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rallié fes troupes, 2-il demeura vainqueur; le Ans de fils aîné de Pompée fut tué, & l'autre prit la Rome. fuite.

710. Le jour des Ides de Mars.

le 15.

il étoit né

Son premier Triomphe fut celui des Gaules, enfuite celui de l'Egypte, puis celui de Pont & de fon Roy Pharnace, le quatrième d'Affrique & de la dé- âgé de faite du Roy Juba, & le dernier celui d'Efpagne. ans. Tous ces Triomphes furent differens les uns des l'an de autres pour la pompe & pour la magnificence. Celui des Gaules fut le plus fuperbe Célar monta au Ca- Rome 654. pitole aux flambeaux, quarante élephans portoient Sous le des Lampes à droit & à gauche.

2. Il demeura vainqueur. &c.) Céfar prit peu de cinquiétems après cette victoire Munde & Cordoue, & é- me Consant de retour à Rome, il triompha de l'Espagne, Marius. & fut créé Dictateur perpetuel.

civiles

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Cæfar aprés avoir mis fin à toutes les guerres revint à Rome, où il agit avec plus de hauteur que jamais, & contre la coutume de la liberté Romaine. Ainfi comme l'on vit qu'il diftribuoit à son gré les dignitez qui ne fe donnoient auparavant que par les fuffrages du peuple; qu'il ne daignoit pas même fe lever lorfque le Sénat venoit lui préfenter quelque décret, & qu'en plufieurs autres chofes il fe comportoit en Roy & prefque en Tiran plus de foixante tant Sénateurs que Chevaliers Romains 1 conspirerent titre, & fe retira néanmoins tout chagrin de ce que le peuple ne l'avoit pas contredit lorfqu'il rejetta la falutation de fes fayoris. Ceux-ci ne fe rebuterent point, car pendant la fête des Lupercales, Marc Antoine qui étoit Conful s'approcha de Céfar, & lui voulut mettre le diadême. Un petit nombre de gens apoftés applaudirent, mais le peuple ne les imita point. Céfar repouffa Marc Antoine & alors les applaudiffemens du peuple firent retentir le lieu. Cette tentative de Marc Antoine fut réiterée un peu après, mais avec la même fortune. Ce qu'on n'avoit pu faire fur l'original, on le fit fur les copies on mit des diadêmes à la tête des ftatuës de Céfar: deux Tribuns du peuple les firent ôter, informerent contre ceux qui avoient les premiers donné à Céfar le

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Sulat de

710.

fuerunt inter conjuratos, duo Bruti, ex eo genere Bruti qui primus Roma Conful eft factus, & reges expulerat ; C. Caffius, & Servilus Casca. Ergo Cæfar, cùm Senatus die quadam inter cæteros veniffet ad Curiam, tribus & viginti vulneribus confoffus eft.

titre de Roy, & les menerent en prifon : le peuple les en benit, & les fuivit avec de grands applaudiffemens. Céfar au contraire les dépofa de leur_charge, à ce que dit Plutarque dans la vie de cet Empe

reur.

Ainfi tous ceux qui fentoient encore dans leurs veines une goute de fang Romain, crurent qu'il n'y avoit pas de tems à perdre, & folliciterent. Brutus à fe fouvenir qu'il portoit le nom de celui qui chassa Tarquin.

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2. S'étant rendu au Sénat, &c. ) Céfar le jour de fa mort balança quelque tems s'il fortiroit ou s'il ne fottiroit pas, quoiqu'il fût que ce jour-là avoit été deftiné pour difcuter dans le Sénat plufieurs affaires de la derniere importance. La caufe de fon irréfolution vint particulierement d'un mauvais fonge de fa femme. Il en fut ébranlé, mais non pas jufqu'à ne vouloir pas fortir il fallut pour lui faire perdre la réfolution de refter, qu'il apprit que les victimes qu'il avoit fait immoler, n'annonçoient rien de favorable. Il ne feroit point allé au Sénat, fi l'un des conjurés n'avoit eu l'addreffe de le prendre par fon foible, en lui difant entr'autres chofes : Que diront a Céfar vos ennemis, s'ils apprennent que vous attendez à venir regler Pappelloit les plus importantes affaires de la République, que votre femfon fils, me faffe de beaux fonges? Il fortit donc fur les cinq croyoit heures pour aller au Sénat; en chemin un homme même é lui donna un billet qui lui découvrit la confpiration, tre fon mais il le mêla parmi quelques autres papiers qu'il pere, à tenoit en fa main gauche, fans l'avoir lû, & entra caufe de au Sénat où il ne fut pas plûtôt affis que les Confes galan- jurés l'environnerent & le percerent de 23 coups. tries a Cimber Tullius porta le premier coup. On dit que vec Ser- que quand Brutus fe jetta fur lui, Céfar lui dit, Et quoy vilie me- à mon fils, tu en es auffi Voyez Plutarque dans la

re de vie de Céfar.

Brutus.

Suctone dit que Céfar voyant qu'on lui préfentoit

La

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fa mort. Les chefs des Conjurés furent les deux Ans de Brutus Caius Caffius & Servilius Cafca, les Rome. deux premiers defcendoient de ce fameux Brutus qui fut le premier Conful à Rome, après en avoir fait chaffer les Rois.. Céfar 2 s'étant donc rendu au Sénat un certain jour, fut percé de vingt-trois coups de poignard.

le poignard de tous côtez, fe couvrit la tête de fa robe, & reçut les 23 coups fans avoir jetté qu'un foupir à la premiere bleffure.

Il ne faut pas oublier que l'an de Rome 708. Céfar réforma les défordres que les Pontifes avoient introduits dans le Kalendrier & dans les Faftes. Il dif pofa l'année felon le cours du foleil en lui donnant 365 jours, & ayant ôté le mois intercalaire, il intercala feulement un jour de quatre en quatre années. Et afin qu'à l'avenir en commençant l'année par le premier jour de Janvier, l'ordre des faifons fût bien reglé, il interpofa deux mois entre Novembre & Décembre, de telle forte que cette année là fut de quinze mois, avec le biffextil qui étoit échu dans cette année, felon la coutume. Ainfi la premiere année Julienne fut la 709. de la fondation de Rome. Céfar mourut la feconde année Julienne, l'an de Rome 710. & 44 ans devant la naiffance de J. C.

Μ

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EUTROPII

LIBER SEPTIMUS.

A

NNO Urbis DCC. fere ac nono, interfecto Cæfare, bella civilia reparata funt, percufforibus enim Cæsaris Senatus favebat. Antonius Conful partium Cæfaris, civili bello opprimere eos conabatur. Ergo turbatâ Republicâ multa Antonius fcelera committens, à Senatu hoftis judicatus eft; miffi ad eum perfequendum duo Confules Panfa &

I. Les guerres civiles, &c.) La premiere caufe de la guerre civile fut l'ouverture du Teftament de Céfar. Antoine voyant que cet Empereur avoit fait Octavien fon premier heritier, & l'avoit adopté, conqut tant de haine & de mépris contre ce jeune Prince, qu'il réfolut de profiter de fa jeuneffe pour ufurper la domination à laquelle il afpiroft. Cette guerre Te divife en cinq; celle de Modenes, celle de Philippes, celle de Peroufe, celle de Sicile & enfin celle

d'Actium.

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2. Le Conful M. Antoine, &c.) Il étoit Collegue de Jules Céfar; Dolabella fut Conful à la place de ce dernier. Antoine étoit petit fils de Marc Antoine l'Orateur, & fils de Marc-Antoine furnommé le Crétique.Il époufa plufieurs femmes : la premiere s'appelloit Fadie, elle étoit fille de Bambalion homme auffi méprifable par les défauts de fa perfonne que par la baffeffe de fon éxtraction, mais elle étoit fort riche. La feconde fe nommoit Antonie; elle étoit fa coufine germaine, & fille de C. Antoine collegue de Ciceron dans le Confulat, mais il la répudia bientôt fous prétexte qu'elle entretenoit un commerce de galanterie avec Dolabella. La 3. s'appelloit Fulvie, c'étoit la veuve de Clodius affaffiné par Milon. Il

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EUTROPE

LIVRE SEPTIE'ME.

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PRE'S la mort de Céfar environ l'an de Ans do ARB Rome fept cent neuf, I les guerres civiles Rome. fe rallumerent, parce que le Sénat favorifoit les 710. meurtriers de Céfar, 2 Le Conful M. Antoine qui étoit du parti de cet Empereur,faifoit tous les efforts 3 pour les perdre par une guerre civile ; ainfi comme il avoit mis la République en défordre, & qu'il commettoit toutes fortes de crimes, le Sénat le déclara ennemi de la patrie. On envoya pour lui faire la guerre les deux Confuls Hirtius

époufa cette derniere l'an de Rome 704. à ce que dit Plutarque dans la vie de ce Conful. Après la mort de Fulvie il époufa Octavie & enfuite Cléo

patre.

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,

aux

7II.

3. Pour les perdre, &c.) Antoine cacha fon reffentiment d'abord. Les affaffins de Céfar s'étoient faifis du Capitole pour éviter les violences du peuple. Antoine fit affembler le Sénat, & envoya dire Conjurés qu'ils pouvoient defcendre en toute fureté. Pour leur ôter tout licu de crainte, il leur envoya en ôtage a un fils qu'il avoit de Fadie fa premiere a Ciceron femme Ils defcendirent donc au nombre de fix, & Philipp. 'ce Cónful feignant d'approuver leur crime, les rè- 2. cut avec toutes les marques d'amitié qu'ils pouvoient attendre. Le Sénat même pour leur oter toute défiance , approuva par un décret l'oubli de tout ce qui s'étoit paffé. Mais ce bon traitement changea bientôt. M. Antoine ordonna qu'on feroit de fuperbes funerailles à Céfar, il ne trouva point, d'obstacle à ces ordres, & le corps de l'Empereur fut porté au Champ de Mars pour y être brûlé felon la coutume.

Après avoir fait lire fon Teftament en préfence de tout le peuple, il fit fon oraifon funebre & éxpofa aux yeux du public la robe de ce grand homme toute dégoutante de fang. Le peuple ému de ce

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