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Rome.

que tems après dans la Theffalie 3 près de Pa- Ans de leopharfale avec de nombreuses armées, & en vinrent aux mains. Pompée avoit quarante mille hommes d'infanterie, fept mille chevaux à fon aîle gauche, & cinq mille à la droite, fans compter les troupes auxiliaires qui lui étoienţ venues de tout l'Orient, toute la nobleffe, le nombre infini de Sénateurs, & d'autres perfonnes qui avoient été ou Préteurs ou Confuls & qui avoient fubjugué plufieurs peuples. Céfar n'avoit pas trente mille hommes d'infanterie & mille chevaux.

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exprime cette pensée fort noblement au 143. verf. d'a même Livre.

Tum Cottta Metellum

Compulit audaci nimium defiftere capto.
Libertas, inquit, populi, quem regna coercent's
Libertate perit ; cujus fervaveris umbram,

Si, quicquid jubeare

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Céfar, au rapport de Plutarque, prit dans cette Epar gne tout ce qu'il voulut ; ce Prince a tellement dégu fé la chofe dans fon hiftoire de la guerre civile, qu'on n'y trouve rien d'injufte, ni de violent.

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Etant donc paffé en Grece, il choifit un pofte près de Pharfale, & s'y étant retranché avantageufement, il renvoya fes vaiffeaux à Brundufium pour lui ame ner le reste des troupes qu'il y avoit laiffées, mais voyant qu'ils tardoient trop à revenir il réfolut d'aller lui-même à Brundufium pour s'éclaircir de ce retardement. Ainfi il s'embarqua feul dans un petit vaiffeau, où il fe vit bientôt à la merci de la plus violente tempête. L'éxtrême confiance qu'il avoit en fa fortune, lui fit dire ces paroles à fon Pilote pour le raffurer: Quid times? Cafarem vehis. Que crains tu ? tu portes Céfar. Voyez Florus liv. 4. chap. 2.

3. Près de Paleopharfale, &c.) Les deux camps n'étoient féparés que par les plaines de Pharfale ville de

Theffalie.

Jamais les troupes Romaines ne s'étoient af

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unum neque majores, neque melioribus ducibus convenerant totum terrarum orbem facilè fubacturæ fi contra Barbaros ducerentur; pugnatum tamen eft ingenti conteptione: victufque ad poAremum Pompeius, & caftra ejus direpta funt ipfe fugatus, Alexandriam petiit, ut à rege Ægypti, cui tutor à Senatu datus fuerat, propter juvenilem ejus ætatem, acciperet auxilia: qui fortunam magis, quàm amicitiam fequutus, occidit Pompeium, caput ejus & annulum Cæfari mifit: quo confpecto, Cæfar etiam lacrymas fudiffe dicitur ti viri intuens caput, & generi quondam fui.

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tan

I En plus grand nombre, &c.) Florus dit qu'il y a voit de part & d'autre plus de trois cent mille hommes, fans compter les troupes auxiliaires de plufieurs Rois, & les fecours du Sénat & de la Nobleffe.

2. Pompée fut enfin vaincu, &c.) Cette victoire de Pharfale qui avoit été un coup décifif, &, pour ainfi dire, un Arreft du ciel prononcé fur les guerres ci-viles de Rome, n'éblouit pas tellement Cefar, qu'il ne fongeât que Pompée, le chef du parti oppofé, vivoit encore, & que ce feroit bientôt à recommencer, fi on lui donnoit le tems de recueillir les débris de fon armée. C'est pourquoy il donna fes premiers foins à le pourfuivre, ce qui fut caufe de la fin tragique de Pompée. Car, felon toutes les apparences, on ne l'eût pas fait mourir, fi l'on n'eût été affuré que Céfar le pourfuivoit

3. Il fe retira à Alexandrie, &c.) Pompée fe retira à Pélufe ville d'Egypte, efperant que Ptolomée qui en étoit Roy, lui donneroit un azyle affuré dans fa Cour. Ce Prince qui étoit alors en guerre avec fa fœur Cléopatre qui lui difputoit la couronne croyant trouver un appuy dans un fi grand Capitaine, parut d'abord fort porté à le recevoir; mais fes courtians le firent bientôt changer de fentiment en lui

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femblées en plus grand nombre dans un mé-Ans do me lieu, ni fous de plus grands Capitaines; Rome. elles euffent aisément conquis toute la terre, fi on les eût menées contre des Barbares. On combattit avec beaucoup de chaleur de part & d'autre, la victoire fut longtems difputée mais Pompée fut enfin vaincu, & fon camp fut pillé; contraint de prendre la fuite, 3 il fe retira à Alexandrie pour demander du fecours au Roy d'Egypte, dont le Sénat l'avoit fait tuteur, parce que ce Prince étoit fort jeune : mais Ptolomée écoutant plutôt la fortune que l'amitié, fit tuer Pompée, & envoya la tête & fon anneau à Célar, qui, à ce qu'on dit, ne put s'empêcher de pleurer en voyant la tête d'un fi grand homme, qui même avoit été fon gendre.

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repréfentant qu'il fe feroit ennemi de Céfar, & qu'il l'auroit fans doute fur les bras. Alors Ptolomée écoutant plûtôt leurs confeils que les devoirs de l'amitié, envoya à Pélufe deux Romains, Septime & Salvius, avec un Egyptien nommé Achillas, pour complimenter Pompée de fa part, & lui dire qu'il feroit très-bien reçu. Pompée qui ne fe doutoit aucunement de l'artifice, pafla dans leur barque pour aller

Alexandrie. Il y fut à peine entré, que ces traîtres l'égorgerent à la vue de fa femme Cornelie, de fon fils Sextus, & de quelques-uns de fes amis qui étoient dans fa Galere.

Ptolomée effrayé de l'arrivée de Céfar, lui envoya la tête de Pompée, dans l'efperance de le le rendre favorable, mais Céfar en la voyant ne put retenir fes larmes, & parut fi vivement touché de la mort de ce grand homme, que fes affaffins défefperans de trouver l'impunité de leur crime, réfolurent de faire mourir Céfar lui-même. Ainfi Ptolomée par le confeil de Photin & d'Achillas, ayant man qué de faire périr Céfar dans les embuches qu'il lui avoit dreffées, l'attaqua ouvertement, & fut bientot payé de fa perfidie.

Ce Ptolomée étoit l'aîné des fils de Ptolomée Au letes, & frere de Cléopatre. Ptolomée Auletes avoit ordonné en mourant qu'il partageroit la couronne d'Egypte avec Cléopatre qu'il lui avoit fait époules; mais ce Prince la chaffa afin de regner feul. Cefar

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en qualité de Conful, voulut le réconcilier avec fa foeur, parce que leur pere avoit inftitué le Sénat de Rome éxecuteur de fon Teftament. Ptolomée

Mox Cæfar Alexandriam venit; ipfi quoque Ptolomæus parare voluit infidias; qua cauffa regi bellum illatum est: victus in Nilo periit; inventumque eft corpus ejus cum lorica aurea. Cæfar Alexandria potitus, regnum Cleopatræ dedit, Ptolomæi forori, cum qua confuetudinem ftupri habuerat. Rediens inde Cæfar, Pharnacem Mithridatis magni filium, qui Pompeio in auxilium apud Theffaliam fuerat, rebellantem in Ponto, & multas populi Romani provincias, occupantem, vicit acie: pofteà ad mortem coëgit.

Inde Romam regreffus, tertiò fe Confulem fecit cum M. Emilio Lepido, qui ei Magifter equitum Dictatori ante annum fuerat.

I Le défit en un seul combat, &c.) Florus liv. 4. chap. 2. compare dans cette occafion Céfar à la foudre qui part & frappe en même tems, & dit que ce grand Capitaine avoit plûtôt vaincu fon ennemi qu'il ne l'avoit apperçu. Hunc nempè Pharnacem } Cafar aggreffus, dit-il, uno. &, ut fic dixerim, non toto pralio, obtrivit more fulminis, quod uno eodemque momento venit, percuffit, abfceffit. Nec vana de fe prædicatio eft Cafaris, ante victum hoftem effe quam vifum.

Suetone dans la vie de Céfar chap. 37. parle ainfi de la promptitude avec laquelle Pharnace fut vaincu. Pontico triumpho inter Pompa fercula trium verborum pratulit titulum. Veni. Vidi. Vici. Non acta belli fignificantem ficut cateri, fed celeriter confecti notam. C'est-à-dire que lorsque Céfar triompha du Pont, on vit entre les autres ornemens de la Pompe cette infcription. Je fuis venu. J'ay vu. J'ay vaincu...

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'ayant point voulu de paix, fut vaincu, & Céfar Ans de donna le Royaume d'Egypte à Cléopatre, après lui Rome. avoir fait époufer le jeune Ptolomée fon frére.

Céfar vint auffitôt à Alexandrie, où Ptolo-
mée voulant le furprendre, fut furpris lui-même
par Célar qui lui déclara la guerre, & le vain-
quit;
en voulant fe fauver il fe noya dans le
Nil où l'on trouva fon corps couvert d'une cui-
raffe d'or. Céfar s'étant rendu maître d'Alexan-
drie, donna le Royaume d'Egypte à Cléopatre,
fœur de Ptolomée, avec laquelle il avoit eu quel-
que galanterie enfuite i paffa dans le Pont,
fachant que Pharnace fils de Mithridate, non
content d'avoir donné du secours à Pompée dans
la Theffalie, s'étoit révolté, & s'étoit même
emparé de plufieurs Provinces qui appartenoient
aux Romains; Céfar le défit en un feul cont-
bat, & l'obligea de fe donner la mort.

De là il revint à Rome où il fe fit Conful pour
la troifiéme fois avec M. Emilius Lépidus qu'il
avoit eu pour Général de fa Cavalerie, l'année
précédente, lorfqu'il étoit Dictateur.

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qui n'étoit pas comme, les autres. pour représenter ses vi-
Etoires mais la promptitude avec laquelle il les avoit rempor-
tées. Plutarque veut que Céfar ait écrit ces trois mots
Veni. Vidi. Vici. à un ami, pour lui marquer le peu de
durée de cette guerre. Ciceron Epist. 9. à Atticus
dans le tems même qu'il parloit de Céfar en enne-
mi, le regardoit comme un prodige de promptitude
& de vigilance.

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Célar n'étoit pas feulement habile à vaincre, mais il fçavoit profiter de la victoire, bien different d'Annibal, qui fe fût rendu maître de Rome s'il eût continué fa marche & fuivi le confeil de Maharbal it ne remportoit aucune victoire qu'il n'en tirât tous les avantages. Ce n'étoit pas affez pour lui de mettre fes ennemis en déroute, il en pourfuivoit jufqu'aux moindres reftes, tandis qu'ils étoient encore étonnés de leurs premieres difgraces; il ne fe bornoit point au gain de quelques batailles, il cherchoit á finir uneguerze, & comptoit pour rien tout ce qu'il avoit

707.

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