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la vûë de l'Ile de Corfe, où le tems s'étant changé tout d'un coup, le vent devint fi violent que nous fûmes obligez de relâcher à l'Oristan, qui eft une Baye de l'Ile de Sardaigne, où nous nous mâmes à couvert de la tempête. Après y avoir de meuré fept jours, on remit à la voile, & on vint moüiller par un affez beau tems au Port de la Siouta, d'où nous arrivâmes aux Ifles de Marseille le quinze. Après avoir débarqué, nous fûmes conduits au Lazaret pour y faire la quarantaine, précaution que l'on prend à l'égard de tous ceux qui reviennent du Levant., pour éviter le mauvais air qu'ils pourroient aporter d'un païs où la pefte & d'autres maladies contagieufes régnent fouvent. Le Lazaret eft un des plus beaux Bâtimens qu'on puiffe voir; les

voiageurs y font parfaitement bien logez, & il n'y manque rien de ce qui y eft néceffaire pour les commoditez de la vie. On donne à chacun une garde, autant pour le service, que pour empêcher qu'on ne parle aux autres, qu'à une certaine diftance. Lorsqu'on a fait cette ennuieuse quarantaine, on eft par fumé avec des herbes odoriférentes, & on a la liberté de s'en aller. Ce lieu eft gouverné par des Intendans de la Santé, qui ont foin d'y entretenir un grand ordre.

Au retour du Lazaret j'allai à Marseille, où après quelque féjour, je revins à Paris, après un voiage de près de quatre ans. Quelque-tems après mon retour, M. l'Abbé Bignon reçût une Lettre de M. le Maire, & une Relation de ce qui étoit ar

rivé en Ethiopie au fujet de quelques Miffionnaires à qui on avoit fait fouffrir le Martyre. Comme il m'a permis de la communiquer au Public, on ne fera pas fâché de la trouver à la fuite de ce Journal. La Traduction en eft peu élégante; mais on n'a ofé y toucher, de peur de changer le fens de l'Original, qui ne m'a pas été communiqué...

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Traduction de la Lettre du R. P. facques d'Oleggio, Procureur & Supérieur à Moka dans le Roiaume d'Yemen, écrite les 23. Août 1716. à Son Eminence le Car-, dinal Sacripante.

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Omme les réponses du
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l'année paffée ont été perduës, ›› j'ai crû qu'il étoit à propos de >> lui faire part fuccinctement de tout ce qui m'eft arrivé. Je dis donc premierement que l'année 1713. par ordre exprès du feu R. P.Libérat de S. Laurent , Préfet des Miffions, je partis de Moka pour Quandar le 20. Novembre, où j'arrivai le 28.

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obligé de paier à Mezzave 80. " reaux d'Espagne, & avoir mê- "< me couru rifque dans le che- « min de la vie & de la perte de " mes hardes; à peine y fus je arrivé que je rendis vifite au Roi " Tuftos, qui me témoigna la “ joie qu'il avoit de mon arrivée, <<< & parut fort content du petit " prefent que je lui offris, & qui confiftoit entr'autres choses, en deux vases d'huile de canel- " le & de girofle fort eftimée " par les Abyffins, & qui m'a- " voient été donnez par les Hol. " landois. Il me fit offre, ainfi “ qu'il avoit fait à nos Miffion- "naires, de quelques terres qu'il " vouloit nous donner, affurant “: qu'on ne pouvoit pas vivre au. " trement dans fon Roiaume ; ce mais il admira avec une grande édification le refus que nous "** fimes de les accepter. Nous " Tom, III,

H. aprî

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