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mauvais homme; mais un méchant homme. Il y a des pieces de vers qui font à la fois méchantes & mauvaises.

MARI ; Mauvais; c'est àdire, vil, chétif, de peu de valeur, on le dit des chofes. Un mari capêou; un mauvais, ou vieux chapeau.

En françois, mari, ou époux s'écrit différemment de marri, ou fâché & repentant. Un perfonnage dit dans Moliere. Je fuis fon mari marri. Ce dernier veillit.

MARIBLE; Le Marube : plante dont il y a plufieurs efpeces. La plus connue eft le marube noir & puant.

MARIDA; Époufer. = Se marier. Epoufer fignifie toujours prendre en mariage. Mais le verbe, marier, lorfqu'il n'eft pas joint avec l'article réciproque, fignifie donner la bénédiction nuptiale.

Ainfi un Curé ne doit pas dire, j'ai épousé une telle, ni je les ai époufés, en parlant du mari & de la femme; mais je les ai mariés, ou je l'ai mariée. Au contraire un Curé Anglican, ou Luthérien, peut dire fans équivoque, j'ai matié celle-là & j'ai époufé celle-ci.

MARIDADO; Une époufée,

une mariée.

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MARMITOUS; Piteux; qui eft mal du côté de la fortune. MARMOUTOU; Un bélier ou mouton entier.

MARMUL; Murmure; bruic confus.

MARMUSAT; Défait, pâle de maladie.

MAROUKIN; Sorte de railin noir de Languedoc, dont l'efpece fembleroit être venue de Maroc en Afrique.

MARSAL, ou Marsâou (Sën); St. Martial; Apôtre de Limoges.

MARSENS, marfins, marfaous; Les mars, ou menus grains qu'on feme au mois de Mars: tels que les orges, les avoines, les millets. Sus un raf toul birat sëmëna lous marsëns.

MARSCIOURË; L'ellébore noir, ou pied de griffon, dont la fleur eft verdâtre : cette plante fleurit pendant les gelées, lorfque les autres font mortes qu'elles paroiffent l'être.

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On fait avec les racines du pied de griffon des fétons, pour les maladies contagieufes des chevaux. L'efpece d'hellébore à fleur couleur de rofe & à larges feuilles, eft celui qu'Horace recommande pour la folie.

MARTELIÊIKO;

L'éclufe

d'un étang, l'épanchoir d'un canal & d'un biez de moulin, qu'on bouche au moyen d'une

vanne.

MARTINË; Forge & fonderie de fer.

MARTINË, ou mal; Le gros marteau d'une fonderie de fer

68 MAS

,

qu'un courant d'eau fait jouer. MARTO; La Martre propre ment dite, qui a le deffous de la gorge jaune, ou la Martre du nord. La Martre domeftique, ou la Fouine dont le deffous de la gorge eft blanc & tout le refte du corps noirâtre. C'eft cette derniere feule qui fréquente les habitations & fur-tout les poulaillers, , pour égorger la volaille. L'une & l'autre font différentes de la Martre Zibeline qui a la gorge cendrée & qui vit en Mofcovie. On dit Martre ; & non, Marte.

MARTOR. v. 1. & Martrou; La fête de Touffains, & plus communément, la Touffaint: elle portoit chez nous le nom de Martor, ou des Martyrs depuis que Boniface IV bénit en 607 le Pantheum de Rome & le confacra à Dieu fous l'invocation de la Vierge & de tous les Martyrs. Grégoire IV lui donna en 837 toute l'étendue qu'elle a aujourd'hui.

MARTOR, ou martrou, étoit une époque pour l'échéance des rentes, le loyer des maifons, le louage des domeftiques. On difoit, dë martor ën martor, pour une année entiere; comine aujourd'hui d'une St. Michel à l'autre. Bous pagarai për Martrou; je vous payerai à la Touffaint. Le proverbe dit, dë San Mikêou à Martrou i-a un mës labouradou.

MAS. v. 1. Plus, pourvu que. Mas që; pourvu que. Bous aimë mas që jhoumëtis; je vous aime plus que moi-même. Voy. Mái. MAS; Une hutte, une baraque. Une métairie, ou habitation de métayer. Mas eft un terme du v. 1. dérivé de la b. lat. manfus. On ne le difoit d'abord que d'une petite portion de champ on y comprit enfuite l'habitation du propriétaire, & on l'appelloit alors, manfus amafatus ; métairie accompagnée d'une habitation. On fit de mas,

MAS

le fr. maifon. C'est de mas que font formés bien des n. pr. qu'on verra dans leurs articles refpectifs.

MAS, ou mafc; Un forcier. Mafco ; une forciere. Vielio Mafco; injure que le peuple dit aux femmes, pour leur reprocher leur laideur & leur vieillefe.

MAS, qui eft l'abrégé de Mademoifelle, eft le titre qu'on donne par honnêteté aux femmes de la moyenne & de la baffe volée, & dont ces dernieres s'honorent. Mas de baragno, mas de boulofo, &c.

MASCAGNA; Charcuter, ou découper mal-proprement, ou maladroitement la viande à table.

MASCARA ; Charbonner noircir, barbouillet un mur. Lou peirôou vôou mafcara la fartan; la pêle fe moque du fourgon. en v. fr. machurer. Mafcara viendroit-il de malcara, ou dëscara, dit pour mascara; défigurer?

MAS-CLÂOU. n. pr. Métaitie

close.

MAS-CLÂOU, ou masclou. Voy. áouriglo.

MASCLARI. n. pr. Métairie de Clari. C'eft ainsi qu'on dit, mas, ou mabërna, mas nôou, ou manôou mas roujhë, ou maroujhë, &c. tout autant de n. pr. compofés de mas.

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MASCLOU ou mâou dë mafclou; La colique.

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MASCLOUS; Cirons, crinons ou draconcules: petits infectes qui s'engendrent fous la peau (ou entre cuir & chair) des enfans nouveaux-nés & qui les font fouffrir. Ils font rudes au toucher comme une foie de porc, qui ne feroit que poindre; & font maigrir les enfans.

On les délivre de cette vermine qui leur vient ordinairement aux épaules, en y appliquant de l'huile & en frottant à plufieurs reprises avec le plat de la main, jufqu'à ce qu'on ait détaché ces infectes & que la peau foit devenue unie.

́MASCOT. Voy. Marassal. MASKEJHA, ou mafcaffejha; Lutiner aller de nuit dans une maifon, chercher, fureter, tracaffer pendant la nuit.

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MASNIL. v. 1. diminutif de mas. b. lat. mafnil, mafnilium. en v. fr. mefnil ou ménil; petite portion de champ avec une habitation. De là le ̊n. pr. du Ménil.

MASSA; Piler, écrafer. = Affommer, du grec, masso, pinfo.

MASSACRA. Voy. Mafcagna. MASSACRË; Un attife-feu dans un atelier de filage de foie: emploi de celui qu'on appelle chourou, daus les preffoirs à huile.

MASSAPAN; Boîte à confiture, boîte aux graines pour les couvées des vers à foie ; & non, maffe-pain; pâtifferie d'amandes pilées avec du fucre & pétries avec de la fleur de farine, dont on fait de petits pains, ou paftilles & des tartes de maffe-pain. MASSAPARËN, Piffocot, ou Piffogot; Le Potiron rouge: efpece de champignon vénéneux, comme le défigne fon nom qui fignifie, tue parent: il eft du genre des fiftuleux. Les Italiens l'appellent cambio-colore; parce qu'il devient bleu ou violet, lorfque fon fuc, ou fa féve eft expofée à l'air par une caffure, ou fimplement en y appuyant un peu le doigt: ce qui eft un phénomene affez fingulier.

On affure que ce champignon ceffe d'être mal-faifant lorsqu'on l'a fait bouillir & dégorger enfuite dans de l'eau fraîche.

MASSE, ou maffe; Une loupe de fer des petites forges du Rouffillon.

MASSETO; Maillet de tailleur de pierre. Mafseto; morceau de liége, ou de bois fur quoi font fichées les plumes d'un volant à jouer.

MASSI; Une jetée ; & non, un maffif qui eft impropre.

On fait des jetées en maçonnerie fur le bord des torrens, & on les oppofe de biais au courant de l'eau, pour mettre le bord des champs à couvert & empêcher que le torrent ne les fape & les emporte.

Les jetées qu'on fait dans la mer pour couvrir les vaiffeaux dans un port font appelées, moles 2 pour peu qu'elles foient confidérables.

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MASSILIO; Argent monnoyć. MASSIP mafsipo; Jeune homme, jeune fille. Maffip gros, lourd, épais. Uno groffe malsipo; une groffe maffe de chair,

MÄSSO; La maffe d'un tonnelier, avec quoi il frappe fur le chaffoir, pour chaffer ou enfoncer les cerceaux d'une futaille. = Mâfo d'afclâirë. Voy. Mal. Maffâirë; dérivé de mâsso.

MASSO-BIOOU. v. 1. & n. pr. d'homme: ancien nom des bouchers pour la viande de bœuf & proprement, tue-bœuf, l'italien, mazzare; tuer.

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Ce dernier nom ou tue-bœuf feroit préférable à celui de maffebœuf, que nos Notaires emploient communément dans leurs actes; s'il étoit cependant permis de changer les noms propres en tout ou en partie, fous prétexte de les francifer en les rendant méconnoiffables: ce qui eft contraire aux bonnes regles.

Cet ufage eft d'autant plus extraordinaire que lorfque dans un ouvrage françois on cite un n. pr. anglois ou allemand, on ne s'avife pas d'en changer l'orthographe, quelque hériflée qu'elle foit de confonnes qui n'ont pas coutume de fe trouver enfemble dans des mots françois; encore moins les traduira-t-on dans cette derniere langue : on écrira, par ex. le n. pr. Scheuchzer, fans changer une feule lettre.

Et l'on fe permet des changemens dans les n. pr. languedo

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ciens, dont beaucoup font cependant du haut allemand, étant mis en parallele à côté du françois. N'eft-il donc pas permis à un Languedocien d'être de fa Langue maternelle, la premiere qu'il a appris à bégayer, celle qui lui eft la plus familiere, & qu'ont parlé fes ayeux, pour qui le françois fut long-temps une langue prefque aut étrangere, que celle des peuples qui

nous environnent ?

Cette manie d'altérer les n. pr. ou de les défigurer gagne tous Les jours parmi nous; on figne différemaient de fes ancêtres, foit qu'on imagine qu'il y ait quelque chofe d'ignoble dans Forthographe & la prononciation Languedocienne, foir peut-être que rougiffant de fon origine on cherche à la faire oublier par ce moyen & fe rapprocher d'un nom ou plus illuftre, ou qui Lonne mieux à l'oreille. On fe débaptiferoit volontiers pour s'élever au-deffus de la condition de fes peres. Mais fi l'on venoit nn jour difputer à ces francifeurs de noms leur héritage & leur filiation quelle autre voie auroient-ils pour l'établir que l'exacte conformité de fleur nom avec celui de leurs aïeux ?

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Il faudroit donc écrire en fr. finon, massebiôou, (ce qui feroit le mieux), au moins, maffebiou, ou maffebiol; comme on le trouve dans les anciens cadaftres; & non , maffebœuf. Voy. Dëlëouze & Maourel.

MASSOU; Une botte de chanvre, ou paquer de plufieurs brins de cette plante liés enfemble,qu'on met rouïr dans l'eau. en efp.maço. MASSOULA ; Aflommer : fupplice en ufage dans les États du Pape, plus affreux pour le fpectacle, qui préfente l'étalage d'une boucherie de chair humaine, que pour la fouffrance du patient, qui d'un feul coup tombe & expire.

MASSOULIÉ, ou marfoulié;

MAT

v. 1. & n. pr. Affommeur, garçon de boucher qui affomme les bœufs. en v. fr. marfolier, en ital. amazzare.

MASTICAT; Enduit. MASTIS; Un mâtin. MASTRIGA, ou maftëga; Mâcher. lat. mafticare.

MASTROULIA, ou châouchina; Patiner : manier lourdement du fruit, en lui ôtant fa fleur ou en l'écrafant. en b. br. maftroul; vifage fale & craffeux.

MASTULIA; Pignocher; mâcher mollement & fans appétit. MÄTA. v. l. Bute, tertre. = Certaine quantité de terrain.

MATA; Surpaffer quelqu'un, l'effacer en efprit, en adresse. MATÂBLE, ou batal;

Le

battant d'une cloche; & non, batail. Il eft fufpendu au moyen d'une courroie à la béliere, ou à l'anneau qui eft au haut en dedans de la cloche. Celui de la groffe cloche de N. D. de Paris pefe, dit-on, 1300 livres.

On appelle auffi battans d'une porte, les principales pieces de hauteur où s'affemblent les traverfes. On dit de même le battant d'un loquet, le battant d'un comptoir qui fe hauffe & fe baiffe, le battant d'un métier de rubanier, &c.

MATAFLÉ, ou paraflé. Un gros mataflé; un gros pâté: on le dit d'un enfant gros, potelé & de lourde mine.

MATARIÉ. Voy. Nëfsîjhë; dérivé de máto; imbécille."

MATAS, ou bartas; Buiffon ou hailler.

MATELÔTO; Chemisette de laine, camifolle de molleton; & non, matelote, qui eft une maniere d'apprêter le poiffon en usage parmi les matelots.

MATEOU; Mathieu.

MATEROUN. v. 1. & n. pr. Trait d'arbalete, ou matras. b. lat. materus. Materoun fe prenoit auffi pour maçon à pierre feche. b. lat. macerio, feu maceriarum confector.

à propos de ce qui peut intéreffer les gens de fon voifinage.

MATIGNÉ; Matineux; & non, matinier. L'Acad. dit auffi, matinal pour celui qui s'eft levé matin, & matineux pour celui qui eft dans cette habitude. MATINADO. Ës dějha matinádo; il est déjà grand jour. MATINOS; Heures, ou livre de prieres.

MATO & mata; v. 1. & n. pr. Une natte. en lat. matta.

ΜΑΤΟ ou marádo; Une fane, une touffe. On dit une fane, ou une pampe d'herbes. Uno matado de frigoûlo; une

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touffe de thim. La fane ne fe dit que des feuilles qui fortent immédiatement de terre. Telle eft la fane des oignons, des lis, des poirées : c'eft dans ce fens qu'on dit effaner les bleds. Touffe fe dit auffi des feuilles baffes, mais drues, ferrées & en une grande quantité; telle qu'eft une touffe d'ofeille longue. MATO de jhirouflâdo; Un pied d'œillets.

MATO, ou matado d'âoubrës; Une cepée d'arbres, ou plufieurs jeunes pieds d'arbre qui pouffé de la fouche d'un arbre coupé au pied. en efpgl. mata.

ont

MATO-FAN; Piece de réfiftance pour appaifer la groffe faim de ceux qui dans un repas ont le plus d'appétit.

MATRAS, matraffino ou paffadou; v. 1. Trait, dard, Heche javelor. au figuré, un lourdaud. Voy. doubalëftrié.

MATRAS, Rayons de la roue à tirer la foie.

MATRASSA; Bleffé d'un trait. au figuré; moulu, haraffé. Soti tou matraffa; je fuis tout brifé de fatigue, je n'ai ni bras ni

n. pr. Heritage où l'on a ban
un logement. en b. lat. mazatus,

amazatus.

MAZA. b. lat. massa, maffada, massana; Aflemblage de quelques fermes, ou métairies. De là le n. pr. Massane.

MAZADO, ou mafiêiro; Le tour de la ferme, le vol du chapon champs les plus près d'une ferme, ceux qui l'entourent qui font plus à portée des engrais & de la culture; dérivé de mas.

Le terme mafádo qui eft aujourd'hui la dépendance d'une métairie, fignifioit auffi comme maza, un domaine compofé de plufieurs fermes. b. lat. mafata

MAZAJHE. Voy. Ouftalarië. MAZAJHE. b. lat. mafagium manfio, manfura. en v. fr. mafure, ou maifon, gîte, hôtellerie; & celui qui l'habitoit, mafurier, aujourd'hui n. pr. d'homme, le Masurier.

MAZAOUDIÉ. v. 1. & n. pr. Fermier, habitant de mas, ou de métairie. Ce dernier terme eft corrompu de, moiterie, oa de moitié; de même que métayer l'eft de moitayer.

MAZAOURI. n. pr. abrégé de mas-aou-riou. en lat. manfus að rivum, ou juxta rivum; métairie près d'un ruiffeau.

MAZEL. v. 1. & n. pr. en lat. macellum. b. lat. macellinum; boucherie. Le terme mazel, n'est plus qu'un n. pr. d'un village, ou d'un quartier de ville, où étoit une boucherie. Ainfi il faut dire en fr. le mafel, le mafelviel, &c. Fa mafel; faire boucherie, tuer un cochon.

Difem që tug li mafelier, una vegada en l'an jhuron fobrël 1111. Evanjhélis de Dieu që s'ël mazel dëfra la viella d'Aleft, lur éciënt ën alcuna guifa carn dëmoria, ni

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