res ont été représentez depuis le commencementt du monde dans la vie des Patriarches & des autres Saints, par des traits qui en étoient autant d'images vivantes & animées, & qui en devenoient en même temps la promeffe & le gage pour ceux qui avoient les yeux de la foi. Ces mêmes mystéres ont été enfuite figurez par tout ce qui est arrivé au peuple Hebreux dans l'E-gypte, dans le defert, & dans la Terre promife, & par les divers fymboles de la Loi Mofaïque, dont le facerdoce, le fanctuaire, les facrifices, les cérémonies étoient autant de tableaux qui en exprimoient les caractéres. Enfin Dieu les a fait annoncer à différentes reprises, & dans le dernier détail, par la bouche d'une longue fuite de Prophétes ; qui étant prefque tous féparez par les temps & par les lieux; mais pleins du même efprit, & éclairez de la t même lumiére, ont été parfaite- attendît avec une ferme foi les & fenfibles. III. Une des principales fins que Dieu s'eft propofée dans les Ecritures, eft d'établir dans l'Ancien Teftament, par une multitude de faits remarquables, la foi de fa Providence, qui diftribue feule tous les biens vifibles & temporels; & de faire éclatter dans le Nouveau fa miféricorde, qui difpenfe feule par Jefus-Chrift les biens éternels & invifibles; & d'attirer par cette double confidération la confiance de l'homme dans tous fes états. Le premier lien qui unit les créatures intelligentes au Créateur, eft la perfuafion où elles font, qu'il fe rend attentif à tous leurs befoins, & à tous leurs defirs; qu'il est tout-puiffant pour les remplir; qu'il préfide à tous les événements de la vie, & en régle fouverainement toutes les circonftances jufque dans le moindre détail. Cette conviction intime eft le fondement de toute la, Religion: elle attache d'abord les hommes au premier Eftre, par le fentiment même de leurs befoins & les rend, pour ainfi dire, religieux par intérêt. L'experience des bienfaits de Dieu Créateur, leur fert enfuite de dégrez, pour; s'élever au Dieu Sauv,ur. L'habitude de ne voir que Dieu dans tous les événements naturels, les accoutume peu રે peu à no voir que lui dans les chofes d'un ordre fupérieur; & la bonté avec laquelle il les exauce, lorsqu'ils l'invoquent pour leurs befoins temporels, les prépare à lui demander, & à attendre avec confiance les dons inestimables de la juftice, de la perfévéranee, & de la gloire. ५ Cependant admirons ici la profonde fageffe de Dieu. Il montre & promet à l'homme dans l'Ancien Teftament les biens fenfibles, comme la figure & le gage des dons fpirituels qu'il doit attendre de lui feul. Mais fi les avantages temporels fuivoient toujours la vertu, & ne fuivoient qu'elle; l'homme efclave des fens & de la cupidité prendroit le change il s'attacheroit infailliblement à l'ombre, & négligeroit la réalité : il ne ferviroit plus Dieu pour luimême, mais pour des récompenfes diftinguées de lui. La piété mise à ce prix, en devenant commune, : dégénéreroit, & ne feroit plus une Heb. 11.3. &c. |