France avait soif de justice et de liberté, et elle en accueillit l'espérance avec ivresse lorsque les états généraux furent convoqués. Nous n'avons pas à dire ici comment et pourquoi ces nobles espérances furent déçues; disons seulement que la première de nos assemblées nationales dressa pour l'éloquence politique une tribune où montèrent des orateurs dignes des temps antiques. Au-dessus de tous s'élève Mirabeau, qui eut souvent la véhémence et, par intervalles, la vigueur logique de Démosthène. Homme puissant par la passion et par la pensée, capable de dominer les autres et de se dompter lui-même; âme supérieure à laquelle la corruption ne put enlever ni l'énergie du caractère, ni la clairvoyance de l'esprit, ni même la générosité des sentiments, combien il dut gémir, lorsque sa haute raison eut surmonté ses ressentiments et qu'il entreprit de lutter contre le désordre qu'il avait aggravé, de contenir et de régler le mouvement qu'il avait accéléré, d'avoir à traîner avec soi les souvenirs d'une jeunesse scandaleuse et de ne pouvoir pas ajouter à la force de la raison l'ascendant de l'autorité morale! En cela Mirabeau est bien le symbole de son siècle, qui, par la licence des mœurs et le déréglement de la pensée, avait perdu le droit de voir l'accomplissement pacifique des nobles vœux qu'il avait faits pour le bien de l'humanité. Les torts des nations et leurs mérites ont leur sanction dans le temps; comme leur destinée s'accomplit tout entière en ce monde, elles y reçoivent le salaire qui leur est dù. C'est pour cela que notre révolution, châtimentet récompense tout ensemble, a été une expia 496 HIST. DE LA LITTÉR. FRANÇ. TEMPS MODERNES. tion et un bienfait, qu'elle a eu sa gloire et ses souillures, et que, si elle est triomphante, il lui reste encore d'irréconciliables ennemis. Elle n'est ni achevée ni assurée. N'oublions pas que si elle a rendu meilleure la condition des hommes, nous ne possédons pas ces avantages à titre gratuit, mais à la charge de nous en montrer toujours dignes. Faisons en sorte qu'elle vaille enfin tout ce qu'elle a coûté. FIN DU DEUXIÈME ET DERNIER TOLUME. LISTE PAR ORDRE ALPHABETIQUE, AVEC LES DATES DES PRINCIPAUX ÉCRIVAINS ET PERSONNAGES NOMMÉS DANS CE VOLUME. A Ablancourt [Perrot d' — 1606-1664], | Arnauld d'Andilly [1589-1674], 121. 229. Alarcon, auteur espagnol, 90. Amyot [1513-1593], 35. Andrieux [1759-1833], 493. Arnauld [Antoine-1612-1694], 109, 110, 118-119. Arnault [1760-1834], 487. Arnould-Fremy, 370. Anne d'Autriche [1602-1656], 23, Arouet [François], 405. Voy. Voltaire. Assouci [d' 1604-1679], 154. Asselineau (Charles], 73. Aubenas, 200. Augustin [saint-354-430], 88, 11%, 118, 284. Aurélius [Victor-11° siècle], 232. Beauvilliers [1648-1714], 304. Beauzée [1717-1789], 455. Belloy [de-1727-1775], 435. Benserade [1612-1691], 62. Bernard [saint 201. 1191-1253], 43. Bernardin de Saint-Pierre [1737- Boileau [1636-1711], 12, 14, 21, 24, Campistron [1656-1737], 250. Camus [ évêque de Belley 1652], 132. 1582 Caro, 370. - 1639-1720], 341-343, 405, 419, 488. Cheminais [1652-1689], 321. Chénier [André 488. Chéruel, 297. C Brébeuf [1618-1661], 229-233 Brosses [le président de -17061777], 487. Buffon [1707-1788], 242, 340, 390, Boyer [1618-1698], 256. Condillac [1714-1780], 449. Corneille [Thomas-1625-1709], 250, Cornet [Nicolas- théologien du dix- 1762-1794], 4, 8, Court de Gibelin [1725-1784], 455. Chrysostôme [saint - 344-407], 209, Cicéron [106-143 avant J.-G.], 67, 130, 419. Dacier [Mme Danchet [1671-1748], 349. D 411. Crébillon fils [1707-1777], 360. Desmahis [1722-1761], 425, 429. Desmares [1599-1669], 278. Desmarets de Saint-Sorlin, [15961676], 130, 133, 142, 293. Desportes [1546-1606], 8, 12. Destouches [1680-1754], 356-359. Diderot [1713-1784], 404, 429, 440, 442-446, 458, 491. Dreyss [Charles], 334, 370 Ducange [1610-1688], 327. Diodore [de Sicile — 1er siècle av. J.-Duperron [1556-1618], 35. G.], 270. Duvair [1556-1621], 35-37. E |