ei fecundus poft Romulum delatus eft.

Titus Quintius Dictator adverfus Gallos, qui in Italiam venerant, miffus eft. Hi ab Urbe quinto milliario trans Anienem fluvium confederant. Nobiliffimus de Senatoribus Titus Manlius provocantem Gallum ad fingulare certamen, congreffus occidit: & fublato torque aureo, colloque fuo impofito, in perpetuum Torquati fibi & pofteris cognomen accepit. Galli fugati funt: mox per Caium Sulpicium Dictatorem etiam victi. Non multo poft à Caio Marcio Thusci victi funt ; septem millia Captivorum ex his in triumphum ducti.

Cenfus iterum habitus eft; & cum Latini, qui à Romanis fubacti erant, milites

Tacite remarque que depuis cet illuftre Camille, jufqu'à celui qui fut Proconful d'Affrique fous Tibere, aucun de cette Maifon n'avoit commandé des armées, excepté le fils du Liberateur. Tacite Annal. lib. 2. cap. 52.

Cette même année 390. pour faire ceffer la pefte qui continuoit, on célébra à Rome le Lectifterne, & l'on célébra auffi pour la premiere fois les jeux Sceniques. On dit que le Tibre fe déborda, & inonda toute la campagne.

L'année fuivante la pefte continuant toujours, les Romains planterent le Cloud. Ce Cloud étoit d'airain, & devoit être enfoncé dans la muraille du derriere de la Chapelle de Minerve. L. Manlius fut créé Dictateur exprès pour cette Cérémonie qui devint fuperftitieufe de politique qu'elle étoit.

L'an 392. il fe fit une grande & profonde ouverture dans la place où l'on s'affembloit, & l'on fit de vains efforts pour la combler. Les Devins que l'on confulta fur ce fujet, répondirent que pour délivrer la ville des maux dont elle étoit menacée, il falloir jetter dans ce gouffre ce qu'il y avoit de meilleur

Ans de

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394.

honneurs comme à un fecond Romulus. T.Quintius Pennus fur créé Dictateur pour com- Rome. battre les Gaulois qui étoient paffès en Italie. Ils 393. s'étoient campés à quatre mille de Rome, au-delà 2 de l'Anien. 3 Titus Manlius le plus illuftre de tous les Sénateurs tua un Gaulois qui avoit défié en combat fingulier le plus brave d'entre les Rømains, mit à son coû le collier d'or qu'il lui prit, & s'acquit par-là le furnom de Torquatus, qui paffa à fa pofterité. Les Gaulois prirent auffi-tôt la fuite, & furent vaincus quelque tems après par le Dictateur Caius Sulpicius. + Bientôt après Caius Marcius défit les Etruriens, & fit fept mille 398. prifonniers qui honorerent son triomphe.

On fit enfuite un nouveau dénombrement des Citoyens & de leurs biens ; & les Latins que les Ro

parmi les Romains. Q. Curtius jeune Chevalier Romain, qui s'étoit auparavant fignalé à la guerre, affeura que les Dieux demandoient un brave Romain, & auffitôt il fe jetta tout armé dans le gouffre, qui fut comblé, & qui fut nommé depuis le Lac Curtien.

2. De l'Anien, &c.) Ce fleuve que nous appellons Teveron, & que les Italiens nomment Teverone, fépare le vieux Latium d'avec la terre des Sabins. On dit qu'il a pris fon nom d'Anien, d'Anio, ou Anius Roy d'Etrurie qui s'y précipita de défefpoir, de ce qu'il ne pouvoit atteindre Cethegus qu'il poursuivoit comme le raviffeur de fa fille. Ce fleuve fe décharge dans le Tibre.

3. Titus Manlius, &c.) C'est ce même Manlius qui quelque tems auparavant, quoique maltraité de fon pere, qui le tenoit à la campagne dans une efpece d'éxil, parmi fes Efclaves; ayant fçu que le Tribun Pomponius avoit fait ajourner fon pere à caufe de cette dureté, & de la rigueur avec laquelle il avoit fait la levée des Troupes, fut trouver ce Magiftrat chez lui, & le poignard à la gorge, lui fit promettre avec ferment qu'il fe défiftcroit de cette accufation. Le pere de T. Manlius étoit ce L. Manlius qui avoit été Dictateur quelque tems auparavant. 4. Bien-tôt après > &c. L'an 399. Les Tofcans où Etruriens le joignirent aux Falifques que les Romains

on

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præftare nollent, ex Romanis tantum tirones lecti funt, factaque legiones decem ; qui modus fexaginta vel amplius armatorum millia efficiebat, parvis adhuc Romanis rebus tanta tamen in re militari virtus erat. Quæ cum profectæ effent adverfus Gallos duce Lucio Furio Camillo quidam ex Gallis unum è Romanis, qui effet optimus, provocavit. Tum fe Marcus Valerius Tribunus Militum obtulit: & cum proceffiffet armatus, corvus ei fupra dextrum brachium fedit; mox commiffà adverfus Gallum pugnâ, idem corvus alis, & unguibus Galli oculos verberavit, ne rectum poffet afpicere: ita ut à Tribuno Valerio interfectus, non folum victoriam ei, fed etiam nomen dederit. Nam poftea idem, Corvinus eft dictus, ac propter hoc meritum, annorum trium & viginti, Conful eft factus.

avoient défaits tout récemment ; on élut Dictateur C. Marcius Rutilius pour s'y oppofer: ce fut le premier Plebeien qui obtint cette dignité. Ce Dictateur fit Colonel de la Cavalerie C. Plautius qui étoit auffi Plebeien, ce qui choqua le Sénat, qui tâcha envain de faire élire deux Confuls de fon Corps. Cela fut cause que la République fut gouvernée par 6.ou8. Interreges, dont le dernier qui fut Marcus Fabius Ambuftus nomma deux Confuls Patrices pour l'année

401.

5. Qui faifoient plus de foixante mille hommes, &c.) Les Légions furent compofées d'un different nombre de

Latini, qui noluerant milites dare, hoc quoque à Romanis exigere cœperunt, ut unus Conful, ex eorum; alter ex Roma,

ceux

mains avoient vaincus, ne voulant point fournir Ans de de foldats, on choifit parmi les jeunes gens Rome. qui étoient propres à porter les armes, & on en forma dix Légions qui faifoient plus de foixante mille hommes. Telle étoit alors la puiffance & la reffource des Romains dans la guerre, quoique leur domination fût encore peu étendue.

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Ces Légions étant parties fous la conduite de Lucius Furius Camillus pour faire la guerre aux Gaulois, un d'entr'eux défia le plus brave des Romains de combattre contre lui. Marcus Vale- 406. rius Tribun Militaire accepta le défi ; comme il s'avançoit tout armé, un corbeau vint fe percher fur fon bras droit, & dans le tems qu'ils en étoient aux mains, il fe mit à fraper de fes aîles & de fes ongles le Gaulois, afin qu'il ne pûr voir fon ennemi, de forte que Valerius demeuré vainqueur, outre la victoire, tira encore fon furnom des bons offices de ce corbeau, Car on l'appella par la fuite Corvinus 6 & on le fit Conful à vingt-trois ans à caufe de cette belle action.

Soldats & d'Officiers, felon les differens tems: il paroit néanmoins par Tite-Live qu'elles n'étoient point alors fi nombreufes que les fait Eutrope.

6. Et on le fit Conful, &c.) Valerius furnommé Corvinus, quoiqu'âgé de 23 ans feulement, fut fait Conful avec Pompilius Lænas, l'an 407. ou felon d'autres 406.

L'an 415. ou 414. la guerre étant déclarée aux Latins, le fils du Conful Manlius fut envoyé pour reconnoître le Camp des ennemis avec un gros de Cavalerie. Il fut défié par le Commandant d'un pofte avancé, ce jeune homme accepta le combat, tua fon ennemi, & en apporta les dépouilles aux pieds de fon pere, qui le fit cruellement mourir pour avoir combattu fans fes ordres.

Les Latins, après avoir refufé du fecours aux Romains voulurent encore que les deux Confuls fuffent tirés, l'un de leur Corps, l'autre du

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norum populo, crearetur. Quod cùm effet negatum, bellum contra eos fufceptum eft, & ingenti pugna fuperati funt: ac de his perdomitis triumphatum eft. Statuæ Confulibus ob meritum victoriæ in Roftris pofitæ funt.

Jam Romani potentes effe coeperant ; bellum enim in centefimo & tricefimo fere milliario ab Urbe apud Samnites gerebatur, qui medii funt inter Picenum, Campaniam, & Apuliam. Lucius Papirius Curfor cum honore Dictatoris ad id bellum profectus eft, qui, cùm Romam rediiffet, Quinto Fabio Maximo Magiftro Equitum, quem apud exercitum reliquit, præcepit, ne fe abfente pugnaret, Ille; occafione reperta, feliciffimè dimicavit, & Samnites delevit, ob quam rem à Di

I. Leur demande rejettée, &c.) L'an 417. ou 416. les Romains remporterent plufieurs avantages fur les Latins, & l'on dreffa des Statues à l'honneur des Confuls, ce qu'on n'avoit point encore fait. Le nom de ces deux Confuls étoit L. Furius Camillus, & C. Me menius Nepos, ou C. Menius. Le premier prit Antium fur les Volfques cette même année, & fit apporter à Rome toutes les proües de leurs Galeres. On en fit une espece de gallerie dans la grande place, afin que des Magiftrats euffent un lieu élevé, d'où ils puffent commodément haranguer le peuple.

L'an 423. il y eut à Rome une grande mortalité d'hommes feulement. Un Efclave découvrit au Sénat une confpiration qu'avoient formée plufieurs femmes de qualité pour empoifonner leurs maris. Il y en eut vingt qui, interrogées fur la qualité des breuvages dont on les trouva faifies, nierent hardiment qu'il y eût du poison, mais on leur en fit faire l'épreuve, & elles moururent bientôt après. Outre ces vingts, on en executa publiquement cent foixante & dix. Les