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Alnfi, PRINCE, agiffant par une ardeur fe

crette,

Je ne confulte plus fi je fuis né Poéte,

Un objet qui fe montre avec tant d'ornemens,
Ne fauroit infpirer que de grands fentimens,
Peut au plus foible Auteur donner de l'éloquence,
Enrichir de ses Vers le nombre & la cadence,

.2

Et fans qu'il foit befoin dans le fombre vallon,
D'aller pour te louer invoquer Apollon,
Il me fuffit de voir l'éclat qui t'accompagne,
Déja je t'apperçois combattre en Allemagne ;
Et l'eftime & le bruit de tes exploits divers,
Déja font parvenus au bout de l'Univers.
Tout tremble où tu parois. Mons a fenti tes armes,
A Leuze ta présence a tout mis en alarmes ;
Et Stinkerque, Namur, Nervinde, Charleroi,
Et Tongre enfin toujours fe fouviendront de toi,
Ta force & ta valeur font fi bien établies,
Qu'étant après allé combattre à Ramillies,
Et marchant dans le fang au travers des hazards,
Les Ennemis blessez tomboient de toutes parts.
Je pourrois aisément avec ma foible plume,
Sut tes moindres exploits faire plus d'un volume
Et par le même objet qui me fût animer,
PRINCE, trouver en tói toujours de quoi
rimer.

Parcourant les combats, fi je cite Oudenarde, Je t'y trouve, & je voi que chacun t'y regarde, Comme un vaillant Héros, plein d'amour pour fon Roi,

Qui court tous les dangers, fans rien craindre pour foi.

On ne peut t'arrêter, quelque effort que l'on faffe Et trois grands coups de feux frappent fur ta cuiraffe.

Enfin, continuant de faire ton portrait, Malplaquet peut encor me fournir plus d'un trait. Là nos braves Guerriers, conduits par ta prudence De nos fiers Ennemis puniffoient l'arrogance; Là cent fois repouffez, en déplorant leur fort, Par tout deffous tes coups ils rencontroient leur

mort.

Je finis: car je crains d'agir en téméraire, Quoique je fois toujours dans mon ardeur pré

miére ;

PRINCE, pour te louer dignement dans mes Vers,

Pour louer tes vertus qui charment l'Univers, Je n'ai qu'à feulement faire en forte qu'on life, De ROHAN eft le Fils du Prince de SOUBIZE.

CHAPITRE PREMIER.

ARTICLE PREMIER.

E la ftructure des Vers François, pag. 1

fur la

nition,

2

2

Sur la fillabe & fa définition,

Ce que c'est qu'un pié par rapport au Vers, z

Obfervation & jugement fur les Vers faphi-

ques contre le fentiment de D. Lancelot &

de tous les autres Poétes,

4

les

Qu'il n'est point de l'effence des Vers

que

rimes féminines foient crofées avec les maf-
culines,

S

8

Ode en Vers faphiques tous mafculins,

La même Ode en Vers féminins & mascu-

lins,

9

Regles des Vers faphiques en françois, &

ir

12

premiérement de leur usage, Maniére de fcander les Vers faphiques Différence des Vers faphiques d'avec les héroï

ques,

13

Difference des Vers mafculins & des femi

nins,

15

Obfervation fur la même différence des Vers

16

mafculins & féminins,

Qu'un Vers peut avoir jusqu'à 18 ou 19 fillabes, àicaufe que l'e muet fe mange toujours à la fin des mots, quand il eft fuivi immédiatement d'une voyelle, 17 Que l'e muet ne fe mange point, quand le mot à la fin duquel il je trouve eft au pluriel,

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ARTICLE II.

20

Des diverfes fortes de Vers, prémiérément de ceux de dix & de douze fillabes, où il eft parlé de la céfure, OBSERVATIONS qui font voir que plufieurs ont admis mal-à-propos plus de fix fertes de Vers,

21

Des Vers d'une fillabe on demi pié, & d'une fillabe ou d'un pié,

22

Des Vers de trois, de quatre, de cinq & de

23

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neuf fillabes,

Quels font les Vers qui ont céfure,
Definition de la céfure,
Qu'il n'est pas néceffaire que le fens finiffe abso-

lument à la céfure,

29

Que les particules ou monofillabes ne peuvent faire le répos ou la céfure dans les Vers,

30

Qu'aucune propofition ne peut finir la cé

Sure,

30

31

Que le fens continuant après la céfure doit aller
au moins jufqu'à la fin du Vers,
Que le fubstantif & l'adjectif ne doivent point
étre féparez du même hémistiche,
Qu'il ne faut pas non plus séparer du même
hémiftiche devant que avant que,

32

34

Que l'e muet ne peut jamais étre dans un Vers la fillabe du répos, 34

Par tout ailleurs qu'à la céfure l'e muet fait Sa fillabe à part, quand il n'eft pas fuivi d'une voyelle,

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Que l'e muet précédé d'une voyelle dans un
même mot ne fait point sa fillabe à part,
pour étre fuivi d'une confonne,
De l'ufage des Vers de douze, d'onze & de
dix fillabes,
42

42

ARTICLE

III.

Des Vers de huit, de fept & de fix fillabes,

44

Exemple de Vers de fept fillabes de Malherbe
mis en Vers Alexandrins,
Poefies plus ou moins difficiles à faire,

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