que toute autre chose, « & de faire ier, monofillabe en tous « ceux où il fe peut prononcer fans « peine; mais de le faire de deux « fillabes dans ceux où il ne s'y peut « prononcer.

Il n'y a point d'oreille qui puiffe trouver que ces Vers ont la jufte cadence qu'ils doivent avoir.

EXEMPLES.

Le fauvage Sanglier par fa meurtriére dent.

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Malher

bc.

O non pareil ouvrier des œuvres non pareilles, Racine. Non qu'il ne me foit grief que la tombe pof- Malker

fede.

Pour dire le vrai, le mot de « grief eft trop bas pour étre em- « ployé en beaux Vers, foit d'une « façon, foit d'une autre.

σε

J'ai été bien-aife, faifant cette « remarque, d'avoir trouvé par renc contre un Vers de M. l'Evêque de « Graffe, qui fuit la régle que j'ai dit, Il fait le premier de quatre «

be.

» fillabes, & le dernier de trois feu »lement.

EXEMPLES.

Ceux qui verfent le fang d'une main meutriérez
N'ont point encore vû qu'une longue carriére
Ait mefuré leurs jours.

OBSERVATIONS.

Cet article eft très-important, & d'un fort grand ufage; mais comme notre Auteur n'y fait mention fimplement que de la diphtongue ui & ie, d'une façon même affez fuccinte, je me trouve obligé de m'étendre plus qu'il ne l'a fait, & d'expliquer plufieurs autres difficultez qui fe rencontrent dans le nómbre douteux ou difficile des fillabes de quelques mots, & même dans celui de quelqu'une de leurs parties. Il y en a qui ont plus de fillabes en Vers qu'en Profe. Ce qui embarraf fe fouvent les jeunes Poétes qui ne fçavent pas encore marcher tout feuls, & fans guide fur le chemin

du

du Parnaffe. C'eft donc en leur faveur que je vais faire quelques remarques fur une partie des mots, dont le nombre des fillabes fait davantage de peines. Je tâcherai, felon le plan que je me fuis prefcrit dans cet Ouvrage, de ne leur rien laiffer à défirer,autant que je le pourrai, de tout ce qui concerne abfolû ment les régles de la verfification Françoife.

Mais auparavant je ferai ici quel ques obfervations fur l'y grec, & fur l'i voyelle, à l'occafion de ce que dit D. Lancelot, en parlant de la diphtongue ui. Il eft certain, dit il que di, foit qu'on l'écrive avec un y; comme lay, ou avec un i, comme puis, eft fouvent une diphtongue, &c.

OBSERVATIONS

Sur l'ufage de l'y grec, du simple i voyelle, & de l'i nommé tréma, marqué avec deux points.

Ce que D. Lancelot dit de la

diphtongue ui, qu'il écrit indifferemment avec un y grec, ou avec un fimple i voyelle dans le Pronom lui, eft vrai pour le fond de la Régle; mais il montre en même temps qu'il ne fçavoit pas, comme bien d'autres Ecrivains de nos jours, d'ailleurs même très- habiles, la différence que l'on doit faire de l'i & de l'y, ni la valeur de chacun d'eux, ou les ufages aufquels ils doiyent étre employez. Or pour faire comprendre aifément la régle que je veux en donner ici, il faut d'abord fçavoir que l'y grec doit toujours étre confideré comme un double i voyelle, ou pour mieux dire, comme deux i voyelles joints enfemble, dont il a en effet la valeur. Ainfi, prémierement, l'y grec ne doit point fe trouver à la fin des mots qui finiffent par un i ; & ceux qui ortographient, par exemple, luy, moy, foy, Roy, voy, croy, du Verbe voir, & du Verbe croire, &c. avec un y grec, ortographient mal,

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