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ples qui s'étendent jufques au pays de Médine, & Arabiam pofteà in Provincia formam redegit, in mari rubro claffem inftituit; ut per eam India fines vaftaret.

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Gloriam tamen militarem civilitate & moderatione fuperavit, Romæ & per Provincias æqualem fe omnibus exhibens; amicos falutandi caufa frequentans, vel ægrotantes, vel cùm dies feftos habuiffent convivia cum iifdem indifcreta viciffim habens, fæpe in vehiculis eorum fedens ; nullum Senatorem lædens, nihil injuftum ad augendum fifcum agens liberalis in cunctos, publicè privatimque ditans omnes & honoribus augens, quos vel mediocri familiaritate cognoviffet: orbem terrarum. ædificans multas immunitates civitatibus tribuens; nihil non tranquillum & placidum agens ; adeo ut omni ejus ætate unus tantùm Senator damnatus fit; at is tamen per Senatum ignorante Trajano.

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Ob hoc per orbem terrarum Deo proximus, nihil non venerationis meruit, & vivus & mortuus. Inter alia dicta hoc illius fertur egregium : amicis enim culpantibus, quod nimis contra omnes comis effet, refpondit, Talem fe Imperatorem effe privatis, quales effe fibi Imperatores privatus optaffet.

Poft ingentem igitur gloriam belli do

qu'enfuite il réduifit l'Arabie en forme de Province. Ans de Romne.

Il en fit enfuite autant de l'Arabie, & mit une flote fur la Mer rouge, dans le deffein de ruiner les frontieres des Indes.

3.

Trajan s'acquit néanmoins beaucoup plus de gloire par fa douceur & par sa modération, qu'il ne s'en étoit acquis par les victoires. A Rome comme dans les Provinces, il en ufoit avec tous fes fujets comme s'ils euffent été fes égaux. Il alloit fouvent rendre vifite à fes amis, foit qu'ils fuffent malades, ou qu'il fe paflât chez eux quelque Fête particuliere, il mangeoit indifferemment avec eux, & les traitoit à fon tour, quelquefois même il montoit dans leurs litieres ; il ne donna aux Sénateurs aucun fujet de fe plaindre; jamais il ne fit rien d'injufte pour augmenter ses revenus. Il fut liberal envers tous les fujets, il les combla de biens en public comme en particulier, & éleva aux dignitez ceux qu'il connoiffoit médiocrement. Il fit en quelque forte changer de face toute la terre il accorda plufieurs privileges aux villes de l'Empire, il remit partout le calme & la tranquillité, & agit toûjours avec tant de douceur & de clémence, que fous fon regne il n'y eut qu'un Sénateur de puni, encore fut-ce par l'ordre du Sénat, & à l'infçu de l'Empereur.

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Toutes ces belles qualitez le firent regarder comme un Dieu, & lui attirerent toute forte de vénération pendant fa vie & après la mort. Entre les belles paroles de ce Prince rien n'eft plus digne d'eftre rapporté, que la réponse qu'il fit un jour à fes amis lorfqu'ils lui reprochoient fa trop grande familiarité: Je fais à chaque particulier, leur dit-il, ce que je voudrois que chaque particulier me fift, s'il étoit à ma place.

Trajan après s'être acquis tant de gloire pen

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mique quæfitam, è Perfide rediens apud Seleuciam Ifauriæ profluvio ventris extinctus eft. Obiit autem ætatis anno LXIII. menfe nono, & die quarto: Imperii anno XIX. menfe fexto, die decimo-quinto. Inter Divos relatus eft, folufque omnium intra Urbem fepultus. Offa ejus collocata in urna aurea in foro quod ædificavit, fub columna fita funt: cujus altitudo cxLiv. pedes habet.. Hujus tantum memoriæ delatum eft, ut ufque ad noftram ætatem non aliter in Senatu Principibus acclametur, nifi felicior Augufto, melior Trajano; adeo in eo gloria bonitatis obtinuit, ut vel affentantibus, vel vèrè laudantibus occafionem magnificentiffimi præftet exempli.

T. Mourut à Selinunte, &c.) Sa mort arriva l'an de J. C. 117. Sa femme étoit avec lui pour lors & ce fut elle qui porta à Rome les cendres de fon mari, accompagnée de Tatien & de Matidie niece de Trajan.

› on ne

Cette Princeffe s'appelloit Pompeia Plotina fait rien de fa famille, ni de fa patrie. On ignore auffi le tems de fa mort. M. Tillemont croit qu'elle mourut l'an de J. C. 129. M. Moreri croit que ce fut: ran de J. C. 1 2 2. mais ni l'un ni l'autre n'ont pas furquoy fonder leur opinion.

Plotine n'étoit pas belle & il paroît par fes méa Pline dailles qu'il y avoit plus de gravité que d'agrémens Paneg dans fon air; mais elle avoit beaucoup de prudenceTrajan. & beaucoup de modeftic. Trajan a l'avoit épouséc

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dant la paix & pendant la guerre, I mourut Ans de d'un flux de ventre à Selinunte ville de Cilicie, Rone, à fon retour de Perfe; il étoit âgé de 63. ans, 9. mois & 4. jours, & avoit regné 19. ans 6. mois & 15. jours. On le déïfia après la mort,& il fut le feul des Empereurs que l'on inhuma dans Rome: fes os furent mis dans une urne d'or, fous une colomne de cent quarante-quatre pieds de hauteur qu'il avoit fait dreffer dans la place publique. Enfin ce Prince a laiffé un fouvenir de lui fi précieux, que de nos jours encore le Sénat ne croit pouvoir mieux féliciter un Empereur qu'en l'appellant, Plus heureux qu'Auguste, & meilleur que Trajan. Et l'on a conçu une telle idée de fa bonté, que foit qu'on veuille flater un Prince, ou le louer fincerement, on ne peut le faire ressembler à un plus beau modéle.

avant que d'avoir été adopté par Nerva. Ce qu'elle dit la premiere fois qu'elle entra dans le Palais Imperial, eft très-digne de remarque. En montant l'efcalier belle fe tourna vers le peuple, & dit qu'elle a Xiphi entroit là toute telle qu'elle défirit d'en fortir. Elle fouhai- lin. in toit que la grandeur de fa fortune ne lui changeât Trajano. point les mœurs, & que quand elle feroit obligée de quiter fon rang, elle pût fe retrouver telle qu'elle étoit en le prenant. Car elle fçavoit qu'il eft trèsdifficile de ne pas changer de mœurs en changeant de fortune. Honores mutant mores.

Sa conduite fut telle pendant tout le tems qu'elle regna, qu'on n'en fit aucune plainte. Elle refufa le titre d'Augufte autant de tems que fon mari refufa celui de pere de la patrie. Les confeils qu'elle donna à Trajan furent d'une merveilleufe utilité aux Provinces, puifqu'ils fervirent à faire ceffer une infinité d'éxactions & de violences. L'union qui fut entr'elle & Marciane fœur de Trajan, prouve jufqu'où alloit fa fageffe & fon bon naturel.

Il ne paroît pas qu'elle ait eu d'enfans..

ELIUS ADRIANUS,
Imperator XV.

janus,

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Defuncto Trajano Ælius Adrianus creatus eft Princeps; fine aliqua quidem voluntate Trajani, fed operan dante Plotina Trajani uxore nam eum Traquanquam confobrinæ filium vivens noluerat adoptare. Natus & ipfe Italicæ in Hifpania, qui Trajani gloriæ invidens, ftatim Provincias tres reliquit, quas Trajanus addiderat, & de Affyria, Mefopotamia, & Armenia, revocavit exercitus; ac finem Imperii effe voluit Euphratem.

1. Il fut redevable de fon élection, &c.) La modeftie de Plotine, & tant d'autres belles qualitez ne la fauverent pas des mauvais foupçons. On la crut amourreufe d'Adrien, & l'on imputa, à cette paffion toutes les grandes dignitez aufquelles il fut élevé. Quelques-uns mêmes fondés fur ce qu'en rapporte Dion, foutiennent que Trajan n'adopta pas Adrien, mais que Plotine tenant la mort de fon mari cachée, fit parler d'une voix languiffante un autre pour lui › afin que l'on entendit qu'Adrien étoit déclaré fils, & fucceffeur de ce Prince. M. Dodwel dans fes do&tes leçons fur Spartien, refute abfolument Dion. Spartien c. 4. fait voir que Dion n'eft pas le feul qui rapporte ce fait.

Ce qu'il y a de fûr eft qu'Adrien ayant reçu à Antioche prefqu'en même tems la nouvelle de fon adoption & celle de la mort de Trajan le fit déclarer Empereur l'onziéme d'Aouft, l'an de J. C. 117. Voyez Spartien dans la vie d' Adrien.

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2. Quoiqu'il fût fils de fa coufine germaine &c.) Je eroy qu'Eutrope s'eft trompé. C'eft le pere d'Adrien qui étoit coufin germain de Trajan, puifqu'il étoit: fils d'Ulpia foeur de M. Ulpius Trajan, pere de l'Empereur Trajan. Ainfi il femble plus à propos de lire

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