idylle, dont la mufique & les paroles font de M. de Gérardin. O Chloé je t'aime, parce que ton ame eft auffi douce que les graces qui t'embelliffent. Cette grotte de verdure, c'est moi qui l'ai faite pour toi. O Chloé!' je t'aime, parce que ton ame eft auffi douce les que graces qui t'embelliffent. Elle eft garantie des ardeurs du midi; les zéphyrs feuls y peuvent pénétrer. O Chloé! je t'aime, parce que ton ame eft auffi douce que les graces qui t'embelliffent. Au pied de fon ombrage eft une petite fource d'eau pure; tous les oiseaux de ce bocage s'y rendront à ta voix; d'ici nous pourrons voir nos troupeaux bondir fur la prairie voisine. Viens, Chloé, viens dans cette retraite, & nous y ferons heureux; car non feulement je t'aime, mais je t'aimerai toujours, parce que ton ame eft auffi douce que les graces qui t'embelliffent. Et Chloé aimera Daphnis, parce qu'aucun berger ne peut l'aimer, ne peut l'aimer mieux que lui. Ainfi chantoit Daphnis, le berger qui planta cette grotte verte: Chloé, du bocage voifin, entendit fon maif chant d'amour; elle en fut vivement touchée, parce qu'elle fentit qu'elle étoit aimée véritablement. mon ami, dit-elle en s'avançant & tendant la main à Daphnis, je viens dans ta grotte, & nous y ferons heureux; car je t'aime plus que mon agneau n'aime l'herbe fleurie, plus que les abeilles n'aiment le doux parfum des fleurs" (1). (1) On trouvera la musique de cette idylle à la fin de l'Ouvrage, |