concile de Bafle. XCI. On nomme ceux qui doivent faire l'élection d'un nouveau pape. XCII. Trentebuitiéme feffion du concile de Bafle. XCIII. On v répond au decret d'Eugene contre les peres de Bafle. xciv. Les électeurs entrent au conclave pour élire un pape. xcv. Difpofition du conclave.xcvi. Informations fur la vie & les mœurs d'Amedée due de Savoye, xcvII. Il est élú pape. XCVIII. Trente-neuviéme feffion du concile de Bafle; on y confirme l'élection d'Amedée. XCIX. Le concile envoye des députez à Amedée, qui leur donné audience. c. Il prend le nom de Felix V, c1.Création de dix-fept cardinaux par le pape Eugene CII. Affaires des Armeniens avec le pape Euge ne. CIII. Seconde feffion du concile de Florence après le départ des Grecs. CIV. Decret du pape Eugene pour l'union des Armeniens. cv. Mort d'Albert empereur.cv1. Affaires de France & d'Angleterre, cvii. Sieges de Meaux & d'Avranches.cv111.Mariage de Catherine de France avec le comte de Charolois. CIX. Chriftophle de Baviere eft élú roi de Dannemarck en laplace Eric. Fin des Sommaires de la premiere Partie. HISTOIRE Instalation du Patriarche de B. I colin Sculp· HISTOIRE ECCLESIASTIQUE. LIVRE CENT-SIXIE'M E. ES deux principaux motifs de la convocation du concile de Bafle, 143 l. furent la réunion de l'église orien 1. tale,& des autres peuples que l'er- Corcile de reur avoit féparez de la comunion Basle. de Rome, & la réformation générale de toute Peglife, tant dans fon chef, que dans fes membres. Cette réformation devoit se faire dans le concile deConftance; mais pour plufieurs obftacles que nous avons raportez ailleurs,elle fut remile au premier concile général qui fe tiendroit. Ce premier concile fut celui de Sienne, dont on Tome XXII. A JI. tom. 13. Fafif. rer. expet. En. Sylv. ep. parlé mais les troubles excitez par certains factieux la firent encore échouer, & il fallut attendre un autre concile, qui fut celui de Basle qu'on peut regarder comme une fuite du concile de Conftance, dont il n'a fait qu'executer tous les decrets. La ville de Bafle fut doncchoifie par un conOraffem fentement univerfel. Alexandre de Vezelai,abbé ble pour ce Benedictin dans le diocefe d'Autun, y étoit arconcile rivé dès le quatriéme de Mars, dans le deffein d'affifter au concile:& après avoir attendu quelAug. Patric. hiftor. que tems, voyant que ceux qui y avoient été conc. Bafil. convoquez ne s'y rendoient point, il affembla les chanoines & le clergé avec plufieurs autres, & leur reprefenta:Qu'il y avoit plus de fept ans que le concile de Sienne étoit fini; que ce concile avoit ordonné que l'on s'affembleroit à Bafle dans le terme marqué par le concile de Conftance; que ce terme étoit expiré, & que néanmoins les prélats qui avoient tous promis de s'y rendre, n'étoient point encore venus. Il ajoûta: qu'à leur défaut il étoit prêt de commencer le concile avec ceux qui étoient prefens; & il protefta qu'il ne tenoit point à lui que les decrets des facrez conciles ne fuffent exécutez. On loüa fes bonnes intentions; mais il n'étoit pas prudent de les fuivre. Les députez de l'univerfité de Paris arriverent dans le même mois, & l'on écrivit à l'empereur Sigifmond, & aux princes d'Allemagne de fe preffer d'envoyer leurs ambaffadeurs. 1 1 1. Jean Polmar & Jean de Ragufe,que le cardiOuverture nal Julien avoit nommez, comme on l'a dit du concile. plus haut, pour préfider en fa place au concile, arriverent auffi à Bafle le dix-neuviéme deMai, Spond. ad & le même jour ils s'affemblerent avec Jean évêque de Bafle,& déterminerent l'ouverture du concile pour le vingt-troifiéme du même mois, hunc any 2. 13. Mais comme il ne fe trouva alors que fort peu de prélats, on fe contenta de tenir quelques 1 4 3 1. congregations jufqu'au mois de Decembre.On 1 V. vouloit aufli donner le tems au cardinal Julien Arrivée du d'arriver, parce qu'il avoit promis de s'y ren- cardinal dre, & il arriva en effet dans le mois d'Octo- Julien. bre. Son premier foin après fon entrée à Basle, fut d'écrire aux Bohémiens des lettres fort preffantes & pleines de témoignages d'amitié, pour les inviter à envoyer leurs députez au concile; & il offrit de leur donner des faufconduits, auffi étendus qu'ils les défiroient, & dans les termes dans lefquels ils voudroient Suprà tom, qu'ils fuffent exprimez. L'empereur leur avoit xx. liv. auffi écrit en termes capables de les gagner. Ces 15. 8g. lettres produifirent leur effet dans la fuite. 90. V. Le pape Eugene IV. commence vouloir Bafle. Cependant le pape Eugene, informé qu'il y avoit très-peu de prélats à Bafle, & qu'il n'y avoit aucune fûreté pour eux à caufe de la guerrequi étoit entre les ducs de Bourgogne & d'Autriche, follicité d'ailleurs par lesGrecs,à tenir un diffondre le concile pour l'union des églifes grecque & lati- concile de ne, fuivant l'accord fait avec Martin V. conçut le deffein de diffoudre le concile de Bafle,ou du moins de le transferer dans une autre ville plus à portée des Grecs; ne croyant pas qu'il fut à propos pour le bien de la religion,de tenir deux conciles en même tems; & jugeant qu'il étoit mieux d'indiquer un feul,à Boulogne en Italie, dans un an & demi, & un autre dans dix ans, fuivant le decret du concile de Conftance. Il en écrivit même au cardinalJulien,de l'avis de dix cardinaux qui étoient auprès de lui; mais cette propofition ne fut pas favorablement reçûë.On lui répondit qu'il étoit plus convenable, que le concile fût tenue à Bafle, que dans toute autre ville, étant plus à portée dans celle-ci de réformer les mœurs des Allemans, & qu'on le prioir Spond. ad ann hunc n. 9. de faire une nouvelle convocation de prélats. 14.3 1. Eugene reçut mal cette réponfe; parce qu'il avoit déja réfolud'empêcher abfolument la tenue de ce concile, où il fçavoit bien qu'on devoit y traiter des matieres qui choquoient fonautorité. Mais le cardinal Julien qui penetroit dans l'intention du ufa de l'autorité qu'il lui pape, avoit donnée lui-même,& qui le rendoit maître de cette affaire. Ainfi ayant tenu une congregation générale le vendredi feptiéme de Decembre,il indiqua la premiere feffion du concile aut vendredi fuivant, quatorziéme du même mois. Ce qui l'autorifoit encore à agir avec tant d'ardeur, c'eft que la raifon du petit nombre de prélatsqu'Eugene avoit apportée pour diffoudre le concile de Bafle & le transferer ailleurs ne fubfiftoit plus. On y voyoit arriver tous les jours un grand nombre d'évêques, de cardinaux, d'abbez, & des ambaffadeurs de rois & de princes. Les chemins auffi étoient libres, & l'on pouvoit venir à Bafle fans rien craindre. D'ailleurs le cardinal Julien étoit perfuadé que la tenue du concile à Bafle étoit abfolument néceffaire pour les affaires d'Allemagne & de Bohême, & qu'on ne pouvoit honnêtement le remettre ni dans un aute tems, ni dans un autre lieu, fans fe faire tort, & fans fournir un fujet de plainte aux princes & aux prélats. Ayant done indiqué la feffion pour le 14.deDecembre,il en donna auffi-tôt avis à Sigifmond. Ce prince reçut cette nouvelle à Milan, d'où il répondit l'onzième du même mois à la lettre du cardinal & au concile. Il approuva leur zéle, loüa beaucoup leur intention, & les exhorta d'y perfeverer avec courage,& de retrancher tous ceux qui voudroient ou diffoudre,ou differer le concile. Il confideroit cette diffolution comme d'une uès-dangereufe confequence pour le bien |