parler, elle ne foit pas infinie comme les autres, elle eft néanmoins inconcevable.. Ainfi la fainte humanité de JefusChrist pure en toutes les manieres poffibles, & fon efprit, fon corps, fon fang, fes fens non feulement font purs, mais font encore autant de fources de pureté, fur tout dans les ames qu'il choifit pour être fes époufes, & dans lefquelles il veut être fpirituellement. conçû. IV. POINT. Cette génération myftique de Jefus-Chrift dans les ames, doit imiter celle que le Saint Esprit opera dans Marie. Une pureté immaculée difpofa la Sainte Vierge à cooperer avec le S. Efprit à l'Incarnation du Fils de Dieu; & l'on peut dire en quelque façon, que ce fut par fon incomparable pureté, qu'elle le conçût dans fes chaftes entrailles. C'eft ainfi à proportion qu'une ame qui s'eft donnée à nôtre Seigneur, & qui l'a pris pour fon époux, doit être difpofée pour le concevoir fpirituellement, & l'ayant formé dans fon cœur, l'avoir toûjours prefent. comme le centre de toutes fes pensées, & de toutes les affections, courant après L'odeur de fes parfumns. §. II. Toutes les fortes de purifications qui fe pratiquoient dans l'ancienne Loy, étoient des figures de la pure génération du Fils de Dieu dans le fein de la Sainte Vierge. Elles en étoient les dispositions. Il faloit que le peuple duquel devoit naître l'Homme-Dieu, fût purifié en tant de manieres, & fanctifié par un fi grand nombre de faintes cérémonies, §. III. L'Epithalame du facré mariage de Marie avec le Saint Efprit, & de l'Incarnation du Verbe, laquelle en devoit être le fruit, eft le Cantique des Cantiques, dont l'Epoufe dans le fens même litteral, eft premierement la fainte humanité de nôtre Seigneur. Seconde ment, la Sainte Vierge. En troisiéme lieu, la fainte Eglife. Quatrièmement, chaque ame fainte en particulier, foit celles qui ont toûjours confervé leur virginité, foit celles qui l'ayant perduë, & s'étant lavées dans le facré bain de la penitence, font ensuite arrivées au plus haut degré de la chafteté. §. IV. Nous devrions celebrer fans ceffe les nôces du divin mariage de nos ames avec Jefus-Chrift; la confeffion nous y dispose par la grace de pureté qu'elle nous communique, la Meffe en e ft le banquet nuptial, & la fainte Communion en eft la confummation. §. V. Les gardes du celefte Epoux marchent fous trois drapeaux, en trois differentes. troupes. La premiere eft celle des Martyrs, qui reprefentent par leur mort, celle de JESUS CHRIST, Dieu ne manquant jamais de leur donner la charité, en vertu de la mort qu'ils fouffrent pour luy. D'où vient que l'Eglife, comme remarquent faint Thomas, Suarez, & prefque tous les Theologiens, excepté quelquesuns des nouveaux, n'a jamais recherché dans la canonization des Martyrs, s'ils étoient en état de grace ou non avant leur martyre, fe contentant de verifier qu'ils fuffent morts pour la foy. ou pour la défenfe de quelque autre vertu. Leur mort les affranchit non feulement de la coulpe, mais auffi de toute la peine qui eft dûë à leurs pechés & jamais il n'y a pour eux de purgatoire. Dans le ciel, ils ont une couronne particuliere, qu'on appelle aureole, & qui eft la marque de leur amour pour JESUS CHRIST. La feconde eft celle des Docteurs terre > qui par leur employ reprefentent celuy de la Sageffe incarnée : car le Fils de Dieu qui eft la fageffe du Pere, s’étant fait homme, c'eft à luy qu'il appartient d'enseigner les hommes, & c'est ce qu'il a fait pendant qu'il étoit fur la & ce qu'il continue encore de faire par le miniftere des Docteurs, les rempliffant des lumieres de la fageffe, & de la fcience divine, afin qu'ils les communiquent au monde. Ils font donc fpecialement confacrés au Myftere de l'Incarnation. Toute leur étude & tous leurs travaux doivent tendre à faire connoître & aimer JESUS-CHRIST. Il les a établis dans l'Eglife pour cela & il leur donne au ciel, une aureole, qui marque la participation qu'ils ont euë de fon office de maître, & la reffemblance qu'ils ont avec luy par cette qualité. La chafteté a une grande liaison avec la fagelle. Elles apparurent un jour toutes deux ensemble à S. Gregoire de Nazianze, & la chafteté sembloit luy tendre la main pour marquer qu'elle l'époufoit. Auffi eft-il, comme Saint Thomas a remarqué, le feul des faints Peres qui n'a point fait d'herefie materiellement, c'eft-à-dire, qui n'a point eu d'opinion erronée, laquelle ait été con damnée depuis comme héretique.. Les plus chaftes d'entre les Docteurs ont été les plus éclairés : témoin S. Jean l'Evangeliste, Saint Thomas d'Aquin, S. Bonaventure, le bienheureux Albert le Grand, le Cardinal Bellarmin. La troifiéme troupe eft celle des Vierges, qui par leurs états, honorent ceJuy de l'humanité de JESUS CHRIST fanctifiée par l'onction de la divinité, qui luy eft unie en la Perfonne du Verbe. L'aureole qui les diftingue dans le ciel, marque leur union avec le divin Epoux, & l'étroite familiarité qu'ils ont avec luy. Ce font ceux-là qui fuivent l'Agneau tout où il va. par Imiter nôtre Seigneur en fon obéisfance. Jefus Christ s'eft fait obéissant pour nous jufqu'à la mort. 'Excellence de l'obéillance confifte L'en ce que par elle on eft affuré d'ac complir la volonté de Dieu. C'est ce que nôtre Seigneur a fait de la maniere du monde la plus parfaite en qualité de chef & de réparateur du genre humain. Sur cela nous pouvons faire trois confiderations pour nous exciter à l'imita |