Imágenes de páginas
PDF
EPUB

СНАР.
X X V I.

lents & irréguliers, que les différentes coutumes des peuples déterminent, tantôt à fe frapper la tête, ou la poitrine, ou la cuiffe ; tantôt à s'arracher les cheveux, ou à déchirer les habits.

SUR L'HISTOIRE DE JUDA ET DE THAMAR,

Quoique la plupart des faits de cette hiftoire. foient arrivez, comme on l'a dit, depuis que Jofeph eut été emmené en Egypte, il y a néanmoins quelque raifon de s'étonner de ce que l'Ecriture interrompt tout d'un coup un récit auquel on commençoit à s'intéreffer, par un autre qui en eft abfolument détaché, & qu'il étoit aifé & naturel de placer plus haut..

Mais l'Efprit faint, qui conduifoit la plume de Moïfe, nous a ménagé ici une inftruction, que les circonftances rendoient très - néceffaire. Après ce que nous venons de lire de la rare & parfaite vertu de Jofeph, au milieu d'une troupe de fréres vicieux & corrompus, il étoit naturel de penfer que les promeffes faites à Abraham, à Ifaac, & à Jacob, ne pouvoient regarder que lui; & qu'étant, comme fes péres, plein de foi & de piété, & portant la reffemblance de Jefus-Chrift, il devoit par préféren. ce aux autres enfants de Jacob, avoir l'honneur de lui donner la naiffance. Mais l'Ecri. ture, pour nous faire fentir combien la proGénef, to, 5. messe du Rédempteur eft gratuite, & par con féquent celle du falut, oppofe à la vertu de Jofeph, dès le commencement de fon hiftoire, le récit fcandaleux des crimes de Juda, & de fa famille: elle nous dit que c'eft un tel homme qui fera préféré au chafte Joseph; & que c'eft un fils né de fon incontinence, qui par une fuite de defcendants donnera au monde le Iufac

par excellence, & par lui la véritable juftice.

.

Ce qui eft encore plus étonnant, c'eft que CHA P. Thamar devenue mére par un incefte, fera X X V I. nommée après fes deux enfants dans la Généa- Mat. 1. logie du Sauveur, auffi bien que Rahab femma de mauvaise vie, & Bethfabée adultére. Les Prince & les Grands du monde fuppriment, s'ils peuvent, dans la fuite de leurs ancêtres, tout ce qui fait quelque tache à la gloire de leur origine. Mais Jefus-Chrift, fans craindre, de fe déshonorer, parce que fa gloire vient de Dieu, & non pas des hommes, a voulu que par une diftinction marquée, des perfonnes d'une vie fcandaleufe fuffent nommées dans fa

Généalogie felon la chair ; pour montrer que le myftére du falut des hommes étoit l'ouvrage de la feule miféricorde de Dieu; & qu'aucun pécheur, quelques énormes que puiffent être fes crimes, n'eft exclus de l'efpérance de participer au fruit de la Rédemption.

[Fuda ordonna à Onan fon fecond fils d'époufer la veuve, afin &c.] Nous apprenons de cet endroit que l'ufage d'époufer la veuve du frére mort fans enfants, étoit plus ancien que la Loi de Moïfe, qui en fit un précepte; & nous ne pouvons en attribuer l'origine qu'à une tradition de la famille de Noé, ou de la postérité de Sem, de qui defcendoit Abraham.

RY..

An du Mon

de 2276.

yo yo yo yo yo voye ye yo yo yo te

CHAPITRE

XXVII.

Jofeph chez Putiphar,. Confiance que fon maitre prend en lui. Il réfifte aux follicitations de fa maitreffe. Il eft accufé, &. mis en prifon. Gen. 39.

LE

[ocr errors]

Es Ifmaélites ayant emmené Jo feph en Egypte, le vendirent à un Seigneur Egyptien nommé Putiphar, Capitaine des Gardes de Pharaon. Le Seigneur étoit avec Jofeph, & tout lui réuffiffoit heureufement. Son maître voyant que le Seigneur étoit avec lui,, & qu'il faifoit profpérer toutes chofes entre fes mains, le prit en affection. Jofeph fe donna tout entier à son service; & Putiphar l'établit fur toute fa maifon, & lui mit en main tout ce qu'il poffédoit. Dès ce moment la bénédition du Seigneur fe répandit fur tous les biens de l'Egyptien, tant à la ville qu'à la campagne, à caufe de Jofeph, enforte que fon maître fe repofant fur lui du foin de toutes les affaires, n'en avoit point d'autre que de fe mettre à table, & de manger.

Jofeph étoit beau de vifage, & d'une taille avantageufe. Il y avoit long-temps qu'il demeuroit dans cette maifon, lor

que la femme de fon maître l'ayant regardé avec un mauvais défir, le follicita CHA P. en l'abfence de fon mari à commettre XXVIL le crime. Mais il le refufa, & lui dit : Vous voyez que mon Seigneur m'a confié toutes chofes, & que m'ayant laiffé le maître de tout, il ne s'eft réfervé que vous feule, qui êtes fa fem, me. Comment donc pourrois-je commettre une telle infidélité, & pécher contre mon Dieu ? Elle continua de le folliciter ainfi durant plufieurs jours, fans qu'il voulût l'écouter. Enfin, un jour qu'il étoit entré pour faire quelque chofe qui étoit de fon devoir, comme il n'y avoit là aucun des gens de la maison, cette femme le prit par le manteau; & elle le preffoit de confentir à fon mauvais défir. Alors Jofeph lui laiffant le manteau dans les mains, s'enfuit. Elle appelle auffi-tôt fes domeftiques. Voyez, leur dit-elle, il nous à amené cet Hébreu pour nous faire infulte. Il est venu à moi dans le deffein de me corrompre : j'ai jetté un grand cri; & dès qu'il m'a entendu erier, il a laiffé fon manteau; & a pris la fuite. Elle garda le manteau; & lorfque fon mari fut de retour, elle accufa Jofeph d'avoir voulu lui faire violence, mongrant le manteau comme une preuve de

[ocr errors]

CHAP.

la vérité de ce qu'elle difoit. Putiphar trop crédule aux paroles de fa femme, XXVII. entra dans une grande colére contre Jo fep: il le fit prendre, & enfermer dans

la prifon, où l'on gardoit ceux que le

:

PL 104. 10. Roi faifoit arrêter. On lui mit d'abord les fers aux pieds, & on le chargea de chaînes mais le Seigneur fut avec Jo feph il répandit fur lui les effets de fa bonté; & lui fit trouver grace devant le Gouverneur de la prifon, qui lui con fia le foin de tous les prifonniers. Il ne fe faifoit rien que par fes ordres ; & lo Gouverneur fe repofoit de tout fur lui, parce que le Seigneur étoit avec Jofeph, & qu'il le faifoit réuffir en toutes chofes.

ECLAIRCISSEMENTS ET REFLEXIONS.

[ocr errors]

[Le Seigneur étoit avec Fofeph. ] Ces deux mots difent tout pour nous inftruire & nous confoler. Jofeph enlevé de la maifon de fon pére, & pour ainfi dire, arraché d'entre ses bras, privé de tout, & de la liberté même, lè vré à des étrangers, transporté dans un pays inconnu, paroît très - malheureux aux yeux de la chair: mais il eft heureux aux yeux de la foi, puifqu'au milieu de toutes ces privations dont la nature a horreur, Dieu, c'eft-à-dire le fouvemain bien, eft avec lui. Quelle confolation pour ceux qui fouffrent dans le même efprit que Jofeph On peut leur ôter comme à lui, des

« AnteriorContinuar »