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un Ambaffadeur extraordinaire de France: L'emploi eft delicats ila befoin d'une prudence con2 fommée : C'est pour cela mesme. qu'on le confie à VOTRE EM 1NENCE.Ce feroitici le lien de parler des interefts d'Etat que vous éutes à menager dans cette ocafion; mais il fufit, MO NSEIGNEVR, que le secret vous en ait été confié pour qu'il foit impenetrable. le dirai feulement que vous foutintes cette Ambaffade avec tant de gloire, qu'elle fur bien-tôt fuivie de celle de Pologne.

Tel eft le fort des grands hommes de ces genies fublimes, nés comme VOTRE EMINENCE. pour la felicité des peuples, pareils aux Aftres qui font fans ceffe en mouvement pour repandre par tout leurs influences le

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repos eft un bien dont il ne leur eft pas permis de jouir. Le mon-. de ne peut fe paffer de leurs foins.

C'est ce qui parut; MONSEIGNEVR, au retour de vôtre premiere Ambaffade de Pologne. Cafimir depourvu de vos Confeils trouve le Sceptre trop pefant ce fardeau qui lui avoit paru leger pendant les quatre années que vous lui aviez aidé à le foutenir, paroit infuportable à ce grand Prince: Plein de jours, plein de gloire, comme parle l'Ecriture, il cherche le repos,& ne pouvant le trouver fur le Trône, il vous atend pour lui aider à en defcendre: Ce fut le motif de vôtre feconde Ambassade en Pologne.

La Maifon d'Autriche éton mée du fuccés de la premiere,

wous opofe en vain dans la feconde, tout ce que l'Empereur a Aliances, de credit,& de liaifons dans l'Empire, & tout ce que Efpagne fçait de plus fin dans la politique; le genie fuperieur de

VOTRE

EMINENCE

l'Emporte fur cette fiere Nation. Elle se vantoit avant le Regne de LOVIS LE GRAND, d'eftre en poffeßion de faire la Loi à la France dans les negociations, & d'avoir toujours recouvré par cette voie ce qu'elle avoit perdu par celle des Armes.

Vous futes le premier, MONSEIGNEVR,qui lui fites perdre cette hause reputation qu'elle s'étoit aquife dans l'Empire & dans les Etats du Nord, & qui avoit été depuis long-tems fifunefte à la France. Malgré fes intrigues, malgré les brigues des

Princes qui pretendoit à la Consronne vacante, ou pour eux méme, on pour leurs Aliek, vous la fites tomber fur un Sujet aufft agreable à la France qu'il l'étoit peu à fes

énemis.

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L'on peut dire, MONSEIGNEVR, que vous étes du nombre de ces grands Hommes, dans la vie defquels l'on ne trouve point de jours vuides. Vous n'étiez pas encore de retour de Pologne qu'on vous avoit destiné l'Ambasade extraordinaire d'EfPagne: Et vous ne futes pas plutôt arrivé à la Cour, qu'il vous falut partir pour Madrit. Lon peut juger du fuccés de cette Ambaffade par la reconnoiffance que le Roi vous en temoigna. A vâtre retour de Pologne, vous n'étiez encore qu'Evêque de Beliers, vous partites pour l'Ef

pagne avec la Nomination à l'Archevefché de Toulouse, en moin de trois ans l'en vous vit

grand Aumônier de la Reine, Cardinal & Archevefque de Nar bonne, & Prefident né des Etats de Languedoc.

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Quand l'on va aux honneurs par les routes que VOTRE EMINENCE a fuivies, l'on eft fur d'y arriver bien tôt. En efet; que pouvoit moins faire pour elle un Roi qui lui devoit fon repos, que de lui procurer la pourpre ?. Quer pouvoit moins faire la France apres tant de fervices rendus ·, que d'apuier de fes folicitations & de fon credit la Nomination que le Roi de Pologne avoit fait de vôtre Personne au Cardinalat? Que de joindre à l'éclat de la pourpre les Dignitez les plus eminentes t

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