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Oifeaux

trent

gros

Crocodiles étendus fur qui en- l'eau, comme de grandes poudans la tres, fans aucun mouvement.Un gueule grand nombre d'oiseaux, qui Croco- reffemblent affez à des vaneaux

des

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dules. & qui font prefque auffi gros, voloient autour & entroient de tems en tems dans leurs gueules. Dès qu'ils y avoient demeuré un peu de tems, les Crocodiles la fermoient, & la r'ouvroient un moment après pour les laiffer fortir. Je tirai un coup de fufil qui fit rentrer tous les Crocodiles dans l'eau, & les oifeaux s'en étant envoléz, il en paffa quelques-uns près de nôtre Barque que je tuai. On me dit là-deffus que ces oifeaux, qui ont en effet une pointe très-aiguë au bout des aîles, piquent le Crocodile quand ils fe trouvent enfermez, ce qui l'oblige à leur redonner la liberté. Ils fe nourriffent aparem

ment

ment de ce qui refte entre les dents de cet animal, aiant dequoi fe garantir par leur piqure du dan ger qu'ils courroient fans ce fecours. C'eft fans doute ces oifeaux dont parle Pline & qu'il nomme Trochilos.Beitar, auteur Arabe, en raconte la même chofe, fans les nommer. Quoiqu'il en foit, j'ai aporté des aîles de ces oi·seaux, que j'ai eu l'honneur de prefenter à Monfeigneur le Duc de Chartres,qui les conferve dans fon Cabinet, comme une des raretez des plus fingulieres. Le goût déclaré que ce jeune Prince a pour tout ce qu'il y a de curieux dans la nature, nous annonce déja qu'il marchera dignement fur les traces d'un Pere,aux connoiffances de qui il n'y a rien de caché.

Le vent aiant commencé fur le foir à être favorable, nous continuâmes nôtre route jufqu'à

teur

ne.

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qu'à une heure après minuit, que nous amarâmes pour paffer le refte de la nuit près de terre. Nous avions alors dépaffé L'Au- Luxor, & nous étions vis à vis arrive de Gorne, gros Bourg qui est à. Gor- à une lieue du Nil. Le lendemain matin j'envoiai le Cauvas porter la Lettre d'Agi Achmet à fon Caimacan; mais il en fut très- mal reçû cet Officier avoit aparemment apris que Moustapha avoit mal-traité les gens de fon Maître, lorsqu'ils voulurent nous faire changer de Barque, pour nous en donner une que nous trouvâmes trop petite. Il vint cependant à nôtre bord; mais il ne voulut nous fournir aucun fecours, pas même du pain dont nous avions alors un extrême befoin. Il refufa, avec la même dureté, la propofition que nous lui fîmes

de

de laiffer aller à Gorne le Pere François, dont la maladie augmentoit considérablement : ainfi nous fumes obligez de paffer outre. Comme le vent étoit contraire, nous ne fîmes qu'une lieuë de chemin, & il fallut s'arrêter vis-à-vis le Village d'Armant, qui est à une lieuë delà.

A peine avions nous été une heure dans cet endroit, que nous vimes venir trois Cavaliers, parmi lesquels étoit le fils d'un Chek Arabe de ce canton avec deux de fes domestiques: il nous parla fort gracieufement, & nous offrit fes fervices. La premiere chofe que nous lui demandâmes fut de nous don ner du pain, qu'il fit aporter fur le champ

Comme la maladie du Pere

François augmentoit confidé

ra

rablement , que la plupart des gens de l'équipage étoient in-. commodez,que Moustapha n'en pouvoit plus de fatigue, que le vent étoit toûjours contraire, & les chaleurs très-violentes; je réfolus de tenir un petit conseil, pour favoir fi nous devions continuër nôtre route. Tout le monde s'offrit d'abord à m'accompagner par tout, même au péril de Raifon la vie; mais après avoir meure ment pelé tous les inconvéniens dont je viens de parler, il fut réfolu tout d'une voix de ne aut. point paffer outre, & de nous en retourner au Caire. J'étois extrêmement mortifié de ne pouvoir pas aller jufqu'à Effemay, où l'on voit les ruïnes d'un Temple magnifique ; mais il fallut céder à la neceffité, efperant de me dédommager par la vifite des lieux que j'avois laiffé

pour

quoi

il ne monte pas

plus

fur

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