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MAC

M. fubftantif mafculin. Un em majufcule; & non, êmmë, ni êmmo.

M

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Ce défaut de doubler les m dans la prononciation eft trèsordinaire aux Languedociens fur-tout dans les mots fréquemment, conftamment, différemment, &c. qu'il faut prononcer comme s'il n'y avoit qu'un feul m; fréqament, conftament, &c. MA, mo, man; la main. Las mas; les mains. Ma ëfqêro; la main gauche. Le clot de la ma; le creux de la main. Ë fa ma; v. 1. dans fa main. Ma-fat; fait de main d'homme. No mafat; (non manu factum.)

MACA; Meurtri, meurtrit. Pero macado; poire meurtrie. Iuels macas; des yeux battus, & c'est par quelque indisposition que le tour des yeux foit de couleur noirâtre lorfque cerre couleur provient d'un coup on dit meurtri, & dans le ft. fam. poché, & dans le ft. b. poché au beure noir. Les fruits meurtris ne font pas de garde, en efpgl,

macar.

MACA; Agacé. Dëns macâdos; dents agacées.

MACADURO; Meurtriffure. MACARI. Couzigné-Macari; le cuifinier du diable, ou le cuifinier de Hédin qui empoifonna le diable; c'eft-à-dire, un mauvais cuifinier. (Coquus nundinalis.)

MACARI, ou magari, est dit par corruption du grec, magheiros, qui fignifie cuifinier: par conféquent couzigné macari feroit le même que cuifiniercuifinier. On peut voir dans nos articles, Cambaleto - toumbo Ades-aro, Fend'-afslo, Pesa

MAC

mēns, Escarlimpado, &c. des expreffions de cette efpece où l'on joint deux fubftantifs fynonymes, qui ne font qu'un feul mot de deux langues diffé rentes; ces deux mots font quelfois féparés, en forte que l'un femble être l'adjectif de l'autre.

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Le françois fournit des exemples de termes de cette efpece : tels font ver-glas, agnus caftus, franc-aleu, pié-mont, &c. Le premier est françois-anglois ; savoir, ver, ou verre; & glas, qui en anglois fignifie de même verre. Le nom de l'arbrisseau appelé, agnus-caftus, eft grec-lacin, agnos en grec fignifiant chafte comme le latin caftus. Franc-aleu eft françois gaulois. Voy. Ledo. Pié-mont eft romanfrançois, &c.

On connoît auffi les expreffions fyriaque grecques de l'Evangile, abba-pater; les mêmes que pere-pere Thomas Dydime, qui fignifie, jumeau-jumeau. Candacis regina, ou regina regina, &c,

Cet affemblage de deux termes fynonymes a dû tout naturellement avoir lieu chez toutes les nations, foit dans le difcours soit dans les écrits, lorfque deux peuples de langue différente fe font trouvés mêlés, & que la langue de l'on a été la langue dominante, mais peu connue de celui qui étoit obligé de l'adopter ou de la connoître. Il a fallu pour le mettre à la portée de celui-ci, & lui faire entendre certains termes qu'on foupçonnoit lui être moins familiers, y joindre comme une explication ceux de fon idiome.

C'est ce que pratiquent encore

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MACAROUN; Maffe-pain ou macaron forte de pâtifferie fucrée, différente de ce qu'on appelle en françois, comme en italien, des macaroni, ou pâtes filées de la groffeur d'une plume à écrire, & du genre des vermicelles. Voy. Fidêou.

ou

MACH, ou mak; v. 1. & en b. lat. maðra. en ital. madia. en v. fr. mas, mâict, mai-à-pettir. & en fr. la huche des particuliers & le pétrin des boulangers; & non, més, ni mai à pétrir, comme on l'entend dire tous les jours & par toutes fortes de perfonnes, qui ne croyent pas pouvoir fe difpenfer de parler françois. Voy. Paf tiêiro. Mach paroît dériver du grec Madra.

MACH; La maye d'un preffoir à vendange.

MACHAL, ou makêirou; pinçon, meurtriffure fur les doigts, caufée par un coup; tel par ex. que celui d'un marteau, en voulant chaffer un clou. Machal; coup de dent.

MÂCHOU. Terme efpgl. mulet. Au figuré, un gros lourdaud. Aco's un orë máchou; c'est un vilain mâtin.

MACHUGA. Ce verbe rencherit fur celui de maca. Soun de fës tou machuga; il a eu un doigt écrafé, ou tout écaché. L'an tou machuga; on l'a boutelé. Aco's tou machuga; c'eft tout charcuté.

MAD

S'ës tou machuga; il s'est tout meurtri par cette chûte. en espgl. machucado.

MACHUGA, ou moussëga; ronger, mâcher.

MACHUGADURO; Violente meurtriffure.

MACIP. v. 1. Voy. Mancips.
MÂCLË. v. 1. Mâle.

Covinëns é abfolutons, las quals fan las donfellas al pâirë é à la máirë, o al vut dël cafalomën dë lur bën, o dels bën dë lur parëns els tems që las maridon; jacia áisso që fidou menors dë vint ans ab që o juron, vallon aprop la mort dal pairë ën tot autrës cafsës, ël maclës, ëls fëmës, etat vint-cinq ans, fia ëfgardada, aiffi con rafon efcricha manda. Coft. d'Al.

:

MACOUMÊOU; L'ambrette : plante & fleur odorante. Celle à fleur gris de lin eft d'une odeur très fuave.

MADAISSO, ou ëfcâoutou; un écheveau de fil. Au figuré, bande, troupe, cercle de plufieurs perfonnes. Branle. Lo cap de la madaifo; le chef de la bande. du vieux mot lat. mataxa; écheveau.

MADAISSO d'amarinos; pa quet d'ofiers.

MADAISSO; Mâchoire. MADEIRËZO; Le caleveville blanc, bariolé de cramoifi. Il y a auffi des calevevilles rouges.

MADONO. en v. 1. madona; autrefois titre des Dames de la premiere qualité. Madona de Comënjhë, mai de la Molher de Monfignor dë Comënjhë. Ce titre eft encore équivalent à Naples à celui de madama. On ne le donne aujourd'hui chez nous qu'aux femmes du bas peuple; il répond à, ma bonne, ou ma bonne femme. C'eft comme on dit à Paris de la femme d'un journalier, lorfqu'on en parle à la troisieme perfonne, Dame Claude, Dame Françoife. Autrement, en s'adreffant à elles, on leur dit, parlez donc Madame. MADOUN;

MADOUN; Madelon. Voy. l'art. Franfoun ce que nous avons dit fur ces fortes de noms. MADOUROU, ou madourë; un fot, un lourdaud, un groffier, un ruftre.

bois. =

MÂDRË. v. 1. Groffe piece de Madrë. Voy. Mandrë. MADRIN, madrîno; v. 1. & n. pr. en b. lat. mafdrinum poculum; un hanap de madre, qui étoit une matiere précieufe. Voy. l'art. Mazer.

MAESTRË. v. 1. Magistrat.= Maître.

MA-FAT. v. 1. Fait de main d'homme.

MAGAGNA; Incommode. Soui tou magagna; je fens un mal-aife par-tout le corps, je me fens tout accablé. Es bë magagna; il a bien du mal, bien des infirmités. Lou magagnës pa ; ne l'inquiétez pas, ne le tracaffez pas. en v. fr. méhaigner; Faice violence. b. lat. malignare. Voy. Malijhë qui en eft formé.

MAGAGNO; Incommodité, telle que le mal-aife d'une groffelle. A foffo magagnos; il a bien des infirmités. A toujhour gaouco magagno; il a toujours quelque fer qui loche, ft. fam.

MAGAGNO; Fatigue, tracas. Crën la magagno; il craint la peine. On dit dans un autre fens en parlant d'un meuble, crën la magagno; il craint les fecouffes d'un transport.

MAGAGNO fe prend auffi dans le fens de l'italien, magagna; tare, défaut. La donna ecome la caftagna, bella di fori é d'entro e la magagna.

MAGHIÊLO, maghêlo; v. l. & n. pr. colline, ou montagne rapide & efcarpée. Le proverbe dit, ën maghêlo é en tero pëndën, noun boutës toun arjhën.

MAGNA, magnan, manian, magnâou, ou bêbo; ver à foie. en v. fr. magnau. Fa dë magnas; élever des vers à foie. en v. 1. maniar; manger.

Cet infecte eft une chenille rafe
Tome II.

portée d'Afie en Europe fous le
regne de Juftinien. Elle paffa de
Conftantinople en Italie d'où
elle fut portée en France fous le
regne de Charles VIII par des
Gentilshommes du Dauphiné.

Le ver à foie vit de la feule
feuille de mûrier. Il file un cocon
dans lequel il fe change en chry-
falide, & cette premiere méta-
morphofe eft dans peu fuivie de
celle du papillon, qui perce le
cocon, pour s'accoupler, pon-
dre & mourir au bout d'environ
huit jours depuis qu'il eft éclos.

Cet infecte n'eft pas le feul de ce genre qui file un cocon, dont la foie même foit très-belle: on en voit bien d'autres des Indes deffinés & enluminés avec leurs cocons, dans l'ouvrage de Mlle. Sibille de Surian, fur les infectes de Surinan : mais notre chenille a été trouvée fans doute plus propre à vivre en fociété, que tout autre qu'on n'auroic pas élevé auffi facilement & avec autant de profit. Magna, appelé dans un dialecte italien mignato.

MAGNAC; Douillet, délicat. Mou, efféminé, fucré..

MAGNAGARIÉ; La magnaguerie, la férodocimafie, l'art d'élever les vers à foie.

ου

MAGNAGHIÉ magnaffié; Le magnaghié, le nourricier: celui qui eft chargé de l'éducation des vers à foie.

MAGNAGHIÊIRO, ou coucounieiro; L'atelier des vers à foie ce qui s'entend également du logement de ces infectes & de la conftruction des tables fur lefquelles on les place.

MAGNAGUN, dérivé de magnac. Voy. Vëziadûro.

MAGNEIRO; Brebis dont l'agneau eft mort & à laquelle on en fubftitue une autre pour la téter.

MAGNÉRETOS; Petites fa

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50 ΜΑΙ fervir de cette imprecation. MAGRIÈIRO, ou magrou; Maigreur.

MAGRONAJHË. Voy. fa

grebiou.

MAGROUSTIT; Maigrelet. MAI, adverbe de quantité qu'on rend ordinairement par, davantage, à la fin d'une phrafe & par, plus, au commencement ou au milieu. Në volë mái; j'en veux davantage. Proumës mái dë froumajhe që dë pan; il promet plus de beurre que de pain. Agas mái dë sën që lous áoutrës; foyez plus fage que les autres. ai dous an dë mái q'ël; j'ai deux années de plus que lui. Douna m'ën mai; donnez-m'en davantage; & non, donnez-m'en plus; & encore moins, donnez-moi-z-en plus.

Cependant, mái précédé d'une négation, fe rend indifféremment à la fin d'une phrafe par, plus, ou par, davantage. Exemple. Në volë pa mâi; je n'en veux plus, ou je n'en veux pas davanage; où l'on obfervera que, davantage eft toujours fans regime; & que ce feroit une faute de dire, je veux davantage de pain. MAI, n'eft point adverbe de quantité dans les phrafes fuivantes; ou s'il l'eft, on le rend différemment. Ni mái iëou; ni -moi non plus; & non, ni moi auffi. Ni podë pa mái; je n'y faurois que faire, ce n'eft pas ma faute; & non, je n'en puis pas davantage. Ni êrë pa mai intra; je n'y étois jamais entré, ou c'eft la premiere fois que j'y entre ; & non, je n'y étois plus entré. Faghën un tour d'alêio é pa mái ; faifons feulement un tour d'allée ; & non, faifons un tour d'allée, fans plus.

Li pourias dirë mái é mái; vous auriez beau lui dire, ou quoique vous puihez lui dire. Li pourias fa mái é mái; vous auriez beau le battre, le caref fer, &c. Al mái, ou doun mâi jhûro, almën, ou doun mën lou

ΜΑΙ

crezi; plus il jure, moins je le crois. So që iëou aimi lou mâi ce que j'aime le plus. Që mâi ? après, dit-on à quelqu'un qu'on veut engager à continuer un récit; & non, quoi plus. Avec qui encore avez-vous soupé ? En câou mái ? vous aviez un lapin, & quoi de plus ? E që mai? nous avions des œufs à dîner; & rien de plus, ou rien au-delà; & non, rien plus.

MAI, s'emploie adverbialement dans les phrases fuivantes. Mái-që-mai; le plus fouvent, ou ordinairement. Bous aimo mâi-që-mái, ou tant é mái; il vous aime beaucoup. Mâi që mái es pogut; autant qu'on a pu, ou le plus qu'on a pu. Lon që jhamái mái; plus long qu'on ne fauroit dire.

MÂI, en v. l. eft fouvent pris pour le lat. majus ; le plus grand ou le premier. C'eft de là qu'a été formé, Mâirë dë vílo; Maire d'une ville. en b. lat. majorinus villa, & en v. fr. Mager: & la mairie, mairia, ou majoria.

MAI, a été pris auffi en v. 1. pour, mirë, ou mere. Nous avons vu précédemment que dans un acte languedocien du XIV. fiecle, la mere de l'épouse de M. de Cominge eft appelée, la mai de la molher de M. de Comëngë.

MÂI DÎOU. n. pr. de lieu, qu'on croit communément dit pour, Mas-Diou ; Maison-Dieu, ou confacrée à Dieu. Ce nom tel qu'il eft, pourroit auffi fignifier, Mere-Dieu, ou Mere de Dieu, comme on l'a vu dans le précédent article.

Cette expreffion au refte reffemble beaucoup au v. fr. maift diex ou mai-Dieu; c'est-àdire, m'aime, ou m'aide Dieu; ancien juron, ou ferment qui revient au lat. ita me Deus adju ver, & par lequel on confent à être privé de la grace de Dieu, fi ce qu'on affirme n'est pas vrai.

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n. pr. pere de famille. Meneur de troupeau. On a dit, mainadié, pour manadié; dérivé de, manado. b. lat, mafnaderius. em ital. mafnadiere'; foldat. Affaffin,

MAINADO; Troupe, troupe d'enfans. en efpgl. mafnada; troupeau. en ital. mefnada, fyn cope de mefonada. en v. fr. mefnée, ou mehnée & mefnie. On difoit, tuite ma mefnie; toute ma famille ; c'eft comme manfionata; maifonnée.

On appelloit autrefois, mainades, une affociation de brigands qui ravagerent quelques Provinces de France.

MAINAJHE, ou meinajhë, ou mënut; Enfant, petit gar çon, petite fille. Voy. Meinajhë.

MAINAJHÊ; Un aifé; qui est mis au rôle, ou à la taxe des aifés; & non, ménager.

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MÂINAJHÊ, eft le titre que prennent dans leur contract de mariage, ceux qui par l'exercice d'un métier, où du travail à la journée, ont gagné affez de bien pour le paller de ces profeffions; & qui ne travaillent plus qu'à leur bien, ou s'adon nent quelque induftrie, qui les éleve d'un degré, & les met au rang des ailés: il n'y a qu'un pas du mâinajhë, au miê-mouffu; le premier n'ofe cependant comme ce dernier, porter la perruque.

MAINAJHE; Fermier, laboureur. b. lat. mainagerius. MAINAJHÎZO; Enfantillage. MAIÔOU; Un jaune d'œuf. MAIORAL. v. 1. Li maioral del pôblë; (seniores populi.) MAIORMEN. v. 1. Sur-tout, principalement.

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La plupart des Languedociens de certains cantons difent, ma máirë, ou ma mêro, fuivant leur fortune ou leur condition. Les payfans pauvres difent, ma máirë; les honnêtes gens & ceux du peuple qui jouiffent de quelque aifance difent, même en parlant languedocien, ma mero; ce qui dans leur prononciation eft le même que, mere il en eft de même des noms páirë, frairë, forë, ou fouôrë; au lieu de, péro, frêro & fur.

ma

L'origine de cette différence dans le langage qui s'étend à quelques autres expreffions qué nous marquerons, remonte probablement au temps où la langue françoife commença à s'introduire dans nos Provinces; elle y fut fans doute apportée par ceux que les dignités, les emplois, ou la fortune rapprochoient plus de la Cour, & qui étoient dans le cas d'en parler la langue par néceffité (n'en fachant pas d'autre), ou par émulation, ou par air.

Le françois devint par-là com-/ me le caractere diftinctif de ce qu'on appelloit, honnêtes gens: le peuple moins inconftant pour ce qui eft de mode, continua à parler comme auparavant; foit par attachement pour l'ancien langage, foit par éloignement

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