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ils écrivoient, à peu près comme nous le faifons aujourd'hui avec du vieux linge; avant que l'usage de l'agriculture fut connu en Egypte, cet arbre fervoit à la plus grande partie des ufages de la vie. On fe nourriffoit de cette Plante; on en faifoit des habits, des Bâteaux, des uftanciles de ménage, des Couronnes pour les Dieux, & des fouliers pour les Prêtres; mais à prefent que des inventions plus commodes ont été fubftituées à la place des anciens ufages, on néglige beaucoup cette Plante & on ne prend aucun foin de la cultiver.

On trouvé auffi dans la Baffe Egypte, fur- tout aux enviTons de Rofette, la Plante nommée Lothus, que les habitans du païs apellent Arais Elpis. Les feuilles qui nagent fur

l'eau

,

l'eau en couvrent toute la furface, & y pouffent leurs fleurs. Quelque difference de fentimens qu'on trouve dans les Auteurs anciens & modernes, fur la nature de cette Plante, il faut s'en raporter à l'opinion de Profper Alpin qui croit qu'elle n'eft point differente du Nenuphar aquatique ou Nimphea. Les fleurs de cette Plante entroient dans les Couronnes que les anciens donnoient aux Vainqueurs, & on s'en fert aujourd'hui pour faire une espece de boisson, que les Arabes nomment SorbetNuphar,& c'eft une liqueur trèsbonne pour les chaleurs du foie & le feu des entrailles. On fait pour cela bouillir de l'eau avec du fucre, & on y verse du jus de Lothus: on en mange auffi en Eté la tige & la tête -toutes cruës, & elles fervent

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à rafraîchir & à hume&ter. L'Elhanna, nommé Alcana par les Médecins, eft un arbriffeau qui pouffe plufieurs rameaux. Ses feüilles reffemblent affez à celles de l'Olivier : mais elles font plus courtes, plus larges & d'un verd plus agréable. Les fleurs, qui font rangées comme celles du fureau,ont une bonne odeur. Les Egyptiens en mettent dans leurs bains, dont l'ufage eft très-fréquent parmi eux, tant à caufe de la chaleur du climat, qu'à cause que la Loi de Mahomet ordonne de fréquentes ablutions. Les hommes & les femmes; les riches & les pauvres, fe baignent plufieurs fois le jour avec cette difference les premiers, fur tout les femmes n'oublient rien pour rendre leurs bains délicieux. Elles fe fervent pour cela d'une

que

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liqueur graffe, qui pénétre le corps, & par le moien de la chaleur de l'eau, s'épaiffit & s'attache à la peau. Lorsque le bain eft tiéde, elles prennent des boüillons gras, faits avec de la bammie, de la colocafie, & quelques volailles, qui les rendent rafraîchiffants. Celles qui font pauvres fe contentent de boire de l'huile de fezame, ou d'amandes douces. Généralement tous les Egyptiens, hommes & femmes, fe font frotter le corps, premierement avec de l'huile, puis avec un gros linge, & enfin avec une toille de poil de chèvre ; & fe faifant enfuite favonner, ils fe replongent dans un bain chaud d'eau douce pour fe nettoier. Par ce mofen, & avec une grande diette; car ils font fort fobres, ils évitent plufieurs maladies, & entretiennent leur

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fan

fanté dans un climat mal fain; auffi arrive- t'il fouvent qu'on trouve des gens au-deffus de cent ans, & un grand nombre d'autres. qui vivent 80. ou 90. ans.

La Mélochie eft une Plante haute d'un pied & demi,fes feuilles reffemblent à celles des bétraves; mais un peu plus étroites, plus longues & plus pointues; la fleur en eft petite & de couleur de faffran; la graine eft noire & renfermée dans une petite cellule terminée en pointe. On s'en fert pour les mêmes maladies, pour lefquelles on emploie la mauve. C'est l'aliment le plus commun & le plus agréable de l'Egypte. On fait cuire la Mélochie dans de l'eau, ou avec les viandes ainfi que nos légumes, & on ne fait point de cas d'un repas où l'on n'en fert point. Pour en ôter le goût fade & infipide, on eft:

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