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DICTIONNAIRE

HISTORIQUE

DE LA VILLE DE PARIS,

ET DE SES ENVIRONS.

PE A PE С

PEAUSSIERS. Ce font ceux qui préparent les peaux,

& les mettent en couleur lorfqu'elles font forties des mains des Chamoifeurs ou Mégiffiers, &c. Cette Communauté a été érigée en Corps de Jurande, vers le milieu du quatorzième fiècle; les premiers Statuts qui leur avoient été donnés par le Roi Jean, le 28 Février 1357, ont été renouvellés par Louis XIV en 1664, & regiftrés au Parlement l'année fuivante. L'apprentiffage eft de cinq ans, & deux ans de compagnonage. Le brevet coûte 60 livres, & la maîtrise 600 livres. Ils ont été réunis par l'Edit de 1776 aux TanneursHongroyeurs, Corroyeurs, Mégiffiers & Parcheminiers. Bureau, Place de Grêve.

PEC (le) par corruption. Le vrai nom eft AU PEC, du mot latin Alpicum ou Alpecum.

*

Cette Paroiffe eft à quatre lieues de Paris vers le couchant d'été. Elle s'étend fur la defcente affez roide de la montagne.

Voy. le Di&t. de Ménage, où il eft dit que le mot Alp fignifie baute montagne.

TOME IV.

A

de Saint-Germain-en-Laye, depuis le haut jufqu'en bas, & ne forme qu'une feule rue. Son afpect eft vers le levant en face du chemin de Paris qui commence au bout d'un pont de bois conftruit fur la Seine. Une partie du territoire qui étoit en vignes au neuvième siècle, y eft encore; mais depuis la conftruction du Château de Saint-Germain, il y a eu du changement.

Les Habitans fe font adonnés à la profeffion de Voituriers. par eau, de forte que leur port étant devenu fort fréquenté, on a dit fouvent au lieu d'Aupec, le port Aupec.

L'Eglife paroiffiale eft du titre de S. Vandrille. On y fête auffi Sainte Magdeleine. Il y a foire le 25 Juillet. La Cure eft à la nomination de l'Abbé de S. Vandrille.

Cette Paroiffe étoit autrefois très-étendue; elle eft totalement diminuée du côté de l'occident, depuis que SaintGermain a été érigé en Paroiffe, & qu'il s'y est formé une Ville. Du côté du midi, fon territoire comprend l'Ecart, dit Grand-Champ. Il s'étend encore jufqu'au Hameau de Demonval, qui eft au-deffous de Mareil, & jufqu'à celui de la montagne, qui eft proche la Paroiffe de l'Etang. Ces trois Hameaux qui font à demi-lieue d'Aupec, ou un peu moins le reconnoiffent pour leur Paroiffe; comme auffi Echaufour, autrement le Vezinet, qui cft au-delà du pont, en allant à Croicy ou à Chatou.

PECHEURS. Ce font ceux qui font leur métier de la pêche; les uns fur les bords des fleuves & rivières, s'occupent de la pêche du poiffon d'eau douce; les autres fur le bord de la mer, s'attachent à la pêche du poiffon de mer &c.

La pêche en mer eft libre à tout le monde, fuivant le droit des gens; mais pour éviter la trop grande deftruction du poiffon fur nos côtes, l'Ordonnance de la Marine affujettit les gens qui s'adonnent à cette pêche, à plufieurs Réglemens concernans les faifons & les lieux où ils peuvent pêcher, & la nature des engins ou filets dont ils fe doivent fervir.

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Dans les rivières & fleuves navigables, dont la pêche appartient au Roi, fuivant le Droit commun de la France l'Ordonnance des Eaux & Forêts accorde aux feuls Maîtres Pêcheurs, reçus dans les Maîtrifes, le droit d'y pêcher; dans les rivières non navigables, le droit de la pêche eft réservé aux Seigneurs Hauts-Jufticiers; & lorfqu'elles coulent fur les limites de deux différens Seigneurs, le fil de l'eau partage le droit de pêche entr'eux, ainfi qu'il a été jugé par Arrêt du Parlement de Paris, le 5 Avril 1759.

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Il y a en cette Capitale deux Communautés de Pêcheurs fort anciennes. La première, connue fous le nom de lecheurs à verge, dont les Statuts ont été confirmés par Lettres-patentes de Louis XIV en 1644, regiftrés à la Table de Marbre du Palais, le 23 Mars 1648; & la feconde, connue fous le nom de Pêcheurs à engins, dont les Statuts ont été confirmés par le même Prince, & regiftrés la même année, les Maîtres de ces deux Communautés font obligés d'obferver les Ordonnances rendues fur le fait des Eaux & Pêcheries.

PEIGNIERS. Ce font ceux qui ont le droit de faire & vendre des peignes d'ivoire, d'écaille, de corne, de buis, & même de plomb. Les Maîtres Peigniers ne font point un Corps de Communauté particulier; ils font partie de celui des Tabletiers. Voy. TABLETIERS.

PEINTRES. On diftingue en cette Capitale, les Peintres de l'Académie Royale de Peinture & de Sculpture, où font admis les plus célèbres Graveurs de la Communauté des Maitres de peinture, fculpture, gravure & enluminure. Les Statuts de cette Communauté ne font que de 1381; mais les articles qui compofoient leurs premiers, & qui y font rappellés, font d'un ftyle qui annonce qu'ils font au moins du commencement de la troifième race de nos Rois. En 1430, Charles VIII ajouta aux privilèges de ces Statuts, l'exemption de toutes tailles, fubfides, guet, garde, &c. qui ont été confirmés & augmentés par lettres-patentes d'Henri III en 1583, & par tous les Rois fes fuccefleurs, jufqu'à Louis XV en 1723.

Ces deux Corps fubfiftent aujourd'hui féparément; le. premier eft compofé d'Artiftes auxquels leurs talens tiennent lieu de Maîtrife, fous la protection du Directeur & Ordonnateur général des bâtimens du Roi, & porte le titre Académie Royale de Peinture & de Sculpture. Le fecond, compoté d'Artiftes qui n'ont le droit d'exercer qu'après avoir fait chef-d'œuvre, & être parvenus à la maîtrise, eft connu fous le titre Academie de S. Luc. Cette Communauté a obtenu en 1705 une Déclaration du Roi, qui lui permit de tenir une école publique de Deflin, & d'y entretenir un Modèle, où l'on diftribue tous les ans, le jour de S. Luc, deux médailles d'argent aux deux Etudians qui ont fait le plus de progrès. Voy. tom. 1, pag. 186 & 209.

PÉLAGIE, (Sainte) rue du Puits de l'Hermite, derrière l'Hôpital de la Pitié, Quartier de la Place Maubert.

Cette Maifon fait partie de l'Hôpital-Général, & eft compofée de deux Communautés, l'une & l'autre pour des filles & femmes repenties. La première, nommée Sainte Pélagie, eft pour celles qui s'y retirent de plein gré; & la feconde, appellée le Refuge, pour celles que l'on y renferme de force. Il n'y a point de communication entr'elles. Cette Maison a été fondée par Mefdames Marie Bonneau > veuve de J. J. de Beauharnois de Miramion, Madame la Duchesse d'Aiguillon, & les Dames de Farinvilliers & de Traverfai, qui donnèrent chacune une fomme de 10000 livres. Les Lettrespatentes données par Louis XIV au mois d'Avril 1665, & regiftrées au Parlement le 5 Juin fuivant, en font foi. Le Chancelier d'Aligre a fait beaucoup de bien à cette Maifon. On y voit fon épitaphe en marbre, de la main de Coyfevox. Elles font foixante Religieufes depuis 1684. On n'y tient enfermées que celles dont la famille paie la pension. Son étendue a cent cinquante pas fur cent dix.

Cet établiffement a commencé dans le Fauxbourg SaintAntoine, fous la conduite de deux femmes pieufes; enfuite il fut transféré au Fauxbourg Saint-Germain, dans un endroit qu'avoit occupé la Communauté, dite de la Mère de Dieu.

On doit obferver, que malgré la deftination de cette Maifon, l'on y a quelquefois fait enfermer des perfonnes qui n'étoient point coupables de débauche ou de libertinage, mais que des raifons particulières ne permettoient pas de mettre dans d'autres Couvens, ni de laiffer dans la fociété.

PELLETIERS. Le quatrième des fix corps des Marchands, .font ceux qui apprêtent & vendent toutes fortes de peaux avec leur poil, comme manchons, palatines, fourrures, doublures pour habits d'hommes, garnitures de robes, & mantelets de femme.

Dans toutes les cérémonies publiques, ce Corps difpute le troisième rang à celui de la Mercerie, qui s'eft toujours maintenu dans la poffeffion de ce rang, malgré toutes les proteftations qui ont été faites par le Corps de la Pelleterie, qui, quoique le moins nombreux des fix Corps, foutient fon rang avec tout l'honneur & l'éclat poffibles.

En 1586, fous Henri III, la Communauté des Fourreurs fut réunie à celle des Pelletiers, & il leur fut donné les premiers Statuts, qui les qualifient de Maîtres & Marchands

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