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m'avez montré les Manufcrits que vous gardez précieufement dans votre Cabinet. Car qu'est-il befoin de m'étendre plus au long fur ce fujet, quand même je voudrois faire ici votre Panegyrique ? qu'eft-il befoin pour prouver que la fcience eft héréditaire dans votre famille, de rappeller vos illuftres oncles le Sieur de Combault Comte d'Auteuil, ficonnu par fes Ecrits hiftoriques, ou le fieur Perrot d'Ablancourt, fi fameux par fes élegantes Traductions & par fes autres Ouvrages? Ne voit-on point briller en vous, MONSIEUR tout ce que je pouvois louer en eux ? Quel fond de Religion, quelle folide pieté ne remarque-t-on point dans toute la conduite de votre vie? Quelle fcience, quelle erudition ne poffedez-vous pas? Quelle connoiẞance de l'Antiquité la plus ignorée, ne fait point l'admiration de tous ceux qui ont le bonheur de jouir de vos feavantes & agréables conver fations, dans lefquelles je puis dire avec vérité, que j'ai fouvent plus appris de chofes, que je n'ai fait pendant plufieurs

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années dans la lecture continuelle des meilleurs Livres? Combien de fois ai-je été témoin, que plufieurs Auteurs fameux par leurs Ecrits vous ont fouvent confulté avec plaifir, qu'ils ont fait gloire de fuivre vos avis, & vous ont même cité avec éloge dans leurs Ouvrages? Que d'immenfes & merveilleufes productions d'Efprit n'ai-je point vû de vous, dont les unes font fort avancées, les autres abfolument achevées, &que vous différez de mettre au jour? Je veux dire votre Bibliotheque in folio des Antiquaires François, avec le jugement des Sçavans fur leurs Ouvrages; votre Hiftoire générale, de pareil volume, du College Royal de France, precedée de deux Differtations; l'une fur l'état des Arts & des Sciences en France avant le Regne de François Premier ; la feconde fur le progrès des Arts& des Sciences depuis fon établiffement: Hiftoire qui regarde d'autant plus la gloire de Louis XV, que ce College a été fondé par un de fes Predeceffeurs, &

qu'il y entretient encore lui-même aujourd'hui des Profeffeurs, pour y enfeigner les Langues & les Sciences. Je veux parler auffi de la Bibliotheque que vous avez fait des illuftres Parifiens, où l'on trouve leur vie, & le dénombrement de leurs Ouvrages; de votre Bibliotheque des Auteurs homonimes: de votre élegante & charmante Traduction des plus beaux endroits d'Aufonne, avec des Remarques hiftoriques & critiques d'un grand nombre de Dissertations Ecclefiaftiques, & de plufieurs autres encore fur des fujets profanes. Tous ces Ecrits fortis de votre plume ne montrent-ils pas la beauté, l'étendue & la facilité de votre genie ? Falloit-il avoir de plus grands talens que ceux que vous poffedez fi éminemment pour être admis dans cette fçavante&célèbre Académie, où l'on ne reçoit que des perfonnes d'un mérite diftingué? Puis je douter après cela que ce Livre au frontifpice duquel je prends la liberté, MONSIEUR, de placer votre Nom, n'ait un heureux fuc

ès, & ne foit favorablement reçu du Public? Je n'aurois jamais ofé l'expofer aux lumières de votre esprit, dont la pënétration fçait découvrir jusqu'aux moindres défauts d'un Ouvrage, fi je n'étois pas d'ailleurs convaincu, autant que je le fuis, de votre indulgence. Favoue qu'il eft aui peu digne de vous étre préfente, que vos Ecrits font dignes de vous: mais les gens de votre mérite doivent plus confidérer la bonne intention qui nous fait agir, que le prix des préfens qu'on leur offres parcequ'on ne fauroit leur en faire aucun qui ne foit toujours beaucoup au-deffous d'eux. Quoiqu'il en foit, je me fçai bon gré d'avoir fcu profiter de cette occafion, pour vous renouveller avec combien de refpect, de reconnoiffance & d'attachement je fuis & ferai toujours,

MONSIEUR,

Votre très-humble & trèsobéiffant Serviteur & fidéle Ami

L. Z. B. DE CHALONS.

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PREFACE.

n'y a aucun Livre des Ecrivains de Port-Royal qui fe foit mieux vendu que leur nouvelle Methode pour apprendre la Langue Latine, ni qui ait eu une approbation fi générale.

Cer Ouvrage eft bon en effet, & le meilleur qui foit forti des mains de M. Lancelot, qui fur la fin de sa vie s'avifa de fe faire Moine dans l'Abbaye de S. Cyran au Diocese de Bourges, & qui mourut ensuite dans fon exil de Quimpert-correntin au fond de la Baffe Bretagne le 25 Avril 1695.

Tous les Ouvrages que nous avons de lui prouvent qu'il fçavoit beaucoup; & on ne fauroit d'ailleurs douter qu'il n'ait été un des plus habiles. Grammairiens. Il fuffit, pour en étre perfuadé, de lire fa nouvelle Métho

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