culum fe contulit, que civitas non longè ab Urbe eft: atque ibi per quatuordecim annos privatus cum uxore perfenuit.

Quarto anno poft reges exactos, cùm Sabini Romanis bellum intuliffent, victi funt; & de his eft triumphatum.

Quinto anno Lucius Valerius ille Bruti Collega, & quartum Conful, fataliter mortuus eft, adeo pauper, ut, collatis à populo nummis, fumptum habuerit fepulturæ, quem matronæ, ficut Brutum, annum luxerunt.

Nono anno poft reges exactos, cum ge-. ner Tarquinii, ad injuriam foceri vindicandam, ingentem collegiffet exercitum, nova Roma dignitas eft creata, quæ Di&tatura appellatur, major quam Confulatus. Eodem anno etiam Magifter Equitum. factus eft, qui Dictatori obfequeretur neque quidquam fimilius poteft dici, quam Dictatura antiqua, huic imperii poteftati, quam nunc Tranquillitas veftra habet maximè cùm Auguftus quoque Octavianus, de quo pofteà dicemus, &, ante eum, Caius Cæfar, fub Dictatura nomine atque honore regnaverint. Dictator autem Romæ primus fuit Lartius: Magifter Equi tam primus, Spurius Caffius..

en en a rebâti une autre qu'on appelle aujourdh'ai Frascati.

Aurelius. Victor dit que Tarquin le Superbe se rea

n'eft pas éloignée de Rome, & il y mena pendant Ans de quatorze ans une vie privée, avec la femme.

Rome.

L'année fuivante les Romains vainquirent les 248.. Sabins qui leur avoient declaré la guerre, & en triompherent,

Cinq ans après que Rome eut ceffé d'avoir des Rois, Lucius Valerius qui avoit été Collegue de Brutus, & qui étoit Conful pour la quatrième 249. fois, mourut de maladie, mais fi pauvre qu'on fit fes funérailles aux frais du peuple; les Dames Romaines porterent le deuil de fi mort pendant comme elles avoient fair de Brutus.

un an,

Neuf ans après l'expulfion des Rois, le gendre 25:4+ de Tarquin ayant levé une nombreuse Armée pour venger l'affront fait à fon beau-pere, les Romains créerent une nouvelle Dignité, qu'on. appella Dicuture, & qui étoit fuperieure & celledés Confuls.

4

Dans la même année on créa un Général de la Cavalerie pour fervir fors le Dictateur, & l'on peut dire que rien n'approche plus de la fouveraine puiffance qu'éxerce aujourd'hui Votre Majefté, que cette ancienne Dictature, puifqu'Augufte fur-tout, dont je parleray dans la fuite, & avant lui Jules Céfar, ont regné fous le titre de Dictateurs, & avec les honneurs attachez à cette dignité. Lartius fut le premier Dictateur dans Rome, il eut fous lui pour Général de la Cavalerie Spurius Caffius,

tira à Cumes, où il paffa le refte de fes jours.

1. Créerent une nouvelle dignité, &c.) Tite Live dit que huit ans après l'expulfion des Rois, on forma

le deffein de créer un Dictateur, mais qu'on ne fçaitpas précisément qui fut le premier, dans quelle année ni fous quel Confulat il fut créé. Il ajoûte qu'il a lû dans des Auteurs fort anciens que Titus Lartius fut le premier Dictateur, & qu'il eut fous lui pour Général de la Cavalerie Spurius Caffius. Denys d'Halycarnaffe en convient auffi, fi-non qu'il met leur création onze ans après le changement de la Monarchie. Le Pere Petau a fuivi dans fa Chronologie l'opinion de ce dernier, & met l'élection du premier Dictateur l'an de Rome 256.

Bientôt après on en créa un autre qui fut Aulus Pofthumius; il défit les Latins près du Lac de Regille dans une bataille qu'il leur livra : c'étoit Octavius Mamilius gendre de Tarquin qui les avoit foûlévés contre Rome.

Le Dictateur étoit un fouverain Magiftrat qui avoit le même pouvoir, & les mêmes honneurs qu'avoient eu les Rois. On le créoit ordinairement dans des occafions preffantes, comme lorfque la République étoit en danger, ou qu'il furvenoit quelque révolution dans l'Etat. Le tems de fa charge expiroit au bout de fix mois, quelquefois plûtôt, felon les befoins de lá République ; mais rarement il alloit au-delà.

L'élection s'en faifoit la nuit, & c'étoit au Conful qui étoit en éxercice à le nommer. Pour être Di&ateur, il faloit avoir été Conful, & par confequent. le premier Dictateur: étoit Patricien. L'an de Rome 390. on commença à tirer les Dictateurs du corps du peuple, le premier fut C. Marcus Rutilius qui für: nommé par M. Pompilius Lænas Conful Plebeien. On agit en cela contre l'ancienne coutume, fans agir contre la Loi, qui n'avoit pas défendu dé choifr un Dictateur parmi le peuple, quoiqu'elle ordon-nåt qu'il eût été Conful auparavant.

Il étoit rare qu'un Dictateur mourût dans fa digni

Sexto decimo anno poft reges exactos, feditionem populus Romæ fecit, tanquam à Senatu atque Confulibus premeretur. Tum & ipfe fibi Tribunos plebis, quafi

1. Et créa des Tribuns, &c.) La divifion fe mit en-tre le Sénat & le peuple, de telle forte que la République fe vit à deux doits de fa perte. La principale caufe de ce défordre fut les rigueurs des créan-eiers qui maltraitoient leurs débiteurs &, les rete

te. Quintus Hortenfius, dont Sigonius met la Di- Ans de Aature en 467. fut le premier à qui celá arriva, à Rome. ce que dit Tite-Live in Epit. lib. II..

Ce qui engagea plus particulierement le Sénat à créer ce premier Dictateur, fut une fédition populaire. Le peuple malgré le peril où se trouvoit la République refufoit de prendre les armes fi l'on ne lui remettoit toutes fes dettes; Titus Lartius calma bientôt le défordre de la Ville par le dénombrement é-quitable qu'il fit des biens des Citoyens.

Ce même Spurius Caffius furnommé Vifcellinus, qui fut Général de la Caualerie fous Lartius fut condamné au dernier fupplice l'an de Rome 269. pour avoir afpirè à la Royauté. a Ce furent, felon l'opi- a Denys nion la plus probable, les deux Quefteurs qui l'ayant d'Halyc. accufé devant le peuple, obtinrent un arreft de mort Anticontre lui, & le firent éxecuter, après avoir eu 3. qnit. fois la dignité de Conful, une fois la charge de Gé- Rm. I. néral de la Cavalerie, & deux fois l'honneur du 8. Tit. Triomphe. Tite Live rapporte néanmoins comme Liv. Deune tradition moins vrai-femblable, que Caffius n'eut cad. 1. k. point d'autre juge que fon pere, qui ayant fait le pro- 2. cez à fon fils dans fa maifon, le fit fouetter & punir & confacra enfuite à Cerès le peculum de ce

de mort,

fils.

:

Denys d'Halycarnaffe rapporte auffi une feconde tradition, à la verité comme moins probable, mais néanmoins comme confignée dans des livres dignes de foi c'est que le pere de Caffius étant entré le premier en foupçon contre fon fils, s'inftruifit à fond de l'affaire, le défera enfuite au Sénat,& fournit des preuves fur lesquelles cette Compagnie le condamna: qu'enfaite le pere ramena chez lui le criminel,& le fit mourir. Il avoit propofé une Loi qui n'avoit jamais été pro-pofée c'étoit la Loi Agraria) & s'étoit acquis plufeurs créatures par beaucoup de pratiques populaires.

Seize ans après le changement de la Monar- 2 6 I» chie en République, le peuple fe fouleva fous prétexte d'avoir trop à fouffrir du Sénat & des Confuls, & créa des Tribuns pour eftre fes

noient dans les prifons. Le peuple qui n'étoit point en état de payer fes dettes, & encore moins les Tributs qu'on lui impofoit pour l'entretien de la milice, réfolut de fe mettre à labri de toutes ces violences, & de fecouer le joug. Il y avoit longtems qu'il obfer

proprios judices, & defenfores creavit, per quos contra Senatum & Confules tutus effe poffet.

voit le Sénat d'un œil défiant & foupçonneux; fi le' Sénat n'omettoit rien pour s'emparer de l'autorité fuprème, & du dernier reffort, le peuple de fon côté inflexible fur cet honneur & fur ce pouvoir se roidiffoit contre le Sénat, & éludoit fes prétentions; il entroit d'ailleurs dans cette oppofition certaine délicateffe fur la naiflance & fur le rang. Les familles Patriciennes s'arrogeoient une grande préférence fur les familles Plebeiennes, & celles-ci n'en étoient, que plus animées à fe foûtenir; elles ne pouvoient fouffrir que les Nobles s'emparaffent des biens & des honneurs, & qu'ils rejettassënt fur elles toute la peiné, c'eft ce qui les avoit engagées à refuser dans les années précédentes de prendre les armes contre les. ennemis & ce qui les fit encore foulever dans cette occafion. C'étoit fous is Confulat de Spurius Caffius Vifcellinus &de Poffumius Carinus Aruncus.) Le peuple donc pour avoir des armes feignit. de fuivre fans répugnance les deux Confuls contre les Eques & les Sabins, mais il ne fut pas plûtôt ar-mé, que fuivant Pavis de Sicinius Bellutus chef de la fédition, il abandonna fes Généraux, fé retira audelà du Heure Aniem, & s'alls fortifier für-le Mont: Cruftamerin, qui fut demnis appellé Sacré, à caufe des Loix qui y furent faites, par lesquelles, entr’autres chofes, on déclara facrées ziviolubles les perfonnes des Tribuns..

Le Sénat s'affembla plufieurs fois à cette occafion,. & députa enfin vers ce peuple mutiné quelques vieillards des plus populaires, entre lefquels étoit Menenius Agrippa, qui porta la parole;,, un jour, leur › dit-il les membres du corps humain voyant que , l'eftomac ne travailloit point comme eux, fe révol, terent contre lui, & lui refuferent les alimens ne,, ceffaires pour le fubftanter, les membres s'affoïblirent. ,, à mesure que l'eftomac s'affoiblifioit & fentirent bientôt le befoin qu'ils en avoient, puifque recevant le premier la nourriture, il la leur communiquoit en,, fuite; ils firent donc la paix. De même, ajoûta-t-il, le Sénat & le peuple ne faifans qu'un mème corps ,, périffent par la défunion, comme ils fe maintiennent. par la bonne intelligence.

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Le peuple goûta fort cette comparaifon, & convint qu'elle étoit jufte, mais voulaut fe précautionner con